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Un soulagement pour le PSG et… l'UEFA

Glenn Ceillier

Mis à jour 19/03/2019 à 19:39 GMT+1

FAIR-PLAY FINANCIER - Si le PSG a remporté une victoire importante dans ses démêlés avec l'UEFA au sujet du fair-play financier, la décision du Tribunal arbitral du sport n'est pas forcément de nature à déplaire à l'UEFA. Voici pourquoi.

A sign indicating the UEFA building is seen next to the European football governing body headquarters on April 6, 2016 in Nyon. Swiss police on April 6, 2016 searched UEFA headquarters as part of a 'criminal mismanagement' probe into a Champions League te

Crédit: Getty Images

Un ouf de soulagement a pu se faire entendre. A Paris. Mais pas seulement. Du côté de Nyon aussi où se trouve le siège de… l'UEFA. La décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) qui donne raison au PSG dans ses démêlés avec l’institution régissant les compétitions européennes au sujet du fair-play financier n'est pas forcément une mauvaise nouvelle pour l'instance européenne. Aleksander Čeferin, le président de l'UEFA, a même de quoi esquisser un petit sourire. Des nuages viennent de s'éloigner dans le ciel suisse.
Bien sûr, le premier gagnant de cette affaire reste le PSG. Quelques jours après sa désillusion en Ligue des champions, le club parisien s'offre une victoire juridique très symbolique et apaisante. L'étau du FPF se desserre un peu pour le champion de France. Juste un peu. Il ne faut en effet pas croire que tout est fini. Paris va tout de même devoir encore trouver des ressources pour répondre aux exigences du gendarme financier de l'UEFA et pourrait être contraint de vendre des joueurs avant la fin de la saison pour équilibrer ses comptes et amortir les transferts mais aussi les salaires de Neymar et Mbappé.
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The UEFA logo is seen during the draw for the semi-finals round of the UEFA Champions League football tournament at the UEFA headquarters in Nyon on April 13, 2018

Crédit: Getty Images

Avec cette décision de la plus haute juridiction sportive, le PSG a cependant gagné un peu de sérénité. Tout comme l'UEFA donc. Pourquoi ? Déjà si on était cynique, on pourrait penser que ce n'est pas une mauvaise nouvelle pour l'instance de pouvoir compter sur le PSG de Mbappé et Neymar pour ses prochaines éditions de la Ligue des champions... Mais surtout, l'institution n'aime pas l'ingérence et c'est un doux euphémisme de l'écrire. Pour être plus clair, elle n'a pas vraiment envie de passer par le filtre d'une cour de justice pour régler ce genre de litige avec des clubs de son association. Or si la balance de la justice du TAS avait penché dans l'autre sens et que le club parisien avait in fine été sanctionné (et exclu des compétitions européennes ?), le PSG aurait pu passer au stade supérieur et se tourner vers la justice civile.

Paris avait menacé l'UEFA fin 2018

Fin 2018, certains dirigeants parisiens avaient d'ailleurs clairement fait passer le message à l'UEFA. Jean-Claude Blanc mais aussi Victoriano Melero étaient plus ou moins subtilement montés au créneau dans la presse pour brandir la menace. "Ce n'est pas du tout notre approche, mais si on met à mal le club et ses salariés, on n'aura pas d'autre alternative", avait glissé Melero, le secrétaire général du club de la capitale dans le Journal Du Dimanche en novembre. On a connu plus subtil. Mais le message n'a pas pu échapper à l'UEFA.
Paris a d'ailleurs des arguments pour attaquer le fair-play financier de l'UEFA, qui a d'ailleurs déjà vu l'un de ses règlements remis en question par la Cour européenne de justice (en 1995 par exemple avec l'arrêt Bosman). Certains estiment par exemple que les règlements du FPF constituent un frein à la libre concurrence. De quoi remettre en question son nouvel outil de contrôle financier désiré par Michel Platini devant la justice ? Ce n’est pas à exclure. Mais l'UEFA fait en général tout pour ne pas arriver jusque-là.
"Sepp Blatter considérait même que le non recours à la justice civile est un des principes fondamentaux du football, nous expliquait Simon Le Reste, avocat d'affaires au barreau de Paris et docteur en Droit du Sport. Les litiges se règlent généralement entre-soi. Ce sont des négociations. On va s'entendre pour régler nos différends. Et le recours à la justice civile par un club pour attaquer sa fédération est souvent perçu par cette dernière comme une déclaration de guerre." Cette fois-ci, Paris n'a pas eu besoin d'aller jusque-là. Et ça ne déplait pas à l'UEFA.
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