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France-Allemagne : Matuidi, l'absent qui n'avait pas tort

Vincent Bregevin

Publié 14/10/2018 à 14:06 GMT+2

LIGUE DES NATIONS - L'absence de Blaise Matuidi n'est pas passée inaperçue face à l'Islande (2-2), où la combativité du milieu de la Juventus a fait cruellement défaut à l'équipe de France. Même si son statut de titulaire est régulièrement contesté, l'ancien Parisien reste un choix facile pour Deschamps à un poste qui n'est pourtant pas exactement le sien.

Blaise Matuidi et Didier Deschamps

Crédit: Getty Images

Didier Deschamps avait un message à faire passer. Il a choisi le geste plutôt que la parole pour le transmettre. Au lendemain du nul arraché in-extremis face à l'Islande (2-2), le sélectionneur des Bleus a participé lui-même à l'opposition entre joueurs lors de l'entraînement. Son intervention sur Kylian Mbappé et son tacle rageur sur Blaise Matuidi ont déjà fait le tour du web. Comme si Deschamps avait voulu montrer à ses hommes que cette intensité essentielle dans le sacre des Bleus en Russie n'y était pas la veille.
Le match face à l'Islande promettait d'être riche en enseignements. Il l'a été. Il a notamment fait mentir le proverbe selon lequel les absents ont toujours tort. S'il faut désigner les gagnants de ce nul, ce sont eux. Et s'il faut en retenir un en particulier, c'est certainement Matuidi. Parce qu'au moment, délicat, d'aborder les éventuels changements à opérer dans une équipe-type championne du monde, son nom revient systématiquement en premier, avec celui d'Olivier Giroud. L'éternelle rengaine. Matuidi vivait déjà cette situation au PSG. Chaque année. Et il finissait toujours par s'imposer. Indiscutablement.

Humilité et combativité

Face à l'Islande, Matuidi a cruellement fait défaut aux Tricolores. Il manquait exactement tout ce que l'ancien Parisien sait le mieux apporter. L'humilité et la combativité en premier. Des qualités primordiales pour décrocher le titre en Russie. Des qualités encore plus indispensables aujourd'hui. "On joue face à des équipes qui sont à 200% parce qu'elles affrontent les champions du monde, a résumé le milieu de la Juventus Turin samedi en conférence de presse. Il faut qu'on arrive à être au même niveau mental." Dans ce domaine, l'Islande a offert une belle piqûre de rappel aux Tricolores.
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Kylian Mbappé et Blaise Matuidi

Crédit: Getty Images

Et prouvé à Deschamps, si besoin en était, que Matuidi restait indispensable dans le onze tricolore. Son statut de titulaire sera toujours contesté. Surtout dans ce système où le Turinois occupe un rôle de milieu dans le couloir gauche. Dans ce type de schéma, il est plutôt censé être dévolu à des joueurs offensifs, capables de faire la différence sur leur vitesse et leur technique, de marquer des buts et de délivrer des passes décisives. Des qualités que l'on prête bien plus volontiers à Thomas Lemar ou à Ousmane Dembélé qu'à Matuidi. A juste titre. Ils ont davantage le profil de l'emploi.

Adaptation et volume de jeu

L'apport offensif de Matuidi ne doit pas être négligé pour autant. Au-delà de ses statistiques, honorables dans ce domaine en équipe de France (9 buts et 8 passes décisives en 74 sélections). Le Turinois a encore prouvé sa grande capacité d'adaptation à ce poste un peu inhabituel. Il a ce volume de jeu qui lui permet d'accompagner les attaques en plus d'accomplir un travail remarquable dans le repli défensif, aussi bien dans l'axe pour épauler les milieux axiaux à la récupération que sur le côté gauche, pour éviter à son latéral de se retrouver en infériorité numérique.
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Blaise Matuidi au duel avec Lionel Messi lors de France-Argentine / Coupe du monde 2018

Crédit: Getty Images

Face à l'Islande, Dembélé n'a pas tenu la comparaison. Le Barcelonais n'a pas fait suffisamment de différences en attaque pour apporter une plus-value significative par rapport à Matuidi. Surtout, il n'a jamais offert les mêmes garanties dans le domaine défensif que le milieu de la Juve. "Dembélé fait de bonnes choses et de moins bonnes, juge Matuidi. Il est jeune. On attend beaucoup de lui parce qu'il a énormément de talent. On est là pour le conseiller aussi, mais il est dans un club où il peut progresser. Il a franchi un cap en ce début de saison. Il ne faut pas être trop dur avec lui."

L'exception face au rajeunissement

Le cas de Thomas Lemar n'est pas si éloigné. Il y a seulement un an, l'ancien Monégasque apparaissait comme le premier choix à ce poste de milieu gauche. Sa prestation éblouissante lors de la victoire face aux Pays-Bas (4-0) fin août 2017 allait dans ce sens. Après une saison en demi-teinte à l'ASM, le Guadeloupéen a perdu son statut. Son transfert à l'Atlético de Madrid et son début de saison abouti sous la direction de Simeone appellent une nouvelle chance dans le onze tricolore. Deschamps a choisi de la donner à Dembélé face à l'Islande.
Lemar devra certainement patienter encore un peu pour voir son heure sonner. Pour affronter l'Allemagne, Deschamps se tournera vraisemblablement vers Matuidi. A 31 ans, le Turinois résiste encore au rajeunissement de l'équipe de France. Une exception, même à un poste qui n'est pas exactement le sien. Ce qui traduit la capacité exceptionnelle de l'ancien Parisien à s'imposer comme un élément incontournable, partout où il passe. Ce qui en dit long sur les progrès que doivent encore réaliser Dembélé ou Lemar pour revendiquer un statut de titulaire chez les Bleus. Pour eux, le meilleur exemple à suivre, c'est toujours Matuidi.
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Blaise Matuidi

Crédit: Getty Images

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