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Sortie de la série The Regime - "En 2018 après France-Belgique, j’étais vraiment très vénère": Schoenaerts, passion foot

Martin Mosnier

Mis à jour 11/03/2024 à 18:00 GMT+1

A l'affiche de la nouvelle pépite de HBO, The Regime, Matthias Schoenaerts joue le brutal bras droit de Kate Winslet, dirigeante impitoyable d'un régime totalitaire. L'occasion pour nous de revenir sur la passion pour le football de l'iconique acteur belge. Diego Maradona, Zinedine Zidane, sa carrière qui aurait pu basculer : Schoenaerts nous dévoile ses souvenirs.

Schoenaerts : "L'élégance, le regard, ce qu'il voit… Zidane, c'est incroyable"

Terrible et impitoyable : Matthias Schoenaerts entre dans la peau d'une brute épaisse dans la nouvelle série de HBO, "The Regime". Dans ce drame politique bien senti et terriblement actuel, fabriqué par le producteur et le scénariste de "Succession" (Frank Rich et Will Tracy), l'acteur belge campe le bras droit obscur de Kate Winslet, tyrannique dirigeante d'un régime totalitaire. Une série disponible sur le Pass Warner via Prime Video.
Jeux de pouvoir et conspirations sont au cœur de cette création corrosive au casting impressionnant puisque Hugh Grant ou Guillaume Galienne sont aussi de la partie. A l'occasion de la sortie, nous avons rencontré Matthias Schoenaerts. Passionné de football, de ses créateurs, de ses génies, il a bien failli prendre la même voie avant de tenter sa chance comme acteur, visiblement épuisé par les dictats du monde professionnel. Ce qui ne l'empêche pas aujourd'hui d'éprouver un amour sans borne pour les génies du jeu. Entretien.
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Bande annonce de la série de HBO "The Regime"

Matthias, vous jouez le boucher dans la nouvelle série HBO Le Régime. Est-ce que c'est encore plus jouissif de jouer un bon gros méchant ? Est-ce que ça donne encore plus de liberté et de champs à explorer dans la transgression ?
M.S. : Les méchants sont toujours plus chouettes à jouer dans tous les films. Je préfère les gentils dans la vie, mais au cinéma, je préfère les méchants. Ils ont plus de couleurs. Ils sont marrants, ils sont pervers, ils sont fous. J'aime bien. Quand on regarde votre carrière, vos choix, votre filmographie, on y voit beaucoup de liberté.
Est-ce que c'est ce qui vous caractérise avant tout même si on est a priori à l'opposé de votre personnage et du régime qu'il va installer au côté de la chancelière interprétée par Kate Winslet ?
M.S. : J'aime bien la liberté, ça c'est sûr. Je ne calcule pas trop, je me laisse emporter par ce que je ressens en ce moment-là et ça peut être la personne, le metteur en scène, le scénario, des personnes avec qui je peux travailler. Je ne calcule pas trop, mais la liberté, oui, c'est vrai que j'aime bien.
En parlant de liberté, vous avez dit : "Que ce soit en peinture, en musique, il faut que ça respire la liberté, que ce soit un jaillissement. Par exemple Jackson Pollock, Francis Bacon, Jimi Hendrix, Serge Gainsbourg, Jacques Brel..." Et dans le sport ?
M.S. : Diego Maradona. Le meilleur joueur de foot de tous les temps. The best.
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Diego Armando Maradona

