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Morsure, Monaco lésé, Alba déboussolé : Giorgio Chiellini, les 5 moments de comédie

Guillaume Maillard-Pacini

Mis à jour 15/12/2023 à 13:58 GMT+1

Giorgio Chiellini vient de finir, selon ses dires, le "plus merveilleux et le plus intense des voyages de sa vie". Désormais jeune retraité, l'ex-défenseur de la Juve aura marqué les esprits par sa rugosité, son caractère et sa malice, frôlant parfois avec l'antijeu. Appartenant à une certaine caste de joueurs à l'ancienne qui n'existera probablement plus, "Chiello" aura été unique en son genre.

"Ce PSG n'a pas été aussi loin du gratin européen depuis dix ans"

Il y a des joueurs, comme ça, que vous adoreriez s'ils évoluaient dans votre équipe. Mais comme ils évoluent dans une autre, alors autant aimer... les détester. Dans cette catégorie, Giorgio Chiellini figure certainement parmi les mieux placés. En faisant l'essentiel de sa carrière sous le maillot de la Juventus Turin, de 2005 à 2022 après avoir débuté à Livourne, en 2e division italienne (2001-04) et un passage à la Fiorentina (2004-05), celui qui a décidé de raccrocher officiellement les crampons, mardi, à 39 ans, a souvent divisé la Botte.
D'un coté, les tifosi de la Vieille Dame, qui ont vénéré le bon vieux "Chiello", dont le palmarès récite neuf titres de champion d'Italie, tous consécutifs entre 2012 et 2020, et cinq éditions de la Coupe d'Italie pour autant d'éditions de la Super Coupe d'Italie. De quoi imposer le respect. Mais de l'autre, l'ex-capitaine de la Nazionale (117 sélections, capitaine de 2018 à 2022) s'est souvent attiré les foudres de ses adversaires, sur le terrain comme en dehors.
Rugueux, dur sur l'homme, parfois trop, jamais avare en ruses plus ou moins autorisées... Des Chiellini, il n'y en aura probablement plus. Et au fond, tout le monde regrettera un peu ce défenseur à l'ancienne, comme sorti tout droit d'une autre époque, dont émanait le vrai bon parfum du Calcio. Sans des Chiellini, le football ne serait plus tout à fait le football. Pas vraiment glamour, assez peu esthétique, mais tellement authentique. Alors, puisque l'heure est maintenant aux souvenirs et la nostalgie, retour sur cinq faits de jeu où "Giorgione" a été protagoniste.

La morsure discrète de Suarez (2014)

Impossible de ne pas la mentionner en faisant une brève rétrospective de la carrière de Chiellini. Mondial 2014, 80e minute du match entre l'Uruguay et l'Italie (1-0) : le défenseur italien s'effondre dans sa surface, avant de se relever, se diriger vers l'arbitre, puis baisser légèrement son maillot pour montrer son épaule. Dessus, des traces d'une morsure évidente qui a échappé à l'officiel. Elle est signée Luis Suarez, évidemment. "J'ai perdu mon équilibre et j'ai fini par tomber sur mon adversaire. A ce moment-là, mon visage a heurté le joueur laissant une petite ecchymose et une vive douleur aux dents. En aucun cas, ce qui est décrit comme morsure ou tentative de morsure ne s'est produit", se défendra ce dernier. Raté. Il sera finalement exclu du Mondial, suspendu neuf matches et quatre mois de toute activité liée au football.
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Luis Suarez et Giorgio Chiellini, en 2014

Crédit: Eurosport

Bandé et en sang face au Real (2015)

Des bandages à la tête, Giorgio Chiellini en aura eus. Encore et encore. Comme s'il ne pouvait terminer un match sans. Mais de tous ses bandages, et si l'on ne pouvait en garder qu'un seul, ce serait sans aucun doute celui posé lors de la demi-finale retour de la Ligue des champions face au Real Madrid en 2015. Ce soir-là, le défenseur italien se surpasse face à la bande à Cristiano Ronaldo et Gareh Bale. Il envoie d'ailleurs valser le premier sur un tacle où la probabilité de prendre le ballon était inférieure à zéro. Le match, synonyme de finale pour les siens, il le termine bandé, donc, le maillot ensanglanté, et le cliché de son cri de rage entre Marcelo et Varane restera emblématique. Symbolique, iconique.
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Giorgio Chiellini Juventus Real Madrid 2015 AFP

