Serie A I Napoli champion d'Italie I Signé Antonio Conte
Avec lui, gagner est presque une certitude. Débarqué l'été dernier à Naples après une saison catastrophique, Antonio Conte est rentré dans la légende du club parthénopéen, ce vendredi soir, en remportant le quatrième Scudetto de l'histoire après ceux de 1987, 1990 et 2023. Un véritable "miracle" selon le technicien qui a réalisé, selon ses dires, le plus grand exploit de sa carrière.
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Que la fête commence. Deux ans après son dernier sacre, le Napoli est de retour sur le trône de la Serie A après la victoire de son quatrième Scudetto ce vendredi soir face à Cagliari (2-0). Dans la bouillante ville de Campanie, où des centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues ce vendredi dans l'espoir de fêter ce titre, les feux d'artifice illuminent déjà le ciel pendant que les klaxons, eux, animeront sans le moindre doute la nuit étoilée napolitaine. Après les titres de 1987 et 1990, signés bien évidemment Diego Maradona, et celui de 2023, marqué par l'empreinte de l'entraîneur Luciano Spalletti, voilà donc 2025. Et il ne fait aucun doute qu'il répond, cette fois, au nom d'Antonio Conte. Forcément.
"C'est un entraîneur très exigeant en matière de condition physique. Pour lui, cela détermine aussi le mental de son équipe : cela permet d'être résilient pour savoir réagir pendant le match", décrivait récemment Paolo Bertelli, préparateur physique qui a travaillé avec Conte à la Juventus Turin, Chelsea et en équipe d'Italie, pour le site spécialisé Fanpage. "Si tu es à fond à l'entraînement, dès le toro et jusqu'aux oppositions, il y a plus de probabilité que tu le sois aussi le jour du match, c'est la seule façon de s'entraîner", prévenait l'intéressé en 2020 à la revue Nuovo Calcio.
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Arrivé à Naples l'été dernier pour redresser une équipe démoralisée et traumatisée par sa catastrophique saison 2023-24, conclue à la 10e place après deux changements d'entraîneurs (dont le Français Rudi Garcia), à 41 points de l'Inter (!), celui qui compte désormais cinq Scudetti au compteur (2012, 2013, 2014 à la Juventus Turin, 2021 à l'Inter Milan, 2025 avec le Napoli), soit le troisième entraîneur le plus titré en Italie (derrière Massimilano Allegri et Giovanni Trappatoni), a réalisé cette fois un authentique chef-d'œuvre. Le plus grand de sa carrière "Oui. Gagner ici, ce n'est pas comme le faire dans des clubs habitués à le faire", répondait-il dans ce sens ces dernières semaines, bien conscient de l'exploit réalisé malgré l'avantage de ne jouer qu'un seul match par semaine. Tout l'inverse de son grand rival, l'Inter, engagé sur tous les fronts il y a encore à peine un mois. Et qui se prépare à disputer la finale de la Ligue des champions face au PSG samedi prochain.
Il est également important de rappeler deux choses : sur le marché des transferts, le Napoli a été l'été dernier le club le plus dépensier de Serie A (149,5 millions d'euros), juste derrière la Juve (164,8 millions). Et le technicien, en plus d'être venu avec son propre staff, touche un salaire de 6,5 millions d'euros par an, ce qui en fait l'un des entraîneurs les mieux payés de la Botte. Qui dit Conte dit donc dépenses, c'est vrai, sans oublier son caractère bien trempé et souvent imprévisible. Mais au bout, des résultats et souvent des trophées. Même s'il s'agit souvent de court terme et sans un jeu spectaculaire. Si tout le monde se l'arrache en Italie, c'est qu'il y a quand même bien une raison, non ? Dans ce sens, Aurelio De Laurentiis, le président napolitain tant critiqué par le peuple napolitain après les erreurs commises la saison passée, avait cédé à toutes les requêtes de son futur coach pour le convaincre de signer. Pour renverser la morosité ambiante, il n'avait guère le choix. Car le calcul est simple : six saisons en Serie A pour Conte, cinq Scudetti. Résultat, l'omniprésent président et propriétaire du Napoli, également producteur de cinéma, lui a laissé le champ libre et ne s'est mêlé de rien, comme il l'a fait par le passé avec certains de ses prédécesseurs, de ses choix tactiques ou compositions d'équipe.
McTominay, Conte a eu du flair
Sans club depuis son départ en mars 2023 de Tottenham - l'un des rares clubs où il n'a rien gagné -, l'ancien entraîneur de Chelsea (champion d'Angleterre 2017, FA Cup 2018) a longtemps poussé pour recruter un certain Scott McTominay, alors en perdition à Manchester United. Enrôlé pour une trentaine de millions d'euros, le milieu de terrain écossais pourrait bien être bien élu "MVP" de la saison d'ici peu. Héros du soir avec une ouverture du score splendide, le milieu de terrain a marqué le douzième but de sa saison, et pour la huitième fois sur le 0-0. Il est devenu l’Écossais le plus prolifique en une saison de Serie A, devant le légendaire Denis Law (10 buts avec le Torino en 1961-62). Sans lui et son positionnement plus haut sur le terrain, le Napoli, qui a longtemps patiné dans le contenu et la production de ses matches, n'en serait certainement pas là aujourd'hui.
