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Grand Prix de Bahreïn | Fernando Alonso (Aston Martin) : "Ce podium est irréel"
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Publié 05/03/2023 à 22:51 GMT+1
GRAND PRIX DE BAHREÏN - Fernando Alonso a été seulement battu par les Red Bull de Max Verstappen et Sergio Pérez, dimanche à Sakhir. Troisième, l'Espagnol de 41 ans, nouveau venu chez Aston Martin, a néanmoins bataillé comme rarement, contre les Mercedes et la Ferrari de Carlos Sainz, pour aller chercher la troisième place.
Alonso, passion contagieuse : "Mais jusqu'où va-t-il aller ?"
Video credit: Eurosport
Un show génialement infernal de 57 tours. Fernando Alonso a mérité son titre de "Pilote du jour" du Grand Prix de Bahreïn, dimanche. S'il se rêvait en vainqueur à Sakhir, sa troisième place au volant a véritablement des allures d'exploit. A 41 ans, au volant d'une Aston Martin qui ne ressemblait pas à grand-chose l'an dernier, l'Espagnol a brillé de mille feux par ses actions en piste, son intelligence de course et son stoïcisme qu'on ne lui connaissait plus face à la contrariété passagère. Inlassable travailleur, reparti une fois de plus de zéro dans une nouvelle équipe cet hiver, il a donné à tous une leçon de passion pour ce sport.
"Il est dans la forme de sa vie", a d'ailleurs bien résumé un Helmut Marko, très admiratif, et qui à 79 ans, en a vu d'autres en Formule 1. Comme tout le monde, le conseiller spécial de Red Bull a vu l'Espagnol déferler comme une tornade avec son Aston Martin.
Piégé par Lewis Hamilton (Mercedes) au virage n°1, il s'est aussi fait percuter par son coéquipier Lance Stroll (Aston Martin), en perdition au freinage. Sans s'énerver. "J'ai été touché au n°4. Ça ne peut pas se passer comme ça !", a-t-il juste commenté, sur le coup. Avant de se faire déborder par la seconde W14 de George Russell.
"Yes ! On y va !"
Brillant cinquième en qualification, il a entamé une remontée spectaculaire. Parce qu'avec lui, ça n'est jamais fini, et qu'il y a toujours de la revanche dans l'air. Au 13e tour, il est revenu régler le cas George Russell de façon clinique, au virage n°4. Puis il s'est attaqué à un plus gros morceau, Lewis Hamilton, au même endroit.
Lors d'une première tentative de dépassement, au 37e passage, il a eu du mal à ralentir son AMR23 et le septuple champion du monde est repassé. Mais d'évidence, la monoplace noire était en sursis. Pressant, oppressant, intenable dans les rétros de la W14 n°44, "Nando" n'a pas tardé à rendre raison à son vieux rival de McLaren. Ne sachant plus où donner de la tête, acculé, Lewis Hamilton est parti en glissade à la réaccélération au virage n°9. Plus qu'il n'en fallait. Au virage n°10, le double champion du monde a donné l'assaut, pour la cinquième place. "Yes ! On y va !", a-t-il crié à la radio, galvanisé par sa magnifique manœuvre.
"La deuxième meilleure voiture du plateau"
Charles Leclerc (Ferrari) stoppé par son moteur, il s'en est alors pris à son compatriote Carlos Sainz, sur l'autre SF23. Non sans discernement. "Si j'attaque, je n'irais pas au bout", a-t-il prévenu, au 45e tour. Mais à 12 boucles du drapeau à damier, il n'y avait pas de doute sur le pitwall des Verts. "Attaque, quels que soient l'état de tes pneus !", l'a exhorté son ingénieur. Menaçant au freinage du n°1, au point d'éviter de rentrer dans la Ferrari n°55, "Nando" a fait craquer son collègue et ami, au virage n°11, pour le podium.
Mais là encore, il ne s'est pas emballé. "Je suis en niveau 7 (sur 10 en termes d'attaque), j'évite les bordures. Mais si la situation change derrière, j'augmenterai mon rythme", a-t-il indiqué cinq tours plus tard. Il n'a pas eu besoin de cette précaution. Sainz sans ressource, il a coupé la ligne presque dix secondes avant la Ferrari, pour laisser éclater sa joie.
"Un premier podium dès la première course, c'est sensationnel, a-t-il réagi. Ce qu'Aston Martin a fait cet hiver pour avoir la deuxième meilleure voiture du plateau dès la première course est irréel. Nous ne nous attendions pas à être aussi compétitifs. Je pense que l'objectif en 2023 était d'être dans le milieu de classement, peut-être de mener ce milieu de classement et de se rapprocher des trois premières équipes éventuellement. Mais même un podium n'était peut-être pas dans nos radars en 2023."
"Il est extrêmement positif, constructif"
"J'aurais voulu démarrer devant eux mais on n'a pas fait le meilleur départ. Il a fallu les dépasser en piste. Cela a apporté plus d'adrénaline. J'ai aimé et j'espère que les gens ont apprécié aussi."
En début de course, il avait été magnanime en apprenant que son coéquipier lui avait rentré dedans. Il l'est resté à l'égard du fils du patron de l'équipe en déclarant : "Je veux féliciter Lance car il s'est fait opérer il y a 12 jours et aujourd'hui, il s'est battu avec tout le monde. C'est un résultat incroyable pour l'équipe !"
"On ne peut pas décrire l'énergie qu'il a apportée, a commenté Mike Krack, le directeur d'équipe, sur Canal+. Il est extrêmement positif, constructif, il nous aide à développer la voiture, il nous aide du point du team. Il nous pousse au maximum. On aura besoin de ça pour faire le prochain pas. C'est fantastique de l'avoir. Cet esprit d'équipe qu'on a maintenant, je pense que personne ne l'a."
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