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Milan, souviens-toi l’été dernier

Valentin Pauluzzi

Mis à jour 25/08/2018 à 15:19 GMT+2

SERIE A - L’été 2017 devait être celui du retour en haut de l’affiche, mais tout a foiré, alors pourquoi une autre intersaison mouvementée devrait changer la donne ?

Gonzalo Higuain avec l'AC Milan - 2018

Crédit: Getty Images

Suivre l’actualité du Milan n’a rien d’une sinécure, passe encore les mauvais résultats qui ont caractérisé sa triste trajectoire ces dernières années, après tout, même les clubs les plus prestigieux ont leur passage à vide, mais ils se sont greffés à des vicissitudes financières jamais simples à comprendre et qui ont failli déboucher sur une exclusion des Coupes d'Europe. On en eu pour notre grade, quand j’écris on, c’est en référence à mon affection envers une équipe qui a accompagné mon parcours professionnel, pour ne pas dire plus. Et c’est justement pour cette raison que je reste prudent quant à cette deuxième révolution consécutive.

Les propriétaires, plus solides, mais de passage

Club en bonne santé, fausses rumeurs, on le ramènera vers les sommets, c’est le résumé du podcast humoristique...euh pardon, du message vidéo publié par Yonghong Li le 20 Février dernier avec apparition de son épouse afin de renouveler les vœux pour le Nouvel an chinois. Ce bon vieux Herbert Kilpin, fondateur du Milan, n’en peut surement plus de se retourner dans sa tombe du Cimitero Monumentale. Mr Li était le président du club depuis avril 2017 mais il avait tout d'un prête-nom eu égard à l’opacité concernant sa réelle fortune. On n’a plus de nouvelles depuis qu’il a passé la main le 10 juillet et je crains qu’on risque d’en avoir via des enquêtes de la justice italienne.
On peut pousser un ouf de soulagement, mais ça ne s’arrêtera pas là, et si au moins cela avait permis de développer la marque en Chine comme il était prévu, mais rien n’a été concrètement fait. Une année de perdue puisque le club appartient désormais au fonds d’investissement américain Elliott qui a récupéré le bébé suite à un défaut de paiement de son débiteur. La solidité financière est tout autre car Paul Singer et ses associés gèrent un patrimoine de 35 milliards de dollars, néanmoins, il est toujours autant difficile de se projeter. Elliott ne fait pas dans le caritatif, le Milan sera remis à flot, revalorisé, puis revendu à terme, mais à qui ?
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David Han et Yonghong Li

Crédit: Getty Images

La direction, plus de compétences mais de l'inexpérience

Avec ce passage de témoin inévitable, les principaux dirigeants ont été virés après seulement une année. L’administrateur délégué Marco Fassone me semblait plutôt fiable, on ne bosse pas à la Juve, l’Inter et le Napoli sans posséder certaines compétences. Son acolyte et directeur Massimo Mirabelli avait été coopté directement de l’Inter où il était un apprécié responsable des talent-scouts. Ils ont fait des erreurs, c’est certain, mais quand la conjoncture financière s’est dégradée, ils se sont retrouvés isolés, ont essayé de sauver les meubles et n’ont pas voulu abandonner un navire à la dérive. J’estime qu’il est bien trop facile de s’en prendre à eux aujourd’hui quand bon nombre leur tressaient des louanges il y a un été et bombaient le torse suite à un mercato qualifié de royal. Pour l'administratif, Paolo Scaroni a pris la suite, il s'agit d'un manager au CV en béton et supporter du Milan de longue date. Un véritable upgrade a été fait sur le plan de l'identité malgré un petit bémol.
Leonardo est le néo-directeur technique, il avait déjà joué, entraîné et recruté pour le Milan mais je n’oublie pas son passage de six mois à l’Inter en 2010-11 juste après avoir coaché les cousins. En voulant effectuer un pied de nez à Silvio Berlusconi avec qui cela s’était mal terminé, il avait choisi de faire une croix sur un peuple rossonero qui l'estimait au plus haut point. Dommage ! Maintenant, je n’ai pas l’audace de remettre en cause ses extrêmes compétences...mais celles de Maldini oui. Le sentiment est contrasté, il fait partie de mon panthéon personnel, mais tout comme j’ai attendu son retour pendant longtemps, j’ai également peur qu’il puisse se griller à cause de son inexpérience et d’un contexte encore instable. Paolo sort d’une retraite sportive de neuf ans, loin du monde du foot et reste un rookie dans ce poste de bras droit de son ami brésilien. Son charisme et sa crédibilité sont ses seules armes pour le moment, c'est un sacré arsenal, mais ce n'est pas forcément suffisant.
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Samuel Castillejo et Diego Laxalt (AC Milan)

Crédit: Eurosport

Le mercato, encore des nouveautés mais une vraie valeur sûre

11 -3 + 8 = 16. C’est l’opération à retenir. Onze recrues l’an passé, trois qui sont déjà reparties (Kalinic, André Silva et Bonucci) et huit nouvelles têtes cet été. Après l'orgie de 2017, la formation lombarde s’est engagée à dépenser 14 millions d'Euros pour Laxalt, 18 pour Castillejo et 18 et 5 millions d'euros pour les prêts d’Higuain et Bakayoko. Un total de 55 amorti par plusieurs départs, la balance est dans le négatif mais rien de rédhibitoire puisqu’elle ne dépasse pas le chiffre de 100 qui alerte automatiquement le fair-play financier de l’UEFA auquel il faudra encore rendre des comptes.
Or, laissons de côté les calculatrices pour une fois, on parle beaucoup de Cristiano Ronaldo mais son arrivée n’influe aucunement sur le rapport de forces en Serie A contrairement à l'opération Pipita. Le Milan a acheté un buteur top et revanchard qui lui permet de prétendre sérieusement à une place dans le top 4 synonyme de retour en Ligue des champions. La formule est inédite avec cette option d'achat non obligatoire à 36 millions, mais elle évitera les mauvaises surprises. Toute référence à l'incroyable retournement de veste de l'ex-capitaine Bonucci est évidemment voulue.
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