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La Roma face à son nouveau statut

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 31/08/2018 à 14:28 GMT+2

SERIE A - La performance des Romains lors de la dernière édition de la Ligue des champions a marqué les esprits et il serait regrettable qu’elle reste sans suite. Alors, la Roma a-t-elle fait ce qu’il faut ?

Javier Pastore (AS Roma) lors de l'International Champions Cup

Crédit: Getty Images

C’était jusque-là un été mouvementé mais où tout le monde trouvait finalement son compte, le coach avec un effectif renforcé, le président avec des bilans financiers en ordre, le directeur sportif qui avait pu opérer sa petite révolution, les supporters satisfaits dans l’ensemble. Puis, la vente de Kevin Strootman à l’OM a changé la donne (très joli coup par ailleurs, amis marseillais, vous avez ma parole), parce qu’elle a été actée alors que le mercato national avait fermé ses portes et qu’il s’agit d’un joueur emblématique de la Roma. Pour vous donner une idée, le site forzaroma.info avait fait deux enquêtes de satisfaction sur la campagne des transferts, une le 18 Août au lendemain de la clôture et un autre il y a quelques jours. La note est passée de 8 à 5. Réaction à chaud car le boulot a été bien fait.

De quel statut parle-t-on ?

Ce n'est pas un souhait d'un suiveur du "calcio" mais une réalité. Cela faisait des années que ce club attendait un upgrade sur la scène européenne, la Roma ne peut donc considérer sa demi-finale de Ligue des champions comme une anomalie, d’autant qu’elle n’a rien volé, loin de là, mieux, elle aurait probablement mérité la finale. Maintenant, les compteurs ont été remis à zéro cet été et elle ne fait pas partie des favoris de cette nouvelle édition de C1, or, elle doit se stabiliser au moins dans le top 8 et réduire l’écart avec les tout meilleurs.
Ça tombe bien, le Real, le Barca et le Bayern ont été calmes durant cette intersaison et cela confirme la légère tendance de ces dernières années, à savoir un rééquilibrage des forces en présence sur la scène européenne. Il n’y a plus d’ogres sur la ligne de départ (celle d'arrivée, c'est autre chose). La Roma ne doit pas ou plutôt ne devait pas laisser sa chance afin d’intégrer définitivement le groupe des outsiders en compagnie des Tottenham, Liverpool, Atlético Madrid et Borussia Dortmund. Ça passait aussi par un changement de cap de sa politique sportive, ce qui était d'ailleurs possible grâce au pactole amassé lors de cette belle campagne européenne.
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Monchi avec la Roma

Crédit: Getty Images

Monchi se soigne

Dans cette optique, le profil du directeur sportif espagnol n’est pas idéal. Je n'ai pas l'intention de remettre en question ses compétences, mais rappelons-nous de son FC Séville, ultradominateur en Ligue Europa, certes, mais inexistant en Ligue des champions. Toutefois, il a forcé sa nature et bien préparé le terrain. Cela a débuté par un sacrifice nécessaire, celui de Nainggolan, moins à l’aise avec Di Francesco qu’avec Spalletti et dont l’hygiène de vie commençait à être problématique. Il a été vendu à l’Inter, concurrent direct, mais il a été bien vendu avec une plus-value d’une trentaine de millions d’euros, du Monchi tout craché.
C’était en juin, un mois où le gros du mercato a été réalisé avec les signatures de Pastore, Kluivert, Cristante, Marcano, Santon mais aussi Zaniolo, Coric, Mirante et Bianda. D’autres départs étaient à signaler mais des seconds couteaux. “Le saut de qualité” comme on dit en Italien était évident et le transfert avorté de Malcom une bénédiction du ciel (à 40 millions…). Ne restait qu’à régler le dossier du gardien.
La Roma a perdu gros avec Alisson mais a décroché le pactole, l’offre de Liverpool était objectivement impossible à refuser (72,5 millions, bonus compris). Le profil de son remplaçant reflète la stratégie de ce mercato. Robin Olsen a 28 ans, un de moins que Pastore, deux de moins que Steven Nzonzi, la dernière recrue arrivée en août. Des éléments en pleine force de l’âge pour lesquels le board giallorosso a investi plus de 60 millions "à perte", puisqu'il sera compliqué de se faire une grosse marge à la revente. Le portier suédois s’est illustré au Mondial, le Français est champion du monde et l’Argentin reste, quoi qu’on en pense, un délicieux maître à jouer. Trois valeurs sûres. Sur le papier.
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Steven Nzonzi avec Monchi

Crédit: Imago

Vers une Roma pastorisée ?

Dans l’optique de rivaliser avec le gratin, Eusebio Di Francesco a décidé d'injecter de la qualité au sein d'un entre-jeu basé jusque-là sur le physique. Miser sur El Flaco et Bryan Cristante (12 buts avec l’Atalanta l’an passé) en relayeurs, c’est la garantie d’augmenter la dangerosité offensive de son 4-3-3 fétiche, que ce soit dans la fluidité et la finition. Mais ce coach n’est pas à classer dans les catégories des intégristes tactiques et sait corriger le tir quand les choses ne se passent pas comme prévues. Déjà, lors de la formidable remontada contre le Barca, il était passé en 3-5-2.
Lundi, après avoir pris le bouillon en première période face à l’Atalanta (1-3 à la mi-temps), il a opté pour un 4-2-3-1. Nzonzi est entré en jeu aux côtés de De Rossi et a eu un gros impact sur la rencontre. Pastore a déménagé d’ailier gauche à une position de “trequartista” beaucoup plus libre et cela l’a mis dans des conditions presque optimales. Ce n’étaient que 45 minutes mais ça a très bien fonctionné, cette version "pastorisée" serait même bien plus qu’une alternative si ce n’est que le départ de Strootman a dégarni le contingent de milieux axiaux. Le Néerlandais est le troisième titulaire de la saison 2017-18 à être parti vers d’autres cieux. L'opération de trop à tous points de vue, sauf pour les bilans comptables du président James Pallotta qui n'a pas l'air enclin à confirmer ce nouveau statut.
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