Hamilton : "La voiture était vraiment bien"

Lewis Hamilton a réussi ses débuts chez Mercedes. Dimanche, le transfuge de McLaren s'est signalé en qualification en plaçant sa W04 sur la troisième emplacement de la grille de départ du Grand Prix d'Australie, puis en concluant dans le Top 5 les 58 tours que comptait l'épreuve donnée dans le parc Albert de Melbourne.

Le matin, donc, il s'était bien rattrapé en Q2 et en Q3, sur une piste humide s'asséchant, après avoir rudoyé son bolide au contact d'un mur la veille en Q1, sur une piste détrempée. Le vendredi, même, il avait achevé les essais libres 2 coincé dans les graviers, à cause d'un élément de fond plat détaché qui l'avait soudain privé d'une centaine de kilogrammes de charge aéro. "Les conditions étaient très piégeuses et l'équipe a fait du bon boulot pour nous envoyer en piste au bon moment. Je n'ai pas fait le meilleur des week-ends jusque-là, je suis donc content d'avoir aligné un bon tour. J'ai fait un tour de plus que Sebastian (Vettel, l'homme de la pole) avec mes pneus ("super tendre") et je pourrais bien galérer sur le premier relais", avait-il déclaré, en fin de matinée.

Le début de course ne fut pas problématique, au contraire. Il a mené sa W04 sur treize tours complets soit quasiment le double de son rival allemand, rentré au 8e tour. "Je suis content du résultat, c'est bien mieux que ce que nous espérions pour la première course de la saison", a-t-il confié, à l'arrivée. "La voiture était vraiment bien ici ; j'ai fait un super premier relais et j'ai pu faire tenir les 'super tendre' plus longtemps que la plupart des autres." En tête avant de passer le témoin à son coéquipier Nico Rosberg, il a attaqué son deuxième relais en deuxième position, avant de régresser.

Logiquement, sa Flèche d'argent frappée du numéro 10 aurait dû faire un usage tout aussi parcimonieux des enveloppes "medium", de mise sur le reste du grand prix. Ce fut la mauvaise surprise. "Nous avions prévu une stratégie à deux arrêts mais nous l'avons convertie à trois", a-t-il avoué, perplexe et départi de son sourire. "Je ne sais pas où nous avons cédé du terrain aux voitures de devant, il va donc falloir regarder ça de près et découvrir pourquoi." Au 23e tour, le champion du monde 2008 roulait en deuxième position, à dix secondes du futur vainqueur, Kimi Räikkönen (Lotus), lui aussi sur deux arrêts, dans une gamme de performances proche. Jusqu'à observer une brutale chute chronométrique, céder à Fernando Alonso (Ferrari) et anticiper son deuxième arrêt (32e tour), puis se résoudre à en rajouter un. Ensuite, Sebastian Vettel (Red Bull) et Felipe Massa (Ferrari) sont également passés.

"L'important est que nous avons une voiture avec laquelle nous pouvons travailler et l'équipe a fait un boulot fantastique pour nous placer dans cette position", a-t-il conclu, ajoutant se tourner vers la Malaisie, le week-end prochain, pour "capitaliser à partir de ce départ positif avec une performance améliorée."

Décidément, la mi-course a été pénible pour la firme à l'Etoile, puisque son coéquipier, Nico Rosberg, a été stoppé net, au 27e passage. "Un problème électrique a mis fin à ma course, ce qui est dommage car j'étais sur deux arrêts et dans une bonne position pour faire un résultat convenable", a souligné l'Allemand. "Cependant, il y a plein de points positifs à retirer de ce week-end. L'équipe a développé une bonne voiture cet hiver, j'avais un bon rythme en qualification (6e) et la voiture était également bien sur le mouillé. Il apparaît que nous avons commencé à combler l'écart avec ceux de devant et nous pouvons construire à partir de ça." Pas faux.

"Nous avons fait un très bon relais d'ouverture, en faisant durer les "super tendre" jusqu'au 13e tour pour Lewis et au 14e pour Nico", a insisté Ross Brawn , le directeur d'équipe. "Cela nous a convaincus qu'une stratégie à deux arrêts était faisable.Cependant, l'équilibre en "medium" n'était pas ce dont nous avions besoin. Engagés sur deux stops, nous avons ajusté notre rythme en conséquence pour préserver les pneus, et la décision de passer sur trois arrêts a compromis la stratégie de Lewis par rapport aux voitures de devant qui étaient sur trois haltes. Le comportement des pneus est quelque chose à laquelle nous allons devoir réfléchir pour comprendre dans les prochains jours", a poursuivi le Britannique. "Nico marchait bien. Nous avons vu une chute de tension venant de la batterie et ça a stoppé l'auto. Dans l'ensemble, nous avons fait un bon pas en avant avec la voiture et beaucoup appris cet après-midi. Si nous parvenons à mettre toutes les pièces du puzzle en place, nous avons tous les ingrédients pour faire de belles courses."

"Nous devons garder la tête froide et travailler dur pour progresser plus encore", a indiqué Toto Wolff, le directeur de Mercedes Grand Prix.