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Même la Premier League a été d'un calme olympien, et ce n'est pas bon signe pour la L1

Glenn Ceillier

Mis à jour 02/02/2021 à 21:43 GMT+1

TRANSFERTS – Comme un symbole de ce marché hivernal d'un calme déroutant, la Premier League est restée très sage durant ce mercato. Les chiffres font revenir des années en arrière. Cette attitude s'explique par la crise liée à la pandémie du Covid-19 qui touche de plein fouet les finances des clubs. Mais peut-être pas seulement. Et ce ne serait pas bon signe pour les clubs de L1.

Morgan Sanson lors de sa signature à Aston Villa

Crédit: Getty Images

Amad Diallo (Manchester United), Saïd Benrahma (Transfert définitif, à West Ham), Filip Stevanovic (Manchester City) ou encore Morgan Sanson (Aston Villa) ! Faire le tour des transferts en Premier League durant ce mercato hivernal n'aura jamais pris aussi peu de temps. D’habitude si encline à acheter au prix le plus fort de nombreux joueurs, la puissante PL a été d'un calme olympien durant ce marché. Comme partout en Europe durant cet hiver, où la crise liée à la pandémie du Covid-19 a touché de plein fouet le mercato.
Avec 291 millions d’euros de dépenses au global dans les cinq grands championnats durant ce mois de janvier selon les chiffres de l'Observatoire du football CIES ce mardi, la planète mercato a tourné au ralenti cet hiver. La L1 (33 millions de dépense) n'a presque pas bougé, tout comme la Liga (25 millions). Mais le symbole de cette activité gelée reste bien la Premier League.

Même cet été, la Premier League s'était activée

L'année passée, les riches clubs du Royaume avaient lâché pas moins de 325 millions d'euros en janvier 2020 sur le marché pour se renforcer. Cette fois, ils ont tout juste atteint la barre des 100 millions de dépense, présentant un total jamais vu en Angleterre depuis 2012. Déroutant. Surtout que même cet été, le championnat anglais avait fait figure d'exception. Malgré la crise, Chelsea, Manchester City et les autres acteurs de l'autre côté de la Manche s'étaient activés comme si de rien n'était, achetant pour plus d'un milliard d'euros sur le marché des transferts.
La période économique difficile avec le Covid-19 explique bien sûr en grande partie cette prudence exceptionnelle. Face aux difficultés rencontrées par les clubs privés de billetterie ou encore de l'ensemble de leurs revenus liés au marchandising, l'inflation observée depuis des années sur le marché a logiquement pris un sérieux coup de frein. La question est de savoir si cette diminution de l'activité anglaise n'a été aussi violente qu'en raison de la pandémie. Ou si elle a aussi d'autres origines.
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A view of the football used in the Premier League

Crédit: Getty Images

Et si le Brexit avait aussi joué ?

Depuis le 1er janvier, les clubs de Premier League sont désormais contraints de jongler avec certaines limites sur le marché des transferts. Ils ne peuvent plus recruter n'importe qui en raison des règles imposées par le Brexit. Comme les Africains, Sud-Américains ou Asiatiques, les joueurs européens doivent maintenant obtenir un permis de travail, le Governing Body Endorsement (GBE), pour avoir droit d'évoluer en Premier League ou en Championship. Et donc répondre à certains critères.
Cette fenêtre des transferts hivernale était la première avec ces nouvelles règles. Et ça a forcément fait bouger quelques lignes. "J'ai trouvé trois joueurs, ils pouvaient venir mais n'étaient pas autorisés", avait par exemple avoué Sam Allardyce, l'entraîneur de West Bromwich Albion début janvier. "Il est difficile de distinguer l'effet de la crise du Covid et du Brexit. Il y a eu un double coup dur", a expliqué au Financial Times Omar Chaudhuri de 21stClub, un cabinet de conseil qui aide les clubs dans l'acquisition de joueurs.
Etant donné cette période atypique avec le Covid, il faudra attendre pour voir quel est l'impact réel du Brexit. Mais pour les clubs français, les premiers signaux envoyés ne sont pas très positifs. La L1 est le premier pourvoyeur de joueurs à la Premier League. Entre 2010 et 2019, les clubs britanniques avaient ainsi injecté pas moins d'1,25 milliard d'euros dans l'Hexagone en achetant des joueurs aux clubs français, selon l'Observatoire du Sport Business. Une manne financière non négligeable. Presque vitale à l'économie de nombreux pensionnaires de la L1. Cet hiver, ces derniers, déjà très impactés par la pandémie et le fiasco des droits TV avec Mediapro, n'ont pas pu toucher ce pactole comme d'habitude. Et croisent les doigts pour que cela soit plus lié à la crise qu'au Brexit.
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