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Serie A - AC Milan - Empoli : Comment Olivier Giroud a mis l'Italie à ses pieds

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 12/03/2022 à 20:30 GMT+1

SERIE A - Unique buteur face au Napoli dimanche dernier (0-1), Olivier Giroud vit une deuxième jeunesse du côté de l'AC Milan cette saison. L'attaquant français, décisif dans les grands matches et devenu l'un des protégés des tifosi, n'est plus vraiment considéré comme la doublure de Zlatan Ibrahimovic, de retour de blessure mais qui devra se contenter du banc samedi, face à Empoli (20h45).

"Avec Giroud, Deschamps n'est pas rancunier mais il n'est pas d'une franchise absolue"

"Olivier, comment tu vas ?" Certes impressionné de faire face à l'une de ses idoles à Milanello, ce jeune tifoso de l'AC Milan, qui attendait de pied ferme la voiture du joueur mercredi, n'en a toutefois pas perdu le nord. Face au héros du match à Naples, un certain Olivier Giroud, auteur du seul but vainqueur (0-1) dimanche dernier au Stadio Diego Maradona, il voulait surtout savoir comment le buteur français se portait. Entre une entaille à la jambe causée par un choc avec Kalidou Koulibaly en première mi-temps et une entorse à la cheville en deuxième, le champion du monde était sorti quelque peu amoché du choc des deux leaders.
"Mais je vais bien", a-t-il toutefois assuré tout sourire à son jeune supporter, juste après lui avoir montré une image de sa blessure. Avant d'ajouter dans un italien désormais parfaitement maîtrisé : "Je suis un guerrier". Il sera donc vraisemblablement titulaire face à Empoli (20h45), ce samedi soir, pour le compte de la 31e journée de championnat.

L'homme des grands soirs

Aujourd'hui, Milan ne peut plus se passer de son numéro 9. Après avoir mis officiellement fin à la malédiction de son numéro, Giroud est actuellement le meilleur buteur de son club toutes compétitions confondues avec 11 buts, à égalité avec Rafael Leão. Mais l'ancien attaquant de Chelsea est surtout l'homme des grands soirs en 2022. Sa première victime de l'année ? L'AS Rome le 6 janvier dernier, avec un but et une passe décisive pour donner la victoire aux siens (3-1). Mais son plus grand fait d'armes remonte au 5 février.
Ce soir-là, les Rossoneri, deuxièmes, affrontent l'Inter, première avec quatre points d'avance... et un match en moins. Potentiellement, donc, 7 points. Et même 10 points à la 75e minute du derby après le but d'Ivan Perisic. Avant que l'international français ne renverse la table avec deux buts en cinq minutes, étalant au passage toute la palette du buteur. Si Milan est resté en vie dans la course au titre, elle le doit donc à "Oliviero", qui a donc encore frappé dimanche dernier face au Napoli.
Olivier Giroud buteur pour l'AC Milan contre Naples en Serie A le 6 mars 2022
"Il m'a surpris, a reconnu l'ancien défenseur Alessandro Costacurta cette semaine dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport. Il est toujours là, attentif. Il touche peu de ballons mais il est décisif. Je ne pensais pas qu'il était un champion, et pourtant il est en train d'emmener son équipe vers le titre." "C'est un joueur qui peut aider une équipe, avec son expérience, sa continuité et sa force, estimait de son côté l'ancien buteur allemand Oliver Bierhoff, lui aussi passé par l'AC Milan. Il est capable de trouver le bon espace au bon moment, en marquant des buts décisifs. Dans la surface, Giroud est toujours au bon endroit quand il le faut."

