Rémy a bien changé

Loïc Rémy a musclé son jeu. Un peu chahuté pour son manque de combativité à son arrivée à Marseille, l’international tricolore a depuis prouvé qu’il pouvait faire évoluer son jeu. "On me reprochait d’être trop gentil et trop timide, explique Rémy. J’ai mis du poids dans mon jeu.Depuis le début de saison, je n’ai pas grand-chose à me reprocher sur l’agressivité que je mets dans mon jeu. Ou même dans les contacts." La preuve lors de la dernière rencontre de championnat face à Nice (2-0), son ancien club. Son offrande à Jordan Ayew sur le premier but de l’OM reflète bien sa nouvelle détermination. Car c’est en déstabilisant le grand Serbe Pejcinovic à l’épaule qu’il a pu centrer parfaitement. Il a remis ça avec les Bleus. Il a su résister à la charge du défenseur américain Goodson avant de parfaitement se placer pour exécuter son tir. Du travail bien fait pour le meilleur buteur des Bleus depuis le mois d’août (trois réalisations).

Remplaçant face aux USA, Rémy a montré toute son efficacité en marquant sur sa deuxième frappe cadrée. Il ne lui a fallu que sept minutes pour trouver l’ouverture et permettre de Bleus de s’offrir une nouvelle victoire. Ce réalisme, il le cultive depuis son arrivée à Marseille. "Je suis en train de changer, fait-il remarquer. Je veux davantage devenir un tueur.J’essaye donc de m’inspirer des joueurs que j’ai côtoyés dans les équipes de jeunes. Je regarde leur déplacement et comment ils agissent devant le but. Si on prend l’exemple de Benzema, c’est un joueur qui a pris conscience de ses qualités. Il devient indispensable au Real Madrid. Quand je vois Karim, j’ai encore beaucoup à faire. Je dois élargir mon panel d’activités pour être plus efficace devant le but. Pour le moment, je ne suis pas encore à l’affût des petits ballons qui trainent dans la surface."

Son transfert à l’OM a profondément changé Rémy. "C’est essentiellement par rapport à mon état d’esprit, indique-t-il. Depuis que je suis à Marseille, je me suis forgé un mental à toute épreuve. A Nice, il me manquait encore cette force de caractère. Quand on prenait un but, j’avais tendance à baisser les bras. Là, ce n’est plus du tout pareil. Si on encaisse un but, ça motive encore plus. On se dit qu’il faut aller chercher la victoire et que ça va être difficile." L’ancien Aiglon a aussi pris son envol grâce à un encadrement de haut niveau. "J’ai bien aimé mon passage à Nice, avoue Rémy. Car avec le peu de structure en place, c’était très bien. Mais à Marseille j’évolue aux contacts de grands joueurs. Et je suis sous les ordres d’un entraîneur très compétent. J’ai énormément progressé. Je m’épanouis et je prends beaucoup de plaisir à jouer dans cette équipe-là. Ce n’est plus le même Loïc Rémy depuis un an et demi…"

Les éternels remous de la cité phocéenne ont aussi façonné le nouveau Rémy. "Pour moi, c’est enrichissant de me dire que je suis dans une équipe où l’on est attendu à tous les matches, dit-il. Il faut répondre aux attentes des médias mais aussi des supporters. On l’a vu ces derniers temps. Ce n’est pas évident. Il y a beaucoup de challenges à relever." Davantage sur le devant de la scène en club, Rémy se trouve aussi en première ligne chez les Bleus. Pourtant, quand la liste de Laurent Blanc tombe, le Marseillais tremble toujours. "Il n’y a rien d’acquis, explique-il sans fanfaronner. Je regarde la liste comme tout le monde. On ne sait jamais. Regardez Mathieu (Valbuena). Il n’a pas été pris alors qu’il a fait pratiquement toutes les sélections avec nous. Moi, je veux continuer à marquer les esprits quand je vais en sélection. Je sens que je commence à prendre une autre place. Mais je ne grille pas les étapes. Devant, il y a des joueurs en pleine bourre chez les Bleus." Et Rémy en fait désormais partie…