Nacho Monreal, la discrète fiabilité du remplaçant de Jordi Alba avant France - Espagne

Affaiblie, la Roja, avec l'absence de Jordi Alba ? Ce n'est pas l'avis de notre blogueur François David, qui vous présente son remplaçant, Nacho Monreal. Transféré cet été de Malaga à Arsenal, le latéral gauche de 27 ans a un profil qui rappelle Eric Abidal.

Nacho Mobreal, 2013

Crédit: Panoramic

Ne vous fiez pas à son physique de Ryan Gosling amaigri : Nacho Monreal, le remplaçant de Jordi Alba ce soir, est un joueur de football. Et même un très bon joueur de football : complet, endurant, bon centreur, il n’a qu’un seul défaut – et de taille – c’est que personne ne le connaît. Même en Espagne, Monreal, 27 ans, a toujours été un défenseur reconnu mais peu médiatisé, à en juger notamment le faible impact de son transfert à Arsenal en hiver dernier, pour 10 millions d’euros tout de même.
Monreal est du genre discret. Sur twitter, quelqu’un me posait la question : pourquoi Del Bosque n’aligne-t-il pas l’ancien Marseillais Cezar Azpilicueta à droite pour décaler le Madrilène Arbeloa sur l’autre aile ? Il avait tout simplement oublié la présence de Monreal dans le groupe… Discret donc, mais il pourrait faire mal ce soir. Si le plan de Didier Deschamps se confirme, la France jouera sans un spécialiste du côté droit. L’occasion pour le natif de Pampelune de monter, d’apporter son soutien et de combiner avec Andres Iniesta, avec qui il a très peu joué dans le passé.
Malaga s’est séparé de lui la mort dans l’âme et parce que les finances l’exigeaient. Acheté 6 millions d’euros à Osasuna (qui place quand même deux ‘ex’ dans les rangs du club avec Azpilicueta), Monreal a fait une très grande année 2011-12, gagné sa place en sélection tout en montrant qu’il avait franchi la marche d’un plus grand club. Depuis sept saisons, il tourne à plus de trente matches en moyenne. Il n’est jamais blessé. A Arsenal, Arsène Wenger a été convaincu par son sérieux et pour le moment, il a l’air plutôt satisfait.
Semblable à Eric Abidal
Bien que le Français du Barça soit un plus grand athlète, Monreal me fait penser à Eric Abidal dans sa manière de se déplacer. Il monte quand il le faut et ne perd (presque) jamais le ballon. Comme l’ex-Lyonnais, il ne marque pas beaucoup et privilégie ses tâches défensives. Bien qu’on l’ait rarement vu en défense centrale, contrairement à Abi, il est vraiment comparable à travers tous les matches de Liga que j’ai regardé. Et puis, comme la majorité des joueurs de la Roja, Monreal a oublié d’être bête. Je l’ai croisé dimanche en sélection, ai pu échanger brièvement et sa simplicité et son calme m’ont surpris. Lundi dernier, circonstances obliges, Marca lui a ouvert ses colonnes, en page 4, ce qui est un sacré honneur.
Le jeune homme se dit honoré et prêt à répondre aux attentes, reste lucide sur les difficultés actuelles de l’Espagne tout en appelant à relativiser ("Il y a un peu trop de confiance dans les rues, nous les joueurs savons que le niveau s’est globalisé")… et reste admiratif de la France et de son histoire. Il avoue des relations déjà fortes avec Olivier Giroud dans le vestiaire d’Arsenal, un Giroud qu’il appelle affectueusement : "Oli".
Bref, l’Espagne n’a pas tellement perdu au change avec Monreal. Ce sera une Roja différente, moins fougueuse qu’avec Jordi Alba mais qui laissera sans doute moins d’espaces. Je vous laisse faire sa connaissance ce soir.
François DAVID : Journaliste, François David vit à 'Barcelona', où il est spécialiste de la Liga pour RFI, France Info et Le Parisien. Il collabore aussi avec quelques stations de radio espagnole, notamment Cadena Ser et la "Cope", où il intervient régulièrement pour évoquer la Ligue 1 et les performances des joueurs français évoluant en Liga.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité