Un freinage exceptionnel, une défense autoritaire, une victoire de patron : Oscar Piastri, la prime à l'audace
Publié 15/09/2024 à 17:44 GMT+2
Auteur d'une manoeuvre courageuse sur Charles Leclerc, Oscar Piastri a cueilli sa deuxième victoire en carrière sur le tracé urbain de Bakou, dimanche après-midi. Le pilote australien a passé le reste de sa course à contenir le Monégasque et prévenir ses attaques en verrouillant l'intérieur du premier virage. Un succès parfait, aussi impressionnant que le retour au premier plan de McLaren.
Oscar Piastri, vainqueur du Grand Prix d'Azerbaïdjan.
Crédit: Getty Images
Une manœuvre de vieux briscard et, pourtant, sous le casque, un visage de poupon. Ce dimanche à Bakou, Oscar Piastri (McLaren), 23 ans, a décroché la deuxième victoire de sa carrière en Formule 1 à la grâce d'une attaque parfaitement exécutée sur Charles Leclerc (Ferrari).
Le Grand Prix d'Azerbaïdjan entamait le 20e de ses 51 tours lorsque le jeune Australien, deuxième depuis le début de la course, a pris sa chance avec des pneus durs fraîchement montés sur sa MCL38. Au bout de la très longue ligne droite parcourue avec le DRS, le pilote McLaren a plongé au premier virage pour surprendre le Monégasque au freinage. L'effet de surprise a fonctionné puisque ce dernier n'a pas esquissé le moindre geste sur un circuit urbain qui ne lui réussit définitivement pas (quatre pole d'affilée, zéro succès).
Incisif et prévoyant
"J'ai eu une opportunité identique au début de la course, mais j'ai perdu un peu de puissance pour me rapprocher de lui. Je savais qu'un écart similaire se reproduirait après l'arrêt au stand et que je n'aurais qu'une seule chance de passer en tête. Il fallait que je tente quelque chose, je suis arrivé de loin et j'étais un peu surpris d'avoir la place à la corde", s'est étonné le protégé de Mark Webber au micro de Canal +. Voilà comment on va chercher une victoire.
Ce coup de maître, Piastri a eu plaisir à le visionner dans la cool room. "Quand j'ai pris les freins, c'était du 50/50", a-t-il dit à Leclerc, qui s'est souvenu "ne pas avoir été sûr (qu'il irait) au bout de (sa) manoeuvre". "Quand j'ai eu l'air frais, j'ai cru que ma vie allait être plus simple, mais pas tant que ça", a rétorqué le vainqueur en souriant.
Car non, les 32 derniers tours n'ont pas été une partie de plaisir. Si Lando Norris avait consenti à lui offrir sa première victoire en Hongrie en juillet, Piastri a cette fois dû batailler la majeure partie de la course, sans l'aide de son coéquipier ni de son écurie, pour lever les bras une seconde fois dans la saison. Leclerc et lui n'ont jamais été séparés de plus d'une seconde et il a fallu toute la vigilance de l'Australien pour ne pas voir le Monégasque lui rendre la monnaie de sa pièce au premier virage. Le pilote McLaren, plus incisif avec la gomme dure qu'avec les médiums, a verrouillé l'intérieur à chaque fois.
Mesurer le chemin parcouru
Impressionnant de maîtrise et imprimant un rythme d'enfer, Piastri a géré à la perfection la dégradation de ses pneumatiques. Il a entraîné Leclerc dans cette spirale auto-destructrice qui a failli mener le représentant de la Scuderia à sa perte. Leclerc et ses pneus usés lui ont donné du répit, et il a pris le large dans les cinq derniers tours. "Après le dépassement, je me suis accroché à la vie pendant le reste de la course, a-t-il décrit dans le parc fermé. Il n'y a eu aucun moment de répit. Je me suis beaucoup battu pour cette victoire. On n'avait peut-être pas la voiture la plus rapide aujourd'hui, mais j'étais heureux d'y arriver. C'est l'une des meilleures courses de ma carrière."
/origin-imgresizer.eurosport.com/2024/09/15/4040333-81944308-2560-1440.jpg)
Oscar Piastri e Charles Leclerc durante il Gran Premio dell'Azerbaigian - Mondiale 2024
Crédit: Getty Images
Sa victoire couplée à la belle remontée de Norris au pied du podium offre la première place du classement Constructeurs à McLaren (476 points contre 456 pour Red Bull). Une première depuis 2014. Arrivé neuf ans plus tard dans une écurie en pleine reconstruction, Piastri mesure le chemin parcouru. Alors dans le creux de la vague, l'équipe "papaye" se morfondait en fond de classement après les premières épreuves avant de trouver le déclic et de transformer ses voitures en infernales machines à gagner. "Quand on voit où nous avons étions en début de saison dernière... Maintenant, on mène le championnat du monde, rappelait le vainqueur. Tout le mérite revient à l'équipe qui n'a cessé d'améliorer la voiture et a favorisé ma progression. Nos récents résultats n'auraient pas été possibles il y a douze mois de cela. Je suis impatient de voir ce que l'avenir nous réserve."
Sur le même sujet
Publicité
Publicité