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Thierry Henry à la tête de l'équipe de France Espoirs : plus un sélectionneur qu'un entraîneur ?

Vincent Bregevin

Mis à jour 22/08/2023 à 18:37 GMT+2

Thierry Henry a retrouvé un banc après avoir été nommé sélectionneur de l'équipe de France Espoirs lundi. Une nomination qui peut ressembler à un sacré pari tant les premières expériences de l'ancien attaquant légendaire des Bleus en tant qu'entraîneur ont été mitigées, surtout à Monaco. Mais son profil pourrait bien être plus adapté pour diriger une sélection nationale.

Thierry Henry : "L'envie de faire du sport pour les jeunes"

La FFF a vu les choses en grand. En confiant les rênes de l'équipe de France Espoirs à Thierry Henry, elle a indéniablement signé un très gros coup médiatique. Et tenté un drôle de pari sportif. Si l'ancien adjoint de Roberto Martinez en équipe de Belgique occupait encore un rôle de technicien lors de la dernière Coupe du monde au Qatar, il n'a plus été entraîneur principal depuis son départ du CF Montréal il y a un peu plus de deux ans. Une attente assez longue qui n'est pas forcément due au hasard.
Son expérience canadienne était pourtant relativement positive. Malgré un bilan global loin d'être reluisant (8 victoires, 4 nuls, 16 défaites), Henry était parvenu à guider le CF Montréal à une première qualification pour les play-offs de la MLS depuis quatre ans. Si ces choix tactiques avaient parfois été critiqués, Henry n'en avait pas moins laissé de bons souvenirs avant de quitter son poste au Canada pour des raisons familiales durant la pandémie de Covid-19.

Le fiasco de Monaco n'a pas été effacé

Ce passage en MLS n'a cependant pas été suffisamment brillant pour faire oublier son mandat désastreux à Monaco. Une première expérience en tant qu'entraîneur principal qui n'avait duré que trois mois, entre octobre 2018 et janvier 2019. Henry avait multiplié les différents systèmes sans jamais trouver la bonne formule, enregistrant 11 défaites en 20 matches, pour seulement 4 victoires. Ses critiques très vives envers ses joueurs, parfois devant les médias, avait contribué à détériorer ses relations avec son vestiaire, posant ainsi la question de ses compétences de manager.
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Le désarroi de Thierry Henry, quand il était entraîneur de Monaco

Crédit: Getty Images

L'international russe Aleksandr Golovin avait ainsi remis en cause la légitimité de Henry pour entraîner, quelques mois après le départ du technicien français. "Peut-être qu'il n'a pas pu faire abstraction de son passé de joueur, avait avancé le milieu offensif de l'ASM. Quand les choses n'allaient pas à l'entraînement, il devenait nerveux et criait beaucoup. Ce n'était peut-être pas nécessaire (…) Il n'a pas terminé sa transition vers un rôle d'entraîneur. Pour moi, il n'est pas encore prêt à entraîner."

Le plébiscite des joueurs belges

L'échec est une part essentielle de l'apprentissage et Henry avait pleinement assumé le sien à Monaco. Pour ses débuts en tant qu'entraîneur principal, il n'avait pas non plus bénéficié des conditions idéales sur ce Rocher où il avait tant brillé en tant que joueur. Son équipe était déjà en difficulté en championnat à son arrivée, et il avait dû composer avec une cascade de blessures au sein de son effectif. Sa capacité à tenir ce rôle, à s'adapter aux aléas du quotidien d'un club tant dans sa personnalité que dans sa communication, laissait quand même l'ombre d'un doute.
La suite de son parcours de technicien n'indique pas le contraire. Hormis le CF Montréal, aucun club n'a tenté le pari Henry, alors que son passage au sein de la sélection belge était de nature à attirer les prétendants. Le premier, entre 2016 et 2018, comme le deuxième, entre 2021 et 2023, même s'il s'est conclu sur un fiasco au Qatar. Henry avait ainsi été plébiscité par plusieurs joueurs de ses joueurs pour prendre la succession de Roberto Martinez, notamment Romelu Lukaku, avant que le poste ne soit finalement confié à Domenico Tedesco.
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Thierry Henry et Kevin De Bruyne à l'entraînement

Crédit: Getty Images

Choisir ses joueurs, un luxe nouveau

Il n'en reste pas moins l'impression que le technicien Henry s'est davantage épanoui dans le contexte d'une sélection jusqu'ici. Il a mieux transmis ses exigences du plus haut niveau dans le cadre des rassemblement ponctuels d'une équipe nationale que dans la routine quotidienne d'un club. Même s'il y a une grande différence entre l'effectif dont il avait hérité à Monaco ou au CF Montréal et celui auquel il a été confronté avec la Belgique, doté d'éléments bien plus confirmés au niveau internationale et certainement plus compatibles avec les caractéristiques de coach de Henry.
Mais si Henry a pu mesurer l'exposition d'un rôle de sélectionneur durant son passage en équipe de Belgique, il ne l'a jamais vécue lui-même. C'est tout le défi qui l'attend chez les Bleuets. Il a des arguments pour le relever, au-delà de la perspective de choisir ses propres joueurs, un luxe qu'il n'a jamais eu en club. Son expérience avec l'équipe de France, que l'homme aux 123 sélections chez les Bleus a fréquenté durant près de 20 ans, des U16 aux A. Ou son aura auprès des joueurs en général, et des jeunes en particulier, qui le voient comme une icône du football mondial. Sa connaissance du vivier tricolore, aussi. Autant d'atouts qui peuvent lui permettre de réussir en tant que sélectionneur là où il a échoué en tant qu'entraîneur jusqu'ici.
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