"Aujourd'hui, c'est un joueur nettement plus fort que lors de son arrivée, soulignait récemment Antonio Conte en conférence de presse. Je pense qu'il se sent plus complet. Il est en train d'arriver dans une phase de son âge importante pour décider dans quelle direction doit aller sa carrière. Il était à Manchester mais sans un rôle principal, ce que nous lui donnons aujourd'hui à Naples. Il a beaucoup grandi, c'est un milieu complet. Comme lui, tous ses coéquipiers se sont améliorés, sinon il serait difficile d'avoir 74 points à ce stade de la saison."
La "bromance" avec Lukaku fonctionne toujours
Un temps surnommé MacGyver ou McTerminator, McTominay a bien mérité le nouveau : McRadona. Enfin, Conte est également parvenu à relancer des joueurs en fin de course comme le capitaine Giovanni Di Lorenzo, annoncé partant l'été dernier mais finalement convaincu à rester. Et sa "bromance" avec Romelu Lukaku fonctionne toujours : le Belge, buteur ce vendredi soir, termine sa saison avec 14 buts et 10 passes décisives en championnat. Un double-double devenu rare ces derniers temps en Europe, puisque seulement six joueurs sont dans ce cercle fermé cette saison. En tout et pour tout, "Big Rom" vante 133 matchs avec Conte dans sa carrière. Bilan : 78 buts et 28 passes décisives. McTominay-Lukaku, buteurs du soir et héros du titre napolitain.
"C'est assurément le titre le plus difficile, le plus stimulant, le plus inattendu (de ma carrière), on a réussi quelque chose d'extraordinaire grâce à ce groupe formidable de joueurs, s'est enthousiasmé Conte après la victoire du titre. On a réussi quelque chose de fantastique, de très beau. Quand on est arrivé en bus, cela a été difficile d'accéder au stade tellement il y avait de monde, on ne se voyait pas décevoir tous ces gens, mon équipe a été formidable, il y avait une pression énorme et elle a répondu présent." "Cette équipe avait besoin de lui pour retrouver son niveau. Ce qu'il a fait est phénoménal, il a réussi à nous ramener au sommet en très peu temps alors qu'on avait fini la saison dernière à la 10e place", s'est enthousiasmé le capitaine napolitain Giovanni Di Lorenzo.
Pour Conte, son équipe a tout simplement accompli "quelque chose d'extraordinaire et d'inattendu" au vu de la force de ses adversaires. Sans oublier qu'il a dû composer avec les départs de Victor Osimhen l'été dernier et Khvicha Kvaratskhelia en janvier, les deux artistes du Scudetto 2022-2023. Il aura aussi profité des exercices catastrophiques de mastodontes comme l'AC Milan, neuvième du championnat, ou encore la Juventus Turin, quatrième après bien des déboires. L'Inter, en tête pendant neuf journées au total (contre vingt pour Naples), aura tout tenté jusqu'au bout, mais certaines de ses erreurs auront finalement été fatales. Mais peu importe pour le natif de Lecce, une nouvelle fois sur le toit de l'Italie depuis vendredi soir. Pour lui, ce serait presque devenu une habitude... dont il ne se lassera jamais. Qu'il soit à Turin, Milan ou Naples. D'ailleurs, où sera-t-il la saison prochaine ?
Ne jamais dire jamais
Selon les médias italiens, le flou est total. Si la Juve rêve de son retour et l'a déjà contacté dans ce sens, Conte temporise. Usé, fatigué, lessivé par une saison éprouvante, le technicien veut déjà voir son président, comprendre les plans pour le futur proche et les investissements prévus par le club, que ce soit sur le mercato ou dans des infrastructures jugées comme désuètes. "Qui recrute Conte doit lutter pour le Scudetto, pas seulement pour un billet pour la Ligue des champions", a-t-il récemment asséné. "Il reste ? Ne jamais dire jamais, les entraîneurs ont une personnalité à respecter, il ne faut pas les obliger à rester même s'ils ont un contrat béton. Naples mérite du respect, s'il se met à disposition, alors 'welcome'. J'aimerais qu'il fortifie cette histoire avec la C1", a répondu De Laurentiis ce vendredi soir.
Viendra donc bientôt le temps de la grande décision, même si son attachement à la Vieille Dame remonte à loin (joueur de 1991 à 2004, entraîneur de 2011 à 2024). C'est lui qui l'a sortie définitivement des limbes post-Calciopoli avec trois titres consécutifs. En attendant de faire évoluer sa réflexion, il a maintenant un nouveau titre à fêter dans une ville qui ne demandait qu'à s'embraser. C'est chose faite depuis 22h48 vendredi. Signé Conte.
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