Crédit: AFP

La main flagrante face à Monaco (2015)

Ces lignes ne vont pas vraiment rappeler des bons souvenirs aux supporters de l'ASM. Elles pourraient même raviver leur colère, huit ans après. Lors du quart de finale retour face à la Juve au Stade Louis II, Chiellini s'illustre après 42 secondes. Au duel avec Joao Moutinho, l'Italien glisse, perd le ballon et empêche le Portugais de partir en contre-attaque en écartant le ballon de la main. Flagrante et volontaire. Un geste d'antijeu qui lui vaudra un carton jaune et une vague de critiques. Qu'importe pour lui, puisque son équipe décrochera bien sa qualification en demi-finale après la victoire du match aller (1-0, 0-0).
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La main de Giorgio Chiellini (Juventus) face à Monaco

Crédit: AFP

Saka rattrapé par la patrouille (2021)

Dans le même esprit, mais sans ballon cette fois. Dans le temps additionnel (90e+5) de la finale de l'Euro 2021 entre l'Italie et l'Angleterre, Chiellini se fait prendre de vitesse par le très rapide Bukayo Saka. Bien conscient de ne pas pouvoir rivaliser, le capitaine de la Nazionale emploie la méthode forte. Pour empêcher cette contre-attaque, il décide de rattraper le joueur d'Arsenal par le maillot. Deux mondes s'opposent alors : 36 ans contre 19, 1,87m contre 1,78. La faute est grossière, flagrante, presque risible. Le Turinois a le sourire du coupable, écarte les bras, comme pour dire : "désolé, mais impossible de faire autre chose". L'Italie s'imposera finalement aux tirs au but, et Chiellini soulèvera le premier trophée européen de sa carrière.
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Bukayo Saka retenu par Giorgio Chiellini

Crédit: Getty Images

Alba, 45 secondes en enfer (2021)

Pour arriver au sommet de l'Europe, l'Italie et son capitaine avaient toutefois dû batailler, notamment en demi-finale face à l'Espagne. Probablement le match le plus compliqué de toute l'aventure de la Nazionale. Mais heureusement pour elle, Chiellini était là. Juste avant la séance de tirs au but (1-1, score final), le défenseur va se livrer à une comédie où le pauvre et désarmé Jordi Alba va devenir protagoniste. Au moment du tirage au sort, le numéro 3 des Azzurri fait preuve d'une décontraction désarmante. Il sourit, parle, gesticule. Alors que l'Espagnol, était tout ce qu'il y a de plus sérieux devant Felix Brych et ses assesseurs. La première pièce, lancée pour choisir le terrain, s'envole, retombe, et Chiellini indique alors son côté. Problème, Alba aussi. Le diplômé d'économie sort alors toute la panoplie : hilare, il tape gentiment sur Alba, le qualifie de "menteur", puis le pousse, l'enlace, mime un coup de poing sur sa joue.
Un exercice de pression psychologique qui va complètement paralyser Alba, qui préfère alors s'éloigner, et revenir. Mais trop tard, le voilà pris dans les filets du "Chiello", bien conscient d'avoir pris l'ascendant dans cette fausse amitié de cinquante de secondes. Pendant qu'Alba se reconcentre pour l'autre tirage au sort, celui du premier tireur, Chiellini continue de gesticuler et parler, encore et encore. Inlassablement. En réalité, il ne rigole pas avec son adversaire, mais plutôt de lui. Au moment de le quitter, et après l'avoir checker entre deux rires, il le colle contre lui tel un enfant. Puis une étreinte presque irréelle se produit, avec le défenseur transalpin à la limite de porter son homologue ibérique, toujours aussi fermé et simplement désireux de sa liberté. Physique, mais plus psychologique. Et la suite de l'histoire, tout le monde la connaît.
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