Crédit: Imago

On ne peut pas comparer Eden Hazard avec Diego Maradona
J'aurais pensé qu'en tant que Belge, vous répondiez Eden Hazard. Il incarnait la liberté, le dernier footballeur romantique qui vivait juste pour le ballon et le jeu. Un joueur qui ramenait le foot au plaisir et à l'enfance.
M.S. : Non mais c'est un super joueur, Eden Hazard, c'est clair. Mais quand même, on ne peut pas comparer Eden Hazard avec Diego Maradona. Come on… Hazard, c'est un joueur génialissime, un talent énorme, mais Maradona… Mais je suis content que vous ayez aimé un compatriote tout de même. (rires)
Comment avez-vous vécu la retraite d'Hazard ? Est-ce que ça vous a rendu malheureux ?
M.S. : Oui, je trouve dommage qu'il ait pris sa retraite. Un joueur avec un tel talent naturel, il aurait pu faire encore plus dans sa carrière. Il aurait mérité bien d'autres titres, un gros succès : un Euro ou une Ligue des champions. C'est le genre de joueur qui le mérite.
On vous imagine, en tant qu'artiste, fan des créateurs, des dribbleurs, des romantiques du jeu, est-ce qu'on se trompe ?
M.S. : Moi, j'adore les mecs qui font des passes incroyables ou qui font des choses d'une façon inattendue. Les passes de Kevin De Bruyne, ça j'adore. L'intelligence, le regard, l'inspiration. Ce ne sont pas les dribbles qui me font vibrer. J'aime bien le génie qu'il y a dans le regard du joueur, comment il se libère, comment il se détache, comment il crée l'espace. Et Maradona, on revient à Maradona, dans ce domaine-là, il était incroyable.
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Kevin De Bruyne

Crédit: Imago

Dans votre jeunesse, vous étiez plutôt Enzo Scifo ou Zinedine Zidane ?
M.S. : Ah… Zinédine Zidane ! J'adore Enzo Scifo, c'est un grand joueur, mais il faut être franc… Zinédine Zidane, c'est un des plus grands joueurs de tous les temps. Il faut être sérieux deux minutes. Il est souvent absent des listes des meilleurs joueurs, mais c'est un joueur énorme, énorme ! L'élégance, le regard, ce qu'il voit… Zidane, c'est incroyable. En plus, regardez son palmarès, il a tout gagné, en tant que coach et en tant que joueur. Regardez ce qu'il a fait avec le Real Madrid en tant qu'entraîneur, c'est fou. Il n'y a aucun joueur qui a réussi tout ça. Il marque trois buts en finale de Coupe du monde, le but en finale de Ligue des champions face à Leverkusen. Vous voyez que je connais mon truc avec Zidane… Sa reprise de volée contre Leverkusen… c'est quelque chose.
J'ai mis 70 buts en une saison avec les amateurs
Vous supportiez plutôt les Bleus que la Belgique alors au temps de Zidane…
M.S. : Ah non, mais non. Il faut que je vous raconte 2018. J'étais vraiment très vénère après avoir perdu contre vous en demi-finale du Mondial. Parce qu'en plus, j'ai plein d'amis en France, ils m'ont envoyé des messages pour me chambrer. J'étais vénère... Mais vous avez une équipe incroyable. Si vous regardez toute la sélection, vous allez encore aller très loin au prochain Euro.
Vous avez longtemps joué au foot à un niveau très honorable. Est-ce que, sur le terrain, vous étiez aussi méchant que votre personnage dans la série ?
M.S. : Oui, j'étais vraiment pas mal mais je n'étais pas à ce niveau-là. J'avais du talent et j'ai failli devenir pro mais pas suffisamment pour me retrouver à Barcelone ou au PSG. Je n'étais pas méchant sur le terrain. J'ai toujours eu un tempérament mais j'ai surtout toujours eu beaucoup de patience en tant que joueur. Mais jamais méchant. Après, il ne fallait pas me faire chier non plus. Je n'étais pas trop dribbleur, j'étais assez rapide. Je jouais ailier gauche, je faisais les centres ou je m'infiltrais et je frappais. Je n'étais pas un dribbleur, je n'étais pas hyper technique à ce point-là. Je n'aimais pas faire les allers-retours.
Pourquoi ne pas avoir voulu devenir professionnel alors que vous en aviez, a priori, le niveau ?
M.S. : Quand j'avais 16 ans, j'avais, et j'ai toujours eu, un problème avec l'autorité. Et quand les gens ont commencé à me saouler avec des impératifs, quand ils me disaient 'il faut que tu fasses ça, tu ne peux pas jouer comme ça', ça a commencé à m'agacer. Je suis parti et je suis allé jouer au niveau amateur avec des potes. Là, je prenais beaucoup, beaucoup de plaisir. J'ai mis 70 buts en une saison avec les amateurs, avec mes amis. Et là, je m'amusais. Là, je prenais du plaisir. Quand j'étais au niveau pro ou presque pro avec le Beerschot AC, le plaisir disparaissait, et là je me suis dit : 'ça vaut quoi de faire du foot si tu n'as pas de plaisir, ça ne sert à rien'.
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