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Lewis Hamilton (Mercedes) : "Je n'aurais jamais pu rêver de ce record"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 26/10/2020 à 08:32 GMT+1

GRAND PRIX DU PORTUGAL - Nouveau recordman des victoires avec 92 succès en Formule 1, Lewis Hamilton (Mercedes) a avoué ne pas réaliser pleinement à l'issue d'une course où il aura attendu son heure pour attaquer et éteindre son seul rival, son coéquipier Valtteri Bottas. Cette réussite, il l'explique par l'engagement sans faille de Mercedes. "On ne se repose pas sur nos lauriers", a-t-il dit.

Lewis Hamilton celebrates winning the Portuguese Grand Prix

Crédit: Getty Images

Dévoreur de records sans paraître vouloir vraiment s'y intéresser, Lewis Hamilton a saisi la première occasion qui lui était offerte de s'emparer seul du record de victoires en Championnat du monde de Formule 1, dimanche à Portimao. Avec un 92e succès acquis au Grand Prix du Portugal, le Britannique a définitivement laissé Michael Schumacher dans ses rétroviseurs.
Auteur de son huitième succès en douze courses cette saison, le pilote de la Flèche noire n°44 s'est aussi imposé dans un 27e Grand Prix différent, sur un 28e circuit différent, deux autres records témoignant de sa polyvalence, et qu'il a améliorés pour se détacher là encore un peu plus de son suivant dans le livre d'or de la Formule 1, l'illustre champion allemand aux sept couronnes.
Cependant, le grand prédateur qu'il est n'a pas survolé la course de suite, loin de là. Car la météo s'en est mêlée juste avant le départ. Sa W11 chaussée de pneus "medium" difficile à faire monter en température, il a conservé de justesse le bénéfice de sa 97e pole position avant de céder à l'assaut de son coéquipier, Valtteri Bottas, qui pourtant lui aussi en "medium" n'avait rien à perdre. Et à Carlos Sainz, qui a profité des "tendre" montés sur sa McLaren pour faire quelques tours en tête.

Tactique à deux lames

Après avoir pris la mesure de la piste mouillée et amené ses gommes dans leur fenêtre de fonctionnement idéale, l'Anglais de 35 ans a comblé son retard sur l'Espagnol de McLaren, qu'il a débordé facilement au 7e des 66 passages imposés dans cette douzième manche du Mondial.
C'est alors que Valtteri Bottas a senti le vent du boulet. En usant du meilleur tour, le Finlandais a bien tenté d'envoyer le message que c'était lui le patron. Et bien qu'inquiet de l'état de son pneu avant gauche "pas génial", Lewis Hamilton a commencé à cogner sur le chrono, sans réponse de son collègue de travail. Entré enfin dans la zone DRS de la W11 leader, qui permet d'ouvrir l'aileron arrière pour dépasser plus aisément, LH44 a tenté une approche avant de porter l'estocade au 20e tour.
D'une façon un peu désespérée, Bottas s'est décalé sur la partie droite dans la ligne droite, où le bitume est plus ancien mais aussi sacrément sale, pour lui résister. Pour s'incliner sans appel, ni tentative de rébellion. En tête, Lewis Hamilton était devenu le pilote prioritaire chez Mercedes pour dicter sa stratégie.
Profitant de Pirelli "medium" qu'il avait cajolés, Lewis Hamilton a abattu sa tactique à deux lames : prolonger son relais pour creuser l'écart, et retarder son passage au stand en cas de pluie. Max Verstappen (Red Bull), en difficulté dans les premiers tours, et inoffensif depuis son pitstop pour des "medium" au 24e tour, Lewis Hamilton a fait durer le plaisir jusqu'au 41e tour, une boucle avant Valtteri Bottas. A qui il a collé 25 secondes à coups de meilleurs tours en pneus "dur", une preuve supplémentaire de la marge incroyable qu'il avait dimanche. D'ailleurs, quand Max Verstappen a appelé son muret pour connaître le chrono à battre pour le point bonus, il n'a pas insisté, ralliant l'arrivée à 34 secondes. Un gouffre.

"On ne se repose pas sur nos lauriers"

Sobre dans sa célébration à l'arrivée, Lewis Hamilton a dit son émotion de se tenir désormais tout en haut, statistiquement au-dessus de Michael Schumacher, et à une place qu'il sera difficile de lui contester puisqu'il a tout pour crever ce plafond des 92 victoires dans les années à venir.
Conscient d'être parvenu à un niveau jamais atteint, mais pas encore de tout ce que cela représente finalement, il a préféré s'effacer devant une équipe qui devrait être couronnée une sept fois de suite championne du monde dimanche prochain à Imola. "Je veux dédier ce record à tous les gens de l'équipe, ici et à l'usine, a déclaré le sextuple champion du monde, interviewé par David Coulthard, dans le parc fermé. Ils ont innové, repoussé les limites pour nous mener plus haut. C'est un tel privilège de travailler avec eux. Je suis reconnaissant pour toute la fiabilité, la performance qu'on a chez Mercedes. A nos adversaire aussi qui continuent à nous pousser. On ne se repose pas sur nos lauriers. C'est la chose la plus incroyable car ça vous inspire. C'est une collaboration unique."
"Je n'aurais jamais pu rêver de ce que j'ai réussi à faire, a-t-il repris. Quand j'ai choisi cette équipe, je n'avais pas de boule de cristal. Aujourd'hui, on en est là et j'en profite chaque jour. On pousse tous dans la même direction. Mon père est là aussi. C'est un jour béni. Il va me falloir du temps pour y penser (au record). J'ai même continué d'attaquer après l'arrivée. Je ne trouve pas les mots."

"Mon cœur bat fort"

Et d'expliquer, qu'effectivement sa course a ressemblé à une ascension émotionnelle sur ce circuit portugais digne des montagnes russes. "Aujourd'hui, c'était difficile, c'était vraiment une question de température. On a été capable de la régler. Il y a eu un crachin juste avant le départ, j'ai eu un énorme sous-virage, a-t-il raconté. Je ne savais pas ce qui allait se passer, et j'ai donc beaucoup ralenti. J'ai laissé passer Valtteri en me disant que je l'attaquerai plus tard mais c'était vraiment tendu."
Une fois en tête, on aurait pu l'imaginer solide, infaillible. Il n'en était rien car un souci inhabituel le rongeait. "La F1 est un sport incroyablement physique : j'avais une crampe à la jambe droite et je devais soulager à certains endroits car c'était douloureux, a-t-il révélé. Je suis passé au-dessus de ça, je ne pouvais relâcher complètement mon effort."
"Mon cœur bat fort, a-t-il confié à Canal+, après la cérémonie du podium. C'est l'une de mes meilleurs courses depuis longtemps. Cette piste est vraiment incroyable. Plus on pilote, plus on comprend les exigences des pneus. Ça allait de plus en plus vite. J'ai découvert plein de choses pendant la course. J'aime ce processus de découverte, et aussi comment utiliser le vent, parce qu'il y avait des rafales."
La plus grosse rafale s'appelait Lewis Hamilton, dimanche à Portimao. Elle a déferlé sur tout le circuit et dans les annales de la Formule 1.
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