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Serie A : Les géants d'Italie font face à l'incertitude concernant leur avenir

Johann Crochet

Mis à jour 11/05/2019 à 17:39 GMT+2

SERIE A - Alors qu’il ne reste plus que trois journées de championnat, la plupart des grands clubs italiens sont confrontés à l’indécision la plus totale concernant leur avenir proche. De la valse possible des entraîneurs au probable départ de cadres, la Juve, la Roma, l’Inter, le Milan, Naples et la Lazio risquent de vivre des semaines agitées.

Massimiliano Allegri, Juventus, Getty Images

Crédit: Getty Images

Si l’issue du championnat tout en haut et tout en bas du classement n’a jamais fait aucun doute cette année, les mois à venir sont, à l’inverse, des plus incertains. Tandis que les deux seuls enjeux sportifs majeurs de cette fin de saison concernent la quatrième place et le nom du dernier relégué, de nombreux clubs préparent déjà l’édition 2019-2020 de la Serie A. C’est, qu’après tout, on ne programme pas le futur sur un coin de table une fois l’exercice terminé. Mais, dans le cadre des grands clubs italiens, il y a une inquiétude légitime à les voir dans le flou à la mi-mai. Et personne n’est épargné ! Pas même la Juve, championne pour la 8e fois consécutive et dont l'équipe n’a jamais autant semblé en fin de cycle.

"Conte" partiro ?

"Avec toi, je partirai", prédisait Andrea Bocelli dans une chanson italienne bien connue. Du côté de Turin, la question est de savoir si le club repartira pour un nouvel exercice avec ... Antonio Conte. L’ancien entraîneur de la Juve est libre depuis son départ de Chelsea et l’incertitude qui plane autour de l’avenir de Massimiliano Allegri a fait grimper la cote de son ex-technicien. Egalement courtisé par la Roma et l’Inter, l’ancien sélectionneur italien est en tournée médiatique depuis quelque temps déjà. Un jour, il joue le jeu des enveloppes avec le nom de sa future équipe dans l’émission E poi c'è Cattelan su Sky Uno. Un autre, il se soumet au détecteur de mensonges de l’émission Le Iene et doit répondre à des questions sur son avenir proche. Le lendemain, il se répand dans les pages de la Gazzetta dello Sport où il écarte la possibilité d’entraîner la Roma. Antonio Conte sait se faire désirer et faire monter la pression. Une seule certitude, il souhaite rejoindre un projet lui permettant de gagner des trophées à court et moyen terme.
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Antonio Conte

Crédit: Getty Images

La Roma ne rentre donc pas, selon les mots de l’entraîneur, dans cet idéal. Il reste donc la Juve et l’Inter en Italie. L’élimination en quart de finale de la Ligue des champions a fait grincer des dents de l’autre côté des Alpes et Massimiliano Allegri a vécu des heures compliquées. Tandis qu’une réunion doit avoir lieu dans les prochains jours avec son président, Andrea Agnelli, il n’est pas certain de voir le technicien originaire de Livourne sur le banc de la Juve la saison prochaine. Du côté de l’Inter, le contrat de Luciano Spalletti expire en 2021 et un doute subsiste encore quant à la capacité du club milanais de répondre aux exigences d’Antonio Conte alors que les Nerazzurri flirtent avec le fair-play financier. Si Spalletti n’est pas certain de rempiler la saison prochaine, c’est que son bilan s’assombrit de semaine en semaine. Entre sa gestion du cas Icardi, ses réponses théâtrales devant la presse et les récentes prestations de son équipe (1,5 point par match en 2019, 2 victoires sur les 7 derniers matches), son cas fait débat. Et l’ombre d’Antonio Conte plane plus que jamais au-dessus de la Lombardie...

Une valse à mille temps ?

La Juve et l’Inter ne sont pas les deux seules équipes à être dans le flou sur la position de leur entraîneur. La saison compliquée et décevante de l’AC Milan, tant dans le jeu que dans l’attitude, pourrait sonner le glas de l’aventure de Gennaro Gattuso à la tête de cette équipe. Un constat s’impose : le costume semble être trop grand à l’heure actuelle pour l’ancien milieu de terrain des Rossoneri. Son jeu minimaliste, le comportement récurrent de certains joueurs (Bakayoko, Kessie, Biglia) et les trop nombreux "bas" affichés dans cette saison ont épuisé l’environnement et le crédit d’un entraîneur, pas avare en effort, mais dont les mots et les conseils semblent glisser sur le corps des joueurs sans provoquer de réactions.
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Gennaro Gattuso

Crédit: Getty Images

Du côté de la Cité éternelle, les mêmes incertitudes règnent. Claudio Ranieri est arrivé en mars à la Roma, en remplacement d’Eusebio Di Francesco, avec une mission claire et précise : accrocher la 4e place, synonyme de Ligue des champions. A trois journées de la fin, les Giallorossi ont quasiment abandonné cette possibilité. Maintenant que le "rêve Conte" est consommé, le club doit se tourner vers d’autres pistes. Maurizio Sarri ? Proche d’un départ à la fin de l’hiver, il semble aujourd’hui, à la faveur de résultats en progrès, se diriger vers une deuxième saison à Chelsea. Gian Piero Gasperini ? Son Atalanta est la révélation de la saison, mais en cas de quatrième place (aujourd’hui en sa possession), pourquoi irait-il à la Roma, absente de la coupe aux grandes oreilles et devant organiser une énième révolution technique ? Il reste l’option Marco Giampaolo (Sampdoria) dont des doutes existent sur sa compatibilité caractérielle avec un environnement aussi compliqué. Et puis, il y a Claudio Ranieri. Le club romain peut-il repartir avec cet entraîneur au risque de perdre une saison dans sa reconstruction tant le pedigree du technicien de 67 ans ne paraît pas correspondre avec cette idée de nouveau projet ?
Chez le rival laziale, les doutes sont aussi nombreux. En un an, Simone Inzaghi est passé de potentiel candidat pour un poste à la Juve (selon certains médias transalpins, ndlr) grâce à sa très belle saison 2017-2018, à un technicien, certes prometteur, mais ayant du mal à passer le cap de la seconde saison à un haut niveau d’attentes. Actuellement 7e de Serie A, la Lazio risque de ne pas se qualifier pour une quelconque coupe d’Europe la saison prochaine. Une déception pour ses tifosi et son président, d’autant que le club a conservé toutes ses stars l’été dernier (Milinkovic-Savic, Luis Alberto, Ciro Immobile) en investissant par ailleurs 40 millions d’euros. Selon Il Messaggero, Claudio Lotito a fixé un ultimatum à son entraîneur : gagner la coupe d’Italie (finale face à l’Atalanta) ou c’est la porte.

La liberté est un voyage

A chaque mercato son lot de mouvements. Si, souvent, la carrière d’un joueur n’est qu’une succession de voyages, plusieurs joueurs de Serie A sont de sérieux candidats à l’exil. Si l’avenir de Carlo Ancelotti à la tête de Naples n’est pas en discussion - et c’est bien le seul parmi les grands clubs italiens -, trois de ses cadres pourraient aller voir ailleurs dans les semaines à venir. Allan est toujours dans les petits papiers du Paris Saint-Germain, tandis que Kalidou Koulibaly ne cesse d’attirer les grands clubs anglais et sa saison XXL ne fait que confirmer son haut niveau de performance. Et puis, il y a Lorenzo Insigne. Après des débuts prometteurs au poste de second attaquant (7 buts jusqu’au 2 novembre, seulement 3 ensuite), l’attaquant italien est rentré dans le rang, a vu son niveau chuter drastiquement et a même été contesté par des tifosi au San Paolo. Un sacrilège pour ce Napolitain pur jus, parfois poussé sur le banc par Ancelotti, et dont l’agent Mino Raiola ne serait pas contre un transfert cet été.
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Carlo Ancelotti

Crédit: Getty Images

Sur les rives du Tibre, l’intersaison s’annonce également agitée. Il sera compliqué pour les Giallorossi, en l’absence de Ligue des champions, de ne pas sacrifier un élément courtisé (Nicolo Zaniolo, Lorenzo Pellegrini ou Kostas Manolas) tandis que la Lazio devra sans doute vendre Sergej Milinkovic-Savic, à minima. Un peu plus au nord, l’Inter ne sait pas encore ce qu’il adviendra du cas Mauro Icardi tandis que Milan Skriniar a de nombreux courtisans. Enfin, du côté de la Juve, entre départs possibles (Miralem Pjanic, Douglas Costa, Paulo Dybala, Joao Cancelo) et arrivées souhaitées (Nicolo Zaniolo, Matthijs de Ligt, Federico Chiesa, Kostas Manolas), le renouvellement pourrait être très important.
A défaut d’avoir animé la saison de Serie A, les grands clubs italiens devraient agiter le mercato cet été. Le manque d’ambition affiché sur les pelouses transalpines ne trouvera pas de continuité dans les coulisses du mercato où les clubs italiens excellent dans l’agitation institutionnelle. Ce phénomène les poursuit et les aspire dans un univers parallèle qu’il semble désormais si compliqué de quitter.
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