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Grand Prix de Bahreïn | Stratège en chef au placard, aileron brinquebalant : Ferrari, chantier ouvert

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 03/03/2023 à 21:58 GMT+1

GRAND PRIX DE BAHREÏN - La Scuderia est-elle repartie pour une saison de tâtonnements ? Alors que la nouvelle cellule Stratégie mise en place par Frédéric Vasseur ne fera pas forcément ses preuves de suite, l'équipe technique s'est déjà lancée dans un développement hasardeux en installant un aileron arrière instable pour ne pas dire dangereux, vendredi. Qu'elle a retiré. Un coup pour rien…

Charles Leclerc (Ferrari)au Grand Prix de Bahreïn 2023

Crédit: Getty Images

Le début des grandes manœuvres. Pas pour le plaisir de changer, mais pour acter qu'il ne pouvait pas faire comme si de rien n'était après une saison 2022 truffée d'erreurs au plan opérationnel chez Ferrari et marquée par une saturation inquiétante en termes de développement technique. Frédéric Vasseur, successeur depuis le 9 janvier dernier de Mattia Binotto au poste de directeur de la Gestion sportive à Maranello, avait indiqué de rien vouloir précipiter avant d'avoir compris où se trouvaient les manques, les failles.
Comme annoncé avant même sa prise de fonction, il a décortiqué les situations critiques, parfois rocambolesques, vécues par l'équipe la saison dernière. Il s'était un peu avancé en refusant de stigmatiser le stratège en chef, Iñaki Rueda, épicentre de tous les flottements selon bon nombre de membres influents à Maranello. Il en était arrivé à la conclusion qu'il fallait écarter l'Espagnol, recyclé à un poste sportif et remplacé par un jeune ingénieur indien, Ravin Jain. En jurant qu'il ne s'agissait pas d'une rétrogradation.
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Charles Leclerc (Ferrari)

Crédit: Getty Images

Un aileron expérimental déjà remis dans les caisses

Au micro de Canal+, l'ancien boss d'Alfa Romeo a dit pourquoi il en est arrivé là. "La stratégie, c'est un truc assez compliqué, qui inclut la personne que vous voyez sur le pitwall et qui inclut aussi une grosse équipe à l'usine, des softwares, une communication entre l'usine et le pitwall, et la communication sur le pitwall. On a fait quelques ajustements. D'autres facteurs sont aussi intervenus. On a mis moins de personnes sur le pitwall aussi pour une communication un peu plus rapide. Une personne (ndlr : Iñaki Rueda) est aussi restée à l'usine, mais ce ne sont pas des changements de personnes, c'est plus des changements de structure.
L'urgence de la course dira si le modèle est plus efficace. Néanmoins, on a pu voir vendredi à Sakhir, lors de la première journée du Grand Prix de Bahreïn, que le patron de 54 ans n'était pas au bout de ses peines. Que Ferrari avait une certaine aptitude à s'engouffrer dans ses impasses techniques improbables qui sont malheureusement un peu sa marque de fabrique depuis plusieurs années. Dès les premiers tours de roues, l'instabilité de l'aileron arrière de la SF-23 de Charles Leclerc, de droite à gauche, a proprement stupéfié. Mais pas surpris, à y regarder de plus près : avec un ensemble seulement fixé en haut du mât d'aileron, comment pouvait-il en être autrement ? Cependant, on n'a pu s'empêcher de se demander comment l'armée rouge en était arrivée là, tout en passant par le révélateur de la soufflerie, dont le temps d'utilisation restreint n'autorise que peu d'approximations.

Réduire la traînée plus que booster la Vmax

"Les deux pilotes ont essayé différentes spécifications d'ailerons arrière à but de comparaison, a relaté Ferrari. Après un premier run, la voiture de Charles est repassée sur le même aileron que la voiture de Carlos [Sainz]." En vérité, Ferrari a déjà exploré des limites extrêmes, intenables, avec cet aileron à simple fixation, et elle est revenue sagement au double mât classique. Mais la rapidité avec laquelle les mécaniciens ont prestement retiré le prototype en dit long sur la voie empruntée, pour le moins agressive, et que le staff semble prêt à continuer d'explorer. Car Ferrari a changé son fusil d'épaule avec la SF23, en axant ses travaux sur la réduction de la traînée aérodynamique (l'effet parachute) plutôt que sur la Vmax, son dada ces dernières saisons.
Au terme de cette première journée, Ferrari a donc déjà remballé une solution spectaculaire, qui était la première étape d'un développement dont Fred Vasseur a assuré qu'il durerait jusqu'à la fin de la saison. Mais pour le reste, c'est encore le flou. Les "Charles" monégasque et espagnol s'accrochent au fait qu'ils ont roulé avec beaucoup d'essence. Mais Charles Leclerc n'est au fond pas très optimiste. "Red Bull semble un peu devant tout le monde, a-t-il dit. Aston semble très rapide aussi. Je pense peut-être qu'Aston a été un peu plus rapide que ce qu'ils seront samedi. Je ne pense pas que nous ayons la performance pour la pole, mais nous pouvons être dans le coup."
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