Dossiers gardiens : Butelle est passé de la Liga à la Ligue 2 : "Je voulais jouer"

ParMartin Mosnier

Mis à jour 13/02/2015 à 14:29 GMT+1

Ludovic Butelle est un cas à part chez les gardiens de but. En onze ans, l'actuel portier d'Angers a déjà défendu les couleurs de huit clubs différents. Parce qu'il a fait des choix forts et préféré jouer, même à un échelon inférieur, plutôt que de se cantonner à un rôle de doublure dans un grand club européen. Voilà comment il est passé du FC Valence à la Ligue 2.

Ludovic Butelle aurait pu, comme certains de ses collègues, vivre des jours paisibles dans un grand club européen et se tenir très loin du marché des transferts. Flash-back. En 2004, le gardien de l'équipe de France Espoirs débarque au FC Valence. Le club vient de décrocher la Liga et la Coupe de l'UEFA. Mais Santiago Canizares est un monument incontournable depuis 1998 à Valence.

Butelle sait qu'il va devoir s'accrocher pour jouer mais lors de son premier match, il se blesse gravement à la rate. Il est prêté en fin de saison, finit par gagner la place de doublure en 2005 à Valence mais celle de numéro 1 est cadenassée. "On a un poste à part sur le terrain et en dehors, un peu ingrat", juge-t-il. "Chez nous, plus que chez les défenseurs, les milieux ou les attaquants, il y a une hiérarchie à respecter et à accepter. Ce n'est pas toujours évident." Lui ne l'accepte pas et s'en va. Il casse un juteux contrat qui le liait au club espagnol pour plusieurs années encore.  

Gagner beaucoup d'argent pour jouer 5 matches ?

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"Bien sûr, j'aurais pu rester à Valence", témoigne-t-il aujourd'hui. "J'avais le soleil, l'argent mais ça ne m'allait pas. Je voulais jouer. Certains se contentent de jouer les doublures comme Vercoutre à Lyon, pas moi." Direction Lille qui, après une année concluante en prêt, lui promet une place de titulaire… avant de signer Landreau. Rebelote : les samedis sur les bancs de touche, la vie dans l'ombre du numéro 1. "J'ai fait des concessions pour revenir en France, pour jouer mais je me suis retrouvé le bec dans l'eau."

Ludovic Butelle sous le maillot du Losc en 2008.

Crédit: Imago

Butelle ne reste qu'une saison sous contrat dans le Nord. Direction la Ligue 2. Cette fois, il joue et plutôt bien. Entre Nîmes, Arles-Avignon et Angers, il s'impose comme l'un des tous meilleurs spécialistes du poste dans l'antichambre. Mais la Liga, les affiches face au Barça ou au Real sont loin. A-t-il des regrets aujourd'hui ? "Non", répond celui qui défend les couleurs du SCO d'Angers désormais.

"Bien sûr, à Valence, je gagnais très bien ma vie soit plus de double que ce que je percevais à Lille. J'aurais pu faire gonfler mon compte en banque à Valence. Mais pourquoi ? Pour jouer cinq matches ?  J'ai préféré beaucoup bouger plutôt que d'avoir l'étiquette éternelle de doublure." Alors oui, Ludovic Butelle a une carrière un peu atypique parmi celles des gardiens de but. Lui a vu du pays. Mais c'est précisément parce qu'il est gardien de but, qu'il a dû faire des sacrifices et accepter des défis sportifs moins excitants. C'était le prix à payer pour jouer.

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