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Carlos Sainz, un n°1 en puissance chez Ferrari ?

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 26/03/2024 à 12:25 GMT+1

En collectant 40 points sur 52 possibles en seulement deux épreuves, Carlos Sainz a marqué les esprits chez Ferrari. En gagnant à Melbourne, il a installé un rapport de force imprévu avec Charles Leclerc. Il donne même tort à son patron, Frédéric Vasseur, qui a décidé de le remercier en fin de saison. Et l'Espagnol a des arguments pour rester sur sa lancée. Toute la saison.

"Sainz un N°1 embarrassant pour Leclerc"

Bien sûr, il en faudra un peu plus pour que Ferrari redevienne une menace réelle pour Red Bull. L'équipe italienne a surfé sur l'abandon technique de Max Verstappen et le hors-sujet de Sergio Pérez en signant un doublé providentiel à Melbourne, son premier depuis le Grand Prix de Bahreïn 2022. Et Charles Leclerc ne pointe qu'à cinq longueurs du leader du Championnat du monde néerlandais ; pas loin de redevenir le n°1 mondial des Rouges qu'il avait été au soir de la cinquième épreuve de la saison 2022, à Miami.
Bien sûr, les circonstances l'ont placé là, à cette position quasi inespérée, comme elles ont éloigné son voisin de garage Carlos Sainz du sommet, où il devrait trôner. Sans son absence pour raison médicale à Djeddah, l'Espagnol aurait doublé Max Verstappen au championnat en plus de l'avoir fait sur la piste, dimanche. Et bénéficierait aujourd'hui de ce statut aussi fragile qu'enviable de leader de la Scuderia. Pour emmener la Scuderia plus haut que Charles Leclerc ne semble capable de le faire ?
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Charles Leclerc et Carlos Sainz lors du GP d'Australie

Crédit: Getty Images

La SF24 est faite pour Sainz

Kryptonite de Red Bull, pied de nez au destin, le Madrilène est devenu, il faut en convenir, un leader embarrassant pour Frédéric Vasseur, qui a fait de lui le "sans-emploi" le plus célèbre de 2025. Le pilote s'est amusé de cet avenir précaire - il a reçu des propositions et décidera prochainement de son avenir - pendant que le patron français s'arrêtait au présent. "Je ne vais pas parler de l'année prochaine, a coupé le directeur d'équipe de Maranello, questionné par DAZN. Nous sommes convenus avec Carlos il y a quelques semaines de se concentrer uniquement sur le championnat et de ne pas parler de l'avenir. Il reste 20 courses (21 en fait), 20 chances de gagner. Nous devons nous concentrer là-dessus."
Voilà pour ceux qui en doutaient : le patron français sait très bien manier la langue de bois, autant qu'un Helmut Marko du temps où Mark Webber mettait des taquets au chouchou maison, Sebastian Vettel. Parce que l'Australien avait plus vite compris la façon de piloter la Red Bull version 2011 à diffuseur soufflé (ndlr : le fameux effet Coanda), Frédéric Vasseur espère que Charles Leclerc apprivoisera tôt ou tard cette SF24 taillée pour l'instant pour l'Ibère. On le comprend : il a désavoué Charles Leclerc (présenté depuis 2019 par Ferrari comme son prochain champion du monde) en engageant Lewis Hamilton et il va remercier son meilleur pilote actuel ; dans les faits et les résultats.
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Carlos Sainz (Ferrari) au Grand Prix d'Australie 2024

Crédit: Getty Images

Ferrari a besoin de Sainz pour viser le titre

Pas facile de s'épancher sur les petites contrariétés, ces "problèmes de riche" comme on pourrait les appeler. "Nous parlons plus ou moins de la moitié d'un dixième. Le classement est une chose, le rythme en est une autre", a insisté l'ex-boss de Sauber/Alfa Romeo, à motorsport.com. Et d'expliquer que le Monégasque n'avait pu défendre ses chances parce que pit wall rosso avait dû le faire rentrer tôt - sept tours avant Sainz - pour prévenir un undercut de [Oscar] Piastri. Si l'argument est recevable, le pilote de Rocher a été en mode on/off tout week-end : brillant vendredi, transparent voire brouillon samedi (en manque de feeling en libres 3, de grip en qualification), performant lors de son relais en "medium" dimanche, poussif sur son premier en "dur", retrouvé lors du second. Bref, le contraire d'un Sainz, impressionnant déjà à Sakhir, qui donne le change avec une collection d'accessits (4e, 3e, 2e).
Alors, Carlos Sainz peut-il endosser ce rôle - même officieusement - de leader toute la saison ? Oui. Techniquement d'abord, si Ferrari continue de comprendre ses besoins et configurer sa "rossa" en conséquence. Samedi à Melbourne, elle a enlevé de l'appui à l'arrière pour rééquilibrer les températures entre pneus avant et arrière ; cette solution a effectivement limité le grainage sur la n°55, avec le succès que l'on sait. C'était la seule viable, même si Leclerc en a souffert sur la n°16 (il a besoin de plus d'appui à l'avant), et c'est une direction que Ferrari devrait logiquement privilégier lors des prochaines épreuves.
Et puis, sportivement, Sainz peut croire en la loyauté de la Scuderia, car celle-ci a besoin de lui dans la course au titre chez les constructeurs. Face au duo Verstappen - Pérez déséquilibré, Vasseur doit proposer une paire de pilotes aussi proche en performance que possible. A défaut d'être complémentaire.
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