Le relais avec Zlatan

A son arrivée en Lombardie l'été dernier, le Français était régulièrement questionné sur sa future entente avec Zlatan Ibrahimovic, pas vraiment enclin à céder sa place à la pointe du 4-2-3-1. "Mais on peut jouer tous les deux en fonction des matches, c'est l'entraîneur qui décidera", prévenait-il à l'époque. A dix matches de la fin de la saison, ils ne l'auront fait qu'à de rares occasions, préférant plutôt se passer le relais.
Quand Giroud était sur le flanc (Covid-19, blessure au dos et à une cuisse), Zlatan a porté l'attaque de son équipe jusqu'en janvier. Avant de lui aussi se blesser, laissant le champ libre à son coéquipier. Au total, les deux joueurs cumulent 47 matches (27 pour Giroud, 20 pour Ibrahimovic) et 19 buts (11 pour Giroud, 8 pour Zlatan). Mais avec le champion du monde sur le terrain, Milan empoche presque systématiquement la victoire.
En 18 titularisations cette saison, l'ex-attaquant de Montpellier peut vanter 13 victoires, 4 nuls et une seule petite défaite. Presque infaillible. De son côté, le quadragénaire suédois, lui, a connu un peu moins de succès : 4 victoires, 3 nuls et 5 défaites en 12 titularisations. L'entraîneur milanais a désormais un problème de riches : ses deux attaquants sont disponibles, même si Ibrahimovic, de retour de blessure, n'a pas encore quatre-vingt-dix minutes dans les jambes. A Naples, il était entré en toute fin de match. Et face à Empoli samedi ?
"La hiérarchie a changé, Giroud est désormais le titulaire du poste", prévenait La Gazzetta dello Sport cette semaine dans un article intitulé "Le grand revirement". "Le Français, avec ses buts, ses prestations et son état d'esprit, a changé la hiérarchie des attaquants à Milan", pouvait-on y lire. Interrogé sur son attaquant français vendredi, Stefano Pioli a tenu à saluer son "incroyable professionnalisme". "J'aime tout de lui, a expliqué le technicien milanais en conférence de presse. Comment il travaille pour l'équipe, sous la pression... Il peut aussi décrocher pour distribuer ou prendre la profondeur. Mais ce que j'aime surtout, c'est la personne qu'il est, déterminée et sereine, avec qui tu aimes travailler."
Tout le monde l'adore
L'état d'esprit, d'ailleurs. Voilà ce qui, probablement, a toujours été salué par tout le monde concernant Giroud, de ses plus fidèles soutiens à ses plus grands réfractaires. Au sein du club lombard, on se dit littéralement bluffé par le mental du joueur.
"Il a beau avoir tout gagné dans sa carrière, son envie d'apprendre est toujours énorme, comme sa faim de succès et de travail, nous confie un salarié. Il a toujours un mot pour chacun à son arrivée à Milanello. Giroud est arrivé dans un club en reconstruction et il s'est mis à disposition sans rien revendiquer. Le vestiaire l'adore, comme tout le monde ici. Ce n'est peut-être pas un fuoriclasse, mais c'est un grand champion et surtout un exemple."
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"Avec Giroud, Deschamps n'est pas rancunier mais il n'est pas d'une franchise absolue"

Après une décennie passée à Londres, le Français né de deux grands-mères italiennes (Yvonne et Tonia) se dit parfaitement épanoui dans sa nouvelle vie dans la Botte. Avec sa femme et ses quatre enfants, Giroud a opté pour une maison pas très loin de sa deuxième, San Siro, où il a inscrit dix de ses onze buts. Son quotidien est on ne peut plus normal, comme lorsqu'il emmène sa fille à l'équitation ou l'un de ses deux garçons jouer au football. Cette normalité, justement, fait son charme auprès des tifosi.
"Il s'arrête toujours pour signer un autographe ou prendre une photo avec un enfant, nous confie un habitué de Milanello. C'est quelqu'un qui est proche des gens. Je me souviens même qu'en début de saison, il était sorti du centre d'entraînement pour donner ses chaussures à un jeune supporter qui attendait dans le froid depuis des heures. Comment voulez-vous ne pas l'apprécier ?" En attendant, peut-être, du titre, Giroud a déjà gagné quelque chose cette saison : le cœur des tifosi.
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