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Grand Prix d'Australie - Chassé de Ferrari, opéré de l'appendicite et vainqueur : Carlos Sainz, la revanche du déclassé

Jeremie Bernigole

Mis à jour 24/03/2024 à 15:18 GMT+1

La carrière de Carlos Sainz, vainqueur du Grand Prix d'Australie ce dimanche, est semblable à des "montagnes russes". Opéré de l'appendicite en plein week-end de course en Arabie saoudite, il a gagné pour son retour. Sans volant à la fin de l'année après la non-reconduction de son contrat par Ferrari, le pilote espagnol se bat comme un diable pour prouver sa valeur aux yeux des top team de F1.

Carlos Sainz (Ferrari) au Grand Prix d'Australie 2024

Crédit: Getty Images

D'une chambre d'hôpital en Arabie saoudite à la plus haute marche du podium en Australie. En l'espace de quinze jours, Carlos Sainz, inattendu vainqueur de la troisième manche du Mondial 2024 ce dimanche, est passé par toutes les émotions. Tout juste remis d'une opération d'urgence de l'appendicite en plein week-end de course à Jeddah, où il a été remplacé avec brio par Oliver Bearman, la présence de l'Espagnol sur le circuit de l'Albert Park était escortée de doutes. Sera-t-il en mesure de surmonter la douleur d'une plaie à peine cautérisée ? Pourra-t-il encaisser la force centrifuge dans les virages à grande vitesse du tourniquet australien ? La décision finale revenait au pilote de 29 ans.
Se sentant suffisament en forme "mais pas à 100 %", ce dernier a écarté toutes les interrogations à son sujet en montrant un rythme solide et en garant sa SF-24 en première ligne après avoir signé le meilleur temps dans les deux premiers segments de la qualification.

Seul pilote à frustrer Red Bull

Le lendemain, au terme d'une course animée durant laquelle il a dépassé Max Verstappen (Red Bull) puis profité de l'abandon du Néerlandais, Sainz est allé décrocher son troisième succès en Formule 1 avec panache. Sa première place, couplée à la deuxième position de Charles Leclerc, a offert à Ferrari son premier doublé depuis le Grand Prix de Bahreïn en 2022, et provoqué la joie extatique du garage transalpin au déclenchement de l'Inno di Mameli.
Comme à Singapour l'an dernier, le Madrilène s'est posé en adversaire principal de Red Bull lorsque les Autrichiens s'emmêlent les ailerons. Une statistique illustre parfaitement la situation : sur les 26 dernières courses, l'écurie de Milton Keynes s'est imposée 24 fois et l'Espagnol a ravi les deux autres succès.
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Il selfie di Carlos Sainz e Charles Leclerc al termine del Gran Premio d'Australia di Formula 1 - Mondiale 2024

Crédit: Imago

"C'était une très bonne course, je me suis bien senti même si je suis épuisé physiquement à cause des séquelles de l'opération, a réagi l'Ibérique au micro de Günther Steiner, l'ancien patron de Haas désormais intervieweur pour F1TV. J'ai pu gérer mon rythme et mes pneus. Je suis très content et très fier pour l'équipe. Faire le doublé avec Charles, ça montre que le travail paie."
S'il a versé dans l'humour en recommandant "à tous les pilotes de se faire retirer l'appendice", il a surtout rappelé, un brin philosophe, la situation complexe dans laquelle il se trouve actuellement : "La vie est folle parfois. Entre ce qu'il s'est passé en début d'année pour moi, les points à Bahreïn, l'appendicite et la victoire ici... Ce sont de véritables montagnes russes !"
Ils sont peu dans l'histoire, les pilotes à faire briller leur écurie et à être délogés sans ménagement. C'est le cas de Sainz. Ses trois succès, il les a tous décrochés sous les couleurs de Ferrari. Une écurie qu'il a rejoint en 2021 et qu'il quittera à la fin de l'année, chassé par Lewis Hamilton. Au coeur d'un hiver mouvementé à Maranello, l'écurie au cheval cabré s'est attachée les services du septuple champion du monde à partir de 2025 et a prolongé le contrat de Charles Leclerc, mettant de facto un terme à celui de son pilote espagnol.

Il vise un top team

Forcément déçu de la tournure des évènements, l'orgueuilleux Sainz s'est réfugié dans le travail et a abordé la saison comme un outsider. Un revanchard de la piste qui doit sans cesse prouver sa valeur malgré l'aide importante du paternel dans sa carrière. Un opportuniste à la recherche d'un volant pour 2025, si possible celui d'un top team... comme Mercedes, par exemple, qui cherche un pilote pour épauler George Russell et retrouver sa gloire passée.
Son podium à Bahreïn derrière les invincibles Red Bull avait déjà prouvé sa capacité de rebond. Sa victoire en Australie n'est que la suite logique de son travail d'auto-promotion. Un pacte scellé avec Frédéric Vasseur : "On a longuement discuté après l'annonce de sa non-reconduction, a confié le patron de la Scuderia sur Canal+. On s'est engagé tous les deux à pousser ensemble jusqu'au dernier virage du dernier tour de la dernière course. Il est complètement engagé dans le projet. Je suis très content de son attitude et de sa réaction. On a besoin d'une émulation entre deux voitures qui performent pour battre Max. C'est très important pour l'écurie, mais aussi pour lui."
Alors qu'il bouclait son tour triomphal des médias, Sainz a distillé un dernier message avant de s'en aller profiter d'un repos bien mérité en vue de la prochaine étape à Suzuka (Japon) dans deux semaines : "Passer dix jours au lit puis revenir et gagner, c'est un sentiment incroyable. Ca montre que cette vie peut être pleine de rebondissements. Une revanche ? Non, je ne veux avoir aucun regret, je veux gagner. Ma victoire montre que j'ai le bon outil pour me battre, c'est une preuve à moi-même et à tout le monde que je mérite d'être en F1." Plus personne ou presque n'en doute ce dimanche.
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