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F1 - Fiabilité en berne, abandons pour Leclerc et Sainz : la Scuderia Ferrari en proie au doute après le fiasco de Bakou

Jeremie Bernigole

Mis à jour 12/06/2022 à 18:32 GMT+2

GRAND PRIX D'AZERBAÏDJAN - La Scuderia est repartie bredouille de Bakou, dimanche après-midi, pendant que Red Bull a fait le plein. Ses pilotes ont été contraints à l'abandon, trahis par la fiabilité de la SF-75 : Carlos Sainz pour une défaillance hydraulique, Charles Leclerc pour un propulseur en berne. Deux autres monoplaces motorisées par Ferrari ont également jeté l'éponge.

La frustrazione di Charles Leclerc dopo il ritiro in Azerbaijan, Imago

Crédit: Imago

Les cloches de Maranello ne sonnent plus. Comme si le bonheur était proscrit pour Ferrari et ses tifosi. Comme si l'immense joie procurée par les deux victoires en trois courses de Charles Leclerc avait épuisé le quota de satisfactions alloué à l'écurie transalpine pour 2022. A Bakou, dimanche après-midi, la Scuderia a vécu l'enfer malgré une pole position décrochée de main de maître la veille.
Défaillance hydraulique pour Carlos Sainz, moteur en moins pour Charles Leclerc. Deux abandons. Une première depuis le Grand Prix d'Italie 2020. Tout ça en 20 tours. Fiabilité remise en question. Un zéro pointé qui met à mal les ambitions de l'écurie italienne.

Encore un coup dur pour Leclerc

Et ce n'est pas tout : la Haas de Kevin Magnussen et l'Alfa Romeo de Guanyu Zhou, deux monoplaces motorisées par Ferrari, ont été stoppées dans leur élan. Quatre voitures hors service en une course. Une journée noire. "Les mots sont difficiles à trouver, admettait le pilote monégasque après s'être extrait de sa monoplace dans un panache de fumée. J'ai perdu la puissance sans savoir ce qu'il s'est passé. La motivation est toujours là, mais ça fait mal..."
La pilule est dure à avaler pour Leclerc, même si la première place en Azerbaïdjan semblait promise à l'une des deux Red Bull, plus rapides en ligne droite. La performance est bien là pour celui qui porte Ferrari sur ses épaules depuis son arrivée en 2019. Dominant à Bahreïn et Melbourne, le représentant de la Principauté tire la quintessence de sa SF-75 à chacune de ses sorties malgré la pression populaire entourant le renouveau italien.
Preuve en est, il empile les pole positions, dépassant Max Verstappen dans l'exercice du tour chronométré, ce week-end. En course, cependant, il ne peut compter sur le soutien de son coéquipier, trop souvent décroché. Impossible pour les ingénieurs transalpins, dès lors, d'établir des stratégies d'équipe comme savent si bien le faire leurs homologues de Red Bull.

Stratégie désordonnée, problème de fiabilité...

S'il a fait peu d'erreur cette saison, exception faite d'Imola, Leclerc rencontre toujours des situations embarassantes le dimanche. Particulièrement depuis trois manches. Quand les ingénieurs italiens ne se sabordent pas, c'est la voiture qui fait des siennes. Premier à Monaco il y a deux semaines, les mauvais choix de son écurie ont ruiné sa prestation. En tête à Barcelone début mai, il a jeté l'éponge sur problème mécanique. Rebelote à Bakou, ce dimanche. Avant l'abandon, l'idée de faire profiter le Monégasque de l'arrêt gratuit offert par la voiture de sécurité virtuelle était pourtant intéressante. Mais son immobilisation dans les stands s'est avérée trop longue (5"4).
Red Bull n'en demandait pas tant. L'écurie autrichienne a fait main basse sur les gros points mis en jeu, Sergio Pérez cueillant également celui du meilleur tour en course. Le constat est sans appel : depuis le Grand Prix d'Imola, Red Bull a glané 224 unités contre 95 pour Ferrari.
"Nous avons été rapides dans la première partie de saison, sans signaler de problèmes de fiabilité. Maintenant, il semble que nous en ayons un peu plus, alors que nous n'avons pas fait de changements majeurs. C'est difficile à comprendre pour l'instant, nous devons analyser le pourquoi du comment", a pesté Leclerc, rétrogradé à la troisième place du Mondial 2022, au micro de Sky Sports.

Binotto demande de la patience

Mattia Binotto s'est mué en pompier de service pour désamorcer la situation. D'abord pour Sky Sports : "C'est une préoccupation. La fiabilité est toujours un facteur clé dans la bataille. Nous avons beaucoup poussé pour développer la voiture pendant l'hiver, mais nous avons prouvé que nous ne sommes pas encore complètement fiables. Il y a encore du travail. Nous n'avons pas été euphoriques en début de saison, nous ne baissons pas les bras à présent."
Avant d'assurer le service après-vente pour nos confrères de Canal+, indiquant que l'écurie doit rester unie, tout comme les pilotes. "On ne va pas dramatiser. Ce qui s'est passé est vraiment dommage, on doit essayer de résoudre ces problèmes, mais on a fait du bon travail pour arriver ici, et on va travailler autant pour devenir plus fort. Parfois, il faut de la patience", a conclu le patron de la Scuderia. Lequel s'est voulu rassurant sur l'abandon de Zhou (Alfa Romeo), qui ne serait pas lié "à (nos) composants".
Encore terrassée par Red Bull, Ferrari paraît décrochée dans la course aux titres mondiaux des pilotes et des constructeurs, qui lui échappent respectivement depuis 2007 (Kimi Räikkonen) et 2008. Pour ne rien arranger, la neuvième manche, disputée à l'autre bout du monde, à Montréal, pointe déjà le bout de son nez. Voilà qui promet un été agité à Maranello...
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