Imola : Un nouveau doublé Hamilton - Bottas parachève le 7e titre de Mercedes

Stratégie payante ! Miné par un mauvais départ à l'issue duquel il s'est retrouvé troisième, Lewis Hamilton (Mercedes) doit sa victoire lors du Grand Prix d'Emilie-Romagne à son passage aux stands tardif, onze boucles après son coéquipier, le poleman Valtteri Bottas. L'abandon de Max Verstappen (Red Bull) au 51e tour a effacé une nouvelle erreur du Finlandais, accompagné sur le podium par Daniel Ricciardo (Renault).

Ce doublé permet à la firme étoilée de poursuivre sa chasse aux records avec l'obtention d'un 7e titre des constructeurs d'affilée, dépassant la Scuderia Ferrari (1999-2004) sur ses terres. Dimanche noir pour les Français, en revanche, avec les abandons de Pierre Gasly (Alpha Tauri) et Esteban Ocon (Renault).

Il s’est présenté à l’Autodrome Enzo et Dino Ferrari avec un casque orné de six étoiles, comme le nombre de ses titres mondiaux. Lewis Hamilton n’a pas poussé le vice d’en dessiner une 7e, malgré une nouvelle récompense suprême qui lui tend les bras après sa 9e victoire de la saison, ce dimanche à Imola, et une année à écraser la concurrence. Bien aidé, il est vrai, par une SF1000 mal née et des monoplaces Red Bull pas assez fiables pour bousculer l’ordre établi depuis l’ère hybride (5 abandons en 2020 dont celui de Max Verstappen aujourd’hui, qui peut faire une croix sur le titre des pilotes).

Seul contestataire "crédible" de l’hégémonie de Lewis Hamilton, Valtteri Bottas, lui aussi au volant d’une W11 intouchable, est parti en pole position en Emilie-Romagne, avant de céder sa place à son coéquipier... non pas à la grâce d'un dépassement en piste, mais plutôt d'un coup tactique, retrouvant ainsi sa simple condition de gregario.

Menacé par la tentative d'undercut de Verstappen, Bottas est passé par les stands 11 boucles avant Lewis Hamilton (19e tour), lequel a creusé l’écart (jusqu’à 26 secondes d’avance) avec sa gomme usée pendant que le Finlandais luttait pour mettre à température ses pneus "durs". L’Anglais a ensuite bénéficié de la chance du champion avec le déploiement de la voiture de sécurité virtuelle alors qu’il troquait ses "mediums" pour des "durs".

Sur un tracé qui a ôté la vie de son idole Ayrton Senna il y a 26 ans, le Britannique avait à cœur de briller et d’accrocher, lui aussi, le mythique circuit d’Imola à son tableau de chasse (il a triomphé sur 29 des 33 circuits qu’il a arpentés en F1).

L’erreur de Bottas (blocage de roue et sortie de piste) au 43e tour aurait pu rebattre les cartes si Verstappen n’avait pas été contraint à l’abandon huit boucles plus tard (crevaison puis tête-à-queue). La sortie de la voiture de sécurité n’a rien changé, l’issue était inéluctable : doublé des Mercedes, meilleur tour en course pour Hamilton et 7e titre constructeur consécutif de l’écurie de Brackley.

Daniel Ricciardo (Renault) s’est emparé, une nouvelle fois comme il y a trois semaines en Allemagne, de la 3e place du podium, preuve des performances en hausse de la firme française en fin de saison. L’abandon précoce de Pierre Gasly (problème technique), en confiance sur ce tracé, a permis à Daniil Kvyat (Alpha Tauri) de se positionner au pied du podium.

Sebastian Vettel encore décevant (12e), Charles Leclerc s’est chargé de donner le sourire à Ferrari à domicile avec une belle 5e place, en résistant aux assauts de Sergio Perez (Racing Point) et Carlos Sainz (McLaren) dans les derniers tours. A signaler, également, la prouesse des Alfa Romeo qui se partagent les derniers points en jeu du Top 10, tandis que Romain Grosjean (Haas) s’est contenté de la 14e et avant-dernière position, devant Alex Albon (Red Bull).