Mercato I "C'était un peu prémédité..." : Thiago Silva, grand retour en Europe et fol espoir de jouer le Mondial ?

À son arrivée à l'AC Milan, en 2009, Thiago Silva a dû prendre son mal en patience. À l'époque, le défenseur brésilien n'est pas éligible, et il doit donc attendre six mois. Mais pas question de chômer pour autant. Au sein de l'institution milanaise, où évoluent encore certaines gloires du club, de Gennaro Gattuso à Clarence Seedorf, on souhaite que le futur numéro 33 apprenne aux côtés de Paolo Maldini, le légendaire capitaine qui réalise alors ses derniers faits d'armes à 41 ans. De 17 ans son cadet, Thiago Silva scrute alors chacun de ses faits et gestes, à l'entraînement comme en match. Avec un objectif : durer aussi longtemps que lui.

"J'ai compris que pour durer, il fallait faire beaucoup de sacrifices. C'est à partir de là que j'ai changé ma mentalité et que j'ai décidé de devenir un athlète, pas seulement un joueur de football", a-t-il révélé dans un long entretien accordé à France Football. Et ses efforts ont payé.

Seize années plus tard, le défenseur brésilien est toujours en activité, là d'ailleurs où tout a commencé. Revenu l'an passé dans son club formateur de Fluminense, "O'Monstro", accueilli par plus de 40.000 personnes à son retour, y a rapidement retrouvé sa place de taulier. Jusqu'à emmener les siens en demi-finale de la dernière Coupe du monde des clubs, éliminant notamment l'Inter Milan en huitième de finale. C'est finalement son ancien club, Chelsea, qui mettra fin à la belle aventure de son équipe aux portes de la finale.

À ce jour, Thiago Silva compte 185 matches au compteur avec Fluminense. Un chiffre encore amené à augmenter ? Pas certain. Éliminé en demi-finale de la Coupe du Brésil par le Vasco da Gama dimanche (1-0, 3-4 aux t.a.b. ; 1-2 à l'aller), l'ex-capitaine du PSG a peut-être disputé sa dernière rencontre sous les couleurs du club brésilien. Selon plusieurs médias locaux, c'est en tout cas ce qu'il aurait laissé entendre à ses coéquipiers après la rencontre.

Officiellement, et alors que les rumeurs étaient discordantes ces derniers temps sur le sujet, Thiago Silva est sous contrat jusqu'en juin prochain avec Fluminense. Sauf que lui a un rêve : repartir du côté de l'Europe dès le prochain mercato hivernal. Et ce pour deux raisons. La première : mettre fin à l'éloignement de sa femme et ses enfants, Iago et Isago, qui suivent ses traces du côté des jeunes de Chelsea. La deuxième : se frotter de nouveau au plus haut niveau et ainsi envoyer des signaux positifs à Carlo Ancelotti, le sélectionneur du Brésil, qu'il a d'ailleurs récemment rencontré dans les bureaux de la CBF (Fédération brésilienne). Trois ans après sa dernière sélection sous le maillot de la Seleçao, Thiago Silva rêve en effet de disputer la prochaine Coupe du monde 2026.

"Je mentirais si je disais que ce n'est pas dans mes plans, a-t-il reconnu à France Football. Mais je n'ai pas parlé d'un éventuel retour avec Carlo (Ancelotti, nommé sélectionneur en mai). Je lui ai rendu visite dans les bureaux de la CBF (la Fédération brésilienne) récemment. Je n'ai rien réclamé. C'était juste une visite de courtoisie. On n'a pas évoqué ma présence dans le groupe." Sa fin de contrat en juin 2026 avec Fluminense n'était donc pas anodine.

"Oui, c'était un peu prémédité. Je ne suis plus appelé depuis le Mondial 2022, mais je me suis dit que ce n'était pas impossible. C'est pour ça que j'ai signé deux ans au Fluminense, pour viser la Coupe du monde. T'imagines si je termine ma carrière par un titre de champion du monde ? Ce serait le rêve absolu et le moment parfait pour arrêter", a-t-il ajouté chez nos confrères. Ce serait sa cinquième Coupe du monde, bien qu'il n'était pas entré en jeu dans celle de 2010.

Si son aventure a parfois été tumultueuse avec sa sélection et son pays, avec des critiques parfois acerbes envers lui, notamment pour sa personnalité jugée parfois trop fragile et indigne d'un capitaine, lui rêve de pouvoir donner un coup de main à une nation en quête d'un sixième titre mondial. "Carlo sait qu'il peut compter sur moi. Il sait ce que je peux apporter. Je suis à sa disposition", lance-t-il en guise de message à Ancelotti, qui conserve grande estime de son ancien joueur à l'AC Milan et au PSG.

Malgré quelques défections ici et là, Thiago Silva, toujours très à cheval sur son hygiène de vie et la gestion de son physique, a réalisé une année pleine avec Fluminense : 46 matches et 3.955 minutes au compteur. Pas si mal pour un quadragénaire. S'il n'a évidemment plus ses jambes de vingt ans, il compense par un formidable sens du placement, un leadership intact et une lecture du jeu remarquable. Un peu comme le faisait Maldini à l'époque.

Ces dernières semaines, comme un symbole, il se murmure d'un possible retour à Milan en janvier. Les principaux médias italiens ont évoqué cette hypothèse, dont le quotidien généraliste La Repubblica, mais il semblerait que l'idée vienne plus du camp du joueur que celui du club, toutefois en quête d'un défenseur de métier lors de cette fenêtre hivernale. Les tifosi, eux, sont partagés, entre ceux qui rêvent de le revoir sous le maillot rouge et noir pour une dernière pige qui pourrait arranger tout le monde, et d'autres qui estiment que son âge est un frein majeur. Et pourtant, Luka Modric...

"Sa priorité est de retourner en Europe", a indiqué lundi le journaliste spécialisé Fabrizio Romano, précisant que des discussions ont déjà démarré avec plusieurs clubs qui flairent le bon coup, surtout que Thiago Silva pourrait débarquer libre, et donc sans indemnité de transfert à prévoir. Le voir débarquer en Premier League pourrait avoir une certaine logique, notamment dans cette volonté de se rapprocher de sa famille. La Serie A, un championnat qu'il a toujours apprécié, reste une possibilité, surtout si Milan décide de s'activer. Un come-back en Ligue 1 ? Improbable, surtout au vu de son attachement au PSG. Découvrir la Liga et la Bundesliga ? Pas impossible, mais probablement pas prioritaire. Enfin, une destination "exotique" (MLS, Arabie saoudite...) ne peut être totalement écartée, bien que cette hypothèse demeure aujourd'hui secondaire. Le suspense ne devrait de toute façon pas durer très longtemps. Le mercato hivernal ouvre ses portes dans 17 jours.