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Grand Prix d'Australie | Oscar Piastri est prêt à prendre le pouvoir chez McLaren

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 21/03/2024 à 20:06 GMT+1

C'est une montée en puissance progressive, qui commence à se voir, bousculer les certitudes de Lando Norris et remettre en cause une hiérarchie bien établie chez McLaren. Oscar Piastri, n°5 mondial, a bien débuté sa deuxième saison en Formule 1 et le Grand Prix d'Australie, sa course à domicile puisqu'il est natif de Melbourne, a tout pour conforter son nouveau statut.

Hamilton décevant, Piastri en leader : les tops et flops du début de saison

D'année en année au Grand Prix d'Australie, le changement de statut d'Oscar Piastri est perceptible. En 2022, le champion de Formule 2 en titre se morfondait dans le garage Alpine dans l'Albert Park de Melbourne, en mode "pause" sous le couvert d'un rôle de réserviste. En 2023, il disputait son premier Grand Prix dans sa ville natale, pour McLaren, une écurie qu'il avait rejointe suite au coup de force de son manager, Mark Webber, l'été précédent. Huitième, deux rangs derrière son coéquipier, Lando Norris, il s'en était fort bien sorti.
Quelques mois plus tard, le pilote de la mono n°81 avait signé son premier podium parmi l'élite, et pas n'importe où : à Suzuka, le circuit réputé le plus complexe en matière de mise au point ; sans parler de sa partie de pilotage peut-être sans égale. C'était la première fois depuis 2007 qu'un débutant marquait des points (Lewis Hamilton) et l'Australien avait enfoncé le clou quinze jours plus tard au Qatar, en montant une marche supplémentaire (la 2e) sur le podium. Et en laissant Lando Norris dans ses rétroviseurs.
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Rookie et premier podium : "c’est l’acte de naissance de Piastri en Grand Prix"

"Je suis bien plus proche de Prost"

Le pilote des Antipodes ne s'est pas arrêté en si bon chemin. En ce début de saison 2024, il a encore modifié le rapport de force avec son voisin de stand en livrant un Grand Prix d'Arabie saoudite limpide : cinquième en qualification, quatrième en course ; pas impressionné par le forcing de Fernando Alonso (Aston Martin), piégé dès le départ. Un vrai avertissement - sinon à acompte pour la suite - adressé à Lando Norris, qui s'est retrouvé dans la peau d'un n°2 à travers le jeu des stratégies, à Djeddah.
"Il a été très rapide tout le week-end et il a capitalisé sur sa solide qualification, a souligné Andrea Stella, le directeur d'équipe de Woking. Il a fait un sans-faute, avec des duels serrés mais propres." Lewis Hamilton (Mercedes) peut en témoigner.
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Mark Webber et Oscar Piastri (McLaren) au Grand Prix de Belgique 2023

Crédit: Getty Images

Un parfait résumé du style de l'actuel n°5 mondial, pilote précis, analytique, viril mais correct dans le duel rapproché. Une façon d'être, de faire qui rappelle par exemple Jenson Button - ou mieux encore - l'idole du champion du monde 2009. Oui, Alain Prost, que le pilote de Zak Brown a d'ailleurs cité spontanément lorsque speedcafe.com lui a demandé s'il se sentait plus proche du calme du Français ou du tempérament généreux d'Ayrton Senna. "Je suis bien plus proche de Prost", a-t-il répondu, sans hésiter. Sans s'aventurer plus loin dans la comparaison, mais en ajoutant que l'une de ses forces est "d'être capable de s'adapter à différentes voitures assez rapidement." Ce qu'il a effectivement montré dans les précédentes catégories, et spécialement en Formule 2, en 2021.

Le podium ? "J'en rêve rarement"

Alors, évidement, ces atouts sont indispensables sans être toujours suffisants, et il faut retenir la suite de son propos, lorsqu'il confie avoir une "façon naturelle de piloter" ; là encore dans la vaine pondérée des champions anglais et français. Et à travers cela le nécessaire détachement qui va avec, parce que l'auto parfaite n'existe pas (sauf pour Max Verstappen chez Red Bull). "En F1, certaines caractéristiques sont plaisantes et d'autres ne le sont pas, mais il faut être capable de piloter avec toutes", insiste-t-il.
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Oscar Piastri (McLaren) au Grand Prix d'Arabie saoudite 2024

Crédit: Getty Images

Facile à manager malgré une collaboration avec Norris qui risque de tourner tôt ou tard à la franche confrontation, le jeune Oscar Piastri, 23 ans le 6 avril prochain, avance sans a priori ni tentation de brûler les étapes. L'an dernier, il a goûté aux podiums mais il n'en fait pas encore son standard.
"J'en rêve rarement, avoue celui qui a remporté le sprint au Qatar l'an dernier. La Formule 1 est un sport toujours très dépendant à la fois de la voiture et du pilote, beaucoup de la voiture. Si on est dans la voiture la plus lente, on ne gagne pas de course ni même de titre. Peu importe à quel point on essaie ou l'on veut, ça ne va pas le faire. Donc essayer de souhaiter ces choses ou en rêver peut très facilement devenir démoralisant au lieu d'être constructif." Prolongé par Zak Brown jusqu'en 2026, il sait que le temps est son principal allié.
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