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Insultes racistes : "C'est un combat qu'on gagnera", promet Mike Maignan (AC Milan), soutenu par le monde du football

Vincent Roussel

Mis à jour 21/01/2024 à 17:46 GMT+1

Sorti de la pelouse à la 33e minute de jeu lors du match de la 21e journée de Serie A entre son équipe, l’AC Milan, et l’Udinese, à cause d’insultes racistes, Mike Maignan a remis les luttes contre les discriminations au centre du jeu. “C’est tout un système qui doit prendre ses responsabilités”, a réagi le joueur ce dimanche, au milieu d’une vague d’indignation internationale.

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Comme si le monde du football ne formait qu’une seule grande équipe. Depuis que les images de Mike Maignan, quittant le terrain pour des insultes racistes proférées par des supporters de l’Udinese, à la 33e minute du match de son équipe, l’AC Milan, ont fait le tour du monde, les messages de soutien se sont multipliés.
Il y a d’abord ceux de ses coéquipiers en équipe de France, au premier rang desquels Kylian Mbappé, qui n’a pas manqué de réagir sur X, quelques heures seulement après le coup de force de l’ancien Parisien : “Tu es très loin d’être seul Mike Maignan. On est tous avec toi. Toujours les mêmes problèmes et toujours AUCUNE solution. Trop c’est trop ! NON AU RACISME”, a affirmé le capitaine des Bleus.
Son homologue de l’équipe de France féminine, Wendie Renard, lui a embrayé le pas ce dimanche : “La famille football est à tes côtés. Quand est-ce que les grandes instances du football vont réagir ?! Cela dure depuis trop longtemps !”, a dit la joueuse de l’Olympique Lyonnais, appelant les instances du football international à “mettre en place de vraies sanctions”.
Honte
Tandis que la FFF n’a pas manqué de publier un communiqué pour indiquer son soutien à son titulaire dans les buts en équipe nationale, Didier Deschamps est lui aussi monté au front pour défendre son joueur : "J'apporte tout mon soutien à Mike Maignan. Ce que notre gardien a vécu (...) est totalement inadmissible. Je comprends parfaitement sa décision de quitter le terrain. Les insultes racistes sont inacceptables et doivent être condamnées avec la plus grande fermeté. Le racisme n'a sa place nulle part et doit être condamné sans relâche", a dit le sélectionneur des vices-champions du monde en titre dans des propos relayés par la Fédération.
Le PSG ou même le club rival, l’Inter Milan, ont affirmé leur union derrière la lutte incarnée désormais par Maignan contre les discriminations racistes dans les stades de football. Sans oublier la presse italienne, qui a étalé plusieurs fois le mot "honte" en Une de nombreux journaux ce dimanche.
Les politiques aussi s’en sont mêlés, d'
(LR) à
(PFC) en passant
, secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts : “Sa réaction a été d’une dignité absolue. Ne pas laisser passer. Jamais”. La ministre de l’Éducation, des Sports et des Jeux Olympiques Amélie Oudéa-Castéra a souligné son “admiration pour son geste, fort et indispensable, de quitter la pelouse, suivi par ses coéquipiers qui l’ont épaulé”.
S’il a finalement repris le chemin de la pelouse, et vu son équipe s’imposer finalement 3 buts à 2, Mike Maignan n’en a pas pour autant digéré l’évènement, et pris la parole sur les réseaux sociaux : “Ce n’est pas le joueur qui a été attaqué. C’est l’homme. C’est le père de famille. Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive. Et je ne suis pas le premier à qui ça arrive”, commence le joueur de 28 ans dans un long message.
Avec tout ce qu’il se passe, si vous ne faites rien, VOUS SEREZ VOUS AUSSI COMPLICES
“On a fait des communiqués, des campagnes de publicité, des protocoles et rien n’a changé. Aujourd'hui, c’est tout un système qui doit prendre ses responsabilités”, a affirmé Maignan, dénonçant au passage les “complicités” des supporters présents en tribunes “qui ont tout vu, qui ont tout entendu mais qui ont choisi de se taire”. Mais aussi celles de l’Udinese, "qui a seulement parlé d’une interruption de match, comme si de rien n’était”.
Puis il a pris les instances dirigeantes du football italien et mondial à témoin : “Avec tout ce qu’il se passe, si vous ne faites rien, VOUS SEREZ VOUS AUSSI COMPLICES”, écrit le portier tricolore. “Je veux dire merci à mon club l’AC Milan, à mes coéquipiers, à l’arbitre, aux joueurs de l’Udinese et à tous ceux qui m’ont envoyé des messages, qui m’ont appelé, qui m’ont soutenu”, n’a pas manqué de souligner Maignan, prêt à une lutte acharnée : “C’est un combat difficile, qui va demander du temps et du courage. Mais c’est un combat qu’on gagnera”, a-t-il conclu.
La Fifa et le football sont pleinement solidaires
Alors que des incidents similaires ont eu lieu dans la même journée en Angleterre, lors du match de deuxième division entre Sheffield Wednesday et Coventry, le président de la Fifa, Gianni Infantino, a lui aussi réagi : “TOUTES les parties prenantes doivent agir, à commencer par l’éducation à l’école, pour que les nouvelles générations comprennent que ça ne doit ni faire partie du sport ni de la société”.
“La Fifa et le football sont pleinement solidaires des victimes de racisme et de toute forme de discrimination”, a promis le patron du football mondial, sans dessiner toutefois pour le moment l’esquisse d’un plan de réponse à ce phénomène qui gangrène trop régulièrement l’actualité du ballon rond.
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