L'antisèche : Les Pays-Bas ont ramené l'Angleterre un an en arrière
Mis à jour 07/06/2019 à 07:37 GMT+2
LIGUE DES NATIONS - Comme il y a un an en demi-finale du Mondial face à la Croatie (1-2), l'Angleterre s'est inclinée en prolongation après avoir ouvert le score, ce jeudi à Guimarães, face à une équipe des Pays-Bas opportuniste (1-3). Les Néerlandais filent en finale, où ils affronteront le Portugal sur ses terres, dimanche. Avec, en toile de fond, un enjeu individuel pour Virgil van Dijk ?
Le jeu : L'Angleterre a reculé, l'a payé, puis s'est sabordée
Un paradoxe pour commencer. Durant la première demi-heure, plutôt fermée jeudi à Guimarães, la principale différence entre les deux équipes a été le pressing haut opéré par les Néerlandais. Et ce sont pourtant les Anglais qui ont fait la différence de cette manière, grâce à un ballon récupéré dans la surface adverse par Marcus Rashford, qui a provoqué et marqué le penalty de l'ouverture du score (0-1, 32e minute).
Les Three Lions ont ensuite accepté de subir pour défendre ce maigre avantage, au risque de revivre le scénario de la demi-finale du Mondial 2018 face à la Croatie (premier but marqué par les Anglais, défaite en prolongation au bout, 1-2). Les Oranje ont multiplié les séquences de possession… jusqu'à égaliser, sur corner, par Matthijs de Ligt (1-1, 73e). Dès ce but encaissé, l'Angleterre est repartie de l'avant avec brio, se voyant refuser un but pour un hors-jeu de quelques centimètres de Jesse Lingard (85e).
La fin de rencontre, prolongation comprise, a été équilibrée et plutôt débridée. C'est finalement sur des récupérations hautes – certes surtout dues à d'énormes erreurs anglaises – que les Pays-Bas ont fait la différence pour s'imposer 3-1 et se qualifier pour la finale de la Ligue des nations. La boucle était bouclée.
Les joueurs : De Ligt a compensé sa faute
C'est un classique. Matthijs de Ligt est passé de zéro à héros, jeudi, fauchant d'abord Rashford dans sa surface, à la suite d'une erreur technique, puis égalisant de la tête. A l'exception d'un petit pont infligé par Jadon Sancho, le jeune défenseur central néerlandais (19 ans) a été solide dans les duels.
De l'autre côté du terrain, toujours chez les Oranje, Memphis Depay a été très remuant, et impliqué dans les trois buts des siens. Mais le Lyonnais a aussi énormément gâché, loupant deux occasions en début de rencontre (6e et 12e minute), ainsi qu'une balle de match (90e+6).
Dans le camp anglais, Ben Chilwell a fait preuve d'une belle activité sur son flanc gauche, tandis que Marcus Rashford a livré une première période aboutie, qu'il a failli couronner d'un deuxième but juste avant la pause, bien servi par Jadon Sancho et repris in extremis par Denzel Dumfries. Semble-t-il touché sur cette action, l'attaquant mancunien a laissé sa place à la mi-temps à un Harry Kane bien muselé par la charnière Van Dijk-De Ligt. Enfin, les bilans de John Stones et Ross Barkley sont ternis par leurs boulettes en prolongation.
Le facteur X : L'Angleterre a raté le break
Le but refusé à Lingard laissera sans doute de nombreux regrets aux Anglais, mais ils auraient pu s'éviter de compter sur cette réalisation tardive. Même en reculant après son unique but du match, l'Angleterre est restée dangereuse sur coups de pied arrêtés. Et à la 54e minute, les Three Lions auraient pu réaliser le break, mais Jadon Sancho, seul dans la surface à la réception d'un centre consécutif à un corner, a placé un coup de tête trop timide pour tromper Jasper Cillessen.
La stat : Les Pays-Bas, 112 ans après
Les deux buts marqués pendant la prolongation par les Néerlandais (csc de Kyle Walker à la 97e, Quincy Promes à la 114e) ne sont pas les plus beaux de l'année. Mais ils sont tout de même historiques.
La décla : Pas de syndrome Croatie, selon Southgate
Je pense que c'était un match très différent de la demi-finale du Mondial 2018 face à la Croatie, nous avons rarement l'occasion de jouer des rencontres d'une telle qualité. (Sky Sports via BBC)
La question : Une bénédiction pour la Ligue des nations ?
La Ligue des nations, première du nom, va avoir le droit à une belle affiche en guise d'épilogue. Portugal contre Pays-Bas, dimanche en terres lusitaniennes. Avant même le match de ce jeudi, c'était une certitude, l'Angleterre ne faisant pas tache. Mais avec ce résultat, deux joueurs pourront plus facilement personnifier la finale. Avec un enjeu individuel en toile de fond.
Gagner la Ligue des nations en éclaboussant les deux derniers rounds de sa classe – pour le premier, c'est fait – pourrait permettre à Cristiano Ronaldo de revenir dans la course au Ballon d'Or 2019, dont il avait été éloigné après l'élimination de la Juve en quarts de finale de C1, mais qui reste très ouverte. En face de lui, Virgil van Dijk, meilleur joueur de Premier League et vainqueur de la Ligue des champions avec Liverpool n'a pas été très en vue. Mais pour un défenseur, c'est plutôt positif.
Le colosse de 27 ans peut renforcer son dossier de candidat à la distinction individuelle suprême en décrochant un nouveau trophée. Un trophée dont le prestige reste limité, faute d'ancienneté, mais auquel ce match dans le match peut donner un plus grand retentissement. Une sorte d'échange de bons procédés.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Télécharger
Scannez ici
Sur le même sujet
Partager cet article