Eliminatoires Mondial 2014, groupe D: Et si la France jouait la Roumanie, la Turquie ou la Hongrie ?

Les Pays-Bas sont qualifiés pour le Mondial au Brésil. De leur côté, l’Estonie et Andorre sont d’ores et déjà éliminés.

Les Pays-Bas. Leaders du groupe avec 9 neufs points d’avance sur le troisième, les joueurs de Louis Van Gaal ne peuvent évidemment plus être rejoints depuis le 10 septembre dernier. Depuis la déculottée infligée à la Hongrie (8-1) ce vendredi, les Bataves possèdent la meilleure attaque de ses éliminatoires. Avec 32 buts inscrits (pour cinq encaissés), la Hollande a été la nation du spectacle au cours de cette campagne de qualification, juste devant l’Allemagne (31 buts). Et au pays des buts, normal que l’avant-centre soit roi. La couronne revient donc à l’inévitable Robin Van Persie (11 buts), devenu face à la Hongrie le meilleur buteur de l’histoire des Pays-Bas (41 en 80 sélections). Dans une équipe connue pour son goût d’aller vers l’avant, le milieu de terrain Rafael Van de Vaart et l’ailier Jermaine Lens (5 buts chacun) ont été de bons ministres pour sa majesté "Sir Robin". La réussite des Hollandais tient dans le renouvellement des joueurs opérés par Van Gaal depuis sa nomination, il y a un an. Et, finalistes en titre, les Pays-Bas seront de sérieux candidats au titre mondial.

Turquie-Pays-Bas, à Istanbul ce mardi. Outre que c’est la rencontre entre le premier (les Pays-Bas) et le deuxième (la Turquie) du groupe, c’est surtout le match dont va dépendre la désignation du barragiste. La Turquie a besoin d’une victoire pour garder les cartes en main. A l’aller, les Pays-Bas s’étaient imposés (2-0). Nul doute que la formation du Bosphore gardera un œil sur les deux autres résultats du groupe pour déterminer sa marge de manœuvre.

Si les Turcs ont leur destin entre les mains, ils le doivent à leur série de trois victoires consécutives, face à Andorre (5-0), en Roumanie (0-2) et en Estonie (0-2), ses deux derniers acquis sous la houlette de Fatih Terim, nouveau sélectionneur de la Turquie depuis cet été et fraîchement devenu coach exclusif de l’équipe nationale (il entraînait aussi Galatasaray en ce début de saison).

Ils sont trois à se disputer l’unique ticket de barragiste et se tiennent en deux points. Troisième de son groupe avec 16 points, la Roumanie est favorite avant une dernière journée où les trois équipes concernées joueront à domicile. La Turquie est certes la mieux placée et a toujours son destin entre ses mains, mais la dernière journée n’est pas vraiment à son avantage. Quand les Turcs, deuxièmes, accueilleront les Pays-Bas, leaders invaincus du groupe, c’est l’Estonie qui viendra à Bucarest affronter les joueurs de Victor Piturca. Une opposition apparemment plus abordable pour les Roumains, bien que la motivation hollandaise soit incertaine et que l’Estonie reste dangereuse, avec ses 7 points pris (dont un nul face aux Pays-Bas !).

Si la Hongrie est la seule à l’abri (ou presque) d’un faux-pas, recevant Andorre, il faudra une victoire hongroise cumulée à deux échecs roumains et turcs. Dans le cas contraire, il faudrait que la Hongrie rattrape ses six buts de retard sur la Roumanie et ses dix sur la Turquie ! Autant dire que ce sera très compliqué… D’autant plus que la dernière défaite des Pays-Bas en éliminatoires remonte au 11 octobre 2011, c’était lors de la dernière journée. Ils étaient qualifiés et s’étaient inclinés (3-2) en Suède. Leur adversaire avait alors pris la deuxième place du groupe à la place… de la Hongrie !

Probable barragiste, la Roumanie (31e à la FIFA, 6 derrière la France) est aussi celle qui a le plus souvent croisé la route des Bleus ces dernières années. Après l'Euro 2008 (0-0), les Tricolores ont retrouvé les joueurs des Carpates en qualifications pour la Coupe du monde 2010 (deux nuls) d’abord, puis lors des éliminatoires à l’Euro 2012. Après la victoire à l’aller 2-0 des Bleus au Stade de France, le retour avait donné lieu à une purge se soldant par un match nul (0-0). Si la Roumanie pourra compter sur Ciprian Marica et Gabriel Torje (3 buts chacun) mais aussi sur Bogdan Lobont, gardien de l’AS Roma, la star Adrian Mutu, en raison de problèmes en interne, a en revanche été évincé de la sélection il y a un an et n’a plus été rappelé depuis, malgré ses appels de pied.

Sous la houlette de Louis Van Gaal, les Pays-Bas confirment leur statut de terreur des éliminatoires de la zone Europe. Invaincue en qualifications pour la Coupe du monde depuis ceux pour le Mondial 2002, la Hollande compte bien profiter de la compétition au Brésil pour enfin remporter sa première Coupe du monde, elle qui a par trois fois atteint la finale.

Eliminée en barrages en 2002 et dès la phase qualificative en 2006 et 2010, la Roumanie a au niveau auquel on l’attendait, c’est-à-dire à la lutte pour la deuxième place. Mais la Roumanie ne s’est plus qualifiée pour une Coupe du monde depuis 1998. Et son "Maradona des Carpates" George Hagi était encore là. Même bilan pour la Turquie, même si sa défaite en Hongrie vient ternir la performance d’ensemble.

La surprise du groupe, c’est la Hongrie. Absente des grandes compétitions depuis la Coupe du monde 1986, la formation emmenée par sa star Balazs Dzsudzsak a beaucoup surpris par sa compétitivité, à domicile comme l’extérieur. Mais la défaite (8-1) aux Pays-Bas fait tâche et remet fortement en question les chances de la Hongrie dans ces éliminatoires. Le sélectionneur Sandor Egervari a d’ailleurs démissionné à l’issue de cette claque reçue à Amsterdam.

Malgré un match nul héroïque à domicile contre les Pays-Bas (2-2), l’Estonie n’a battu qu’Andorre (certes deux fois) et a vu de loin la course à une qualification dont elle avait rêvée après ses barrages pour l’Euro 2012. Avec zéro point et zéro but marqué, Andorre a confirmé son statut de plus mauvaise équipe de la zone Europe.