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Formule 1 | Max Verstappen (Red Bull), une machine à broyer les coéquipiers

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 11/07/2023 à 15:25 GMT+2

Etre coéquipier de Max Verstappen est le métier le plus difficile en Formule 1. Depuis son arrivée en Grand Prix en 2015, le Néerlandais a toujours pris le dessus de ses voisins de garage, que ce soit Carlos Sainz chez Toro Rosso, Daniel Ricciardo, Pierre Gasly, Alexander Albon ou Sergio Pérez chez Red Bull. Retour sur un phénomène qui est plus que jamais seul au pouvoir

Max Verstappen et Sergio Pérez (Red Bull) au Grand Prix d'Autriche 2023

Crédit: Getty Images

2015 : Carlos Sainz (Toro Rosso)

L'Espagnol débute en Formule 1 en même temps que Max Verstappen, et les deux forment le duo le plus jeune de l'histoire de la Formule 1. Le Madrilène remporte de justesse (9-8) le duel sur le tour chrono. Il signe aussi la meilleure qualification de l'équipe italienne (5e), mais les trois autres meilleurs résultats sont au crédit de Max Verstappen (6e, 6e, 7e). Le Néerlandais se glisse aussi 10 fois en Q3, contre sept à Sainz.
En revanche, il n'y a pas match le dimanche : Verstappen accumule 49 points en fin de saison contre 18 à l'Ibère. Et ce qui se trame dans le garage ne joue pas non plus en faveur de Sainz, dont le père Carlos, double champion du monde, entretient un jeu de petites phrases avec Jos Verstappen, ex-pilote de Formule 1, qui ne plaît pas à Helmut Marko, le conseiller spécial de Red Bull Motorsport.
En 2016, lorsqu'il devient évident que Daniil Kyvat n'a pas la carrure d'un n°2 chez Red Bull, c'est Max Verstappen qui est appelé pour le remplacer, en cours de saison. En 2022, Helmut Marko s'en expliquera ainsi : "Il (Sainz) a eu la malchance d'avoir Max comme coéquipier. L'ambiance entre les deux chez Toro Rosso était assez toxique. Dans la configuration que nous avions à l'époque, je ne voyais pas comment le garder avec nous et il est donc passé chez Renault (en cours de saison 2017)."
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Max Verstappen et Carlos Sainz (Toro Rosso) en 2015

Crédit: Eurosport

2016-2018 : Daniel Ricciardo (Red Bull)

Max Verstappen fait un énorme coup pour sa 1re course avec Red Bull puisqu'il l'emporte à Montmelo. Mais Daniel Ricciardo est un dur à cuire qui en a vu d'autres. En 2014, il a éclipsé Sebastian Vettel et gagné les trois courses de Milton Keynes. L'Australien révèle les progrès que le Néerlandais doit encore faire en qualification en le dominant 15-6 mais le bilan au championnat est plus nuancé : "Honey Badger" se classe 3e avec 256 points contre 204 pour son jeune coéquipier, 5e du Mondial.
En 2017, "Dan The Man" est submergé sur le tour chrono (5-13) et présente un bilan d'une victoire contre deux à son collègue. Au championnat, sa plus grande régularité le place devant (200 pts à 168) mais le vent tourne pour de bon en 2018. Daniel Ricciardo constate que Max Verstappen est bien l'élu et que les incidents sont arbitrés en sa défaveur. L'Aussi lâche prise définitivement en qualification (5-13) comme en course (159 pts à 270) et il quitte Renault.
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Max Verstappen (Red Bull) après son crash avec Daniel Ricciardo (Red Bull) au Grand Prix d'Azerbaïdjan 2018

Crédit: Getty Images

2019 : Pierre Gasly (Red Bull)

Responsable de l'accident qui a détruit le seul exemplaire de la nouvelle monoplace en essais de pré-saison à Montmelo, le Français reste dans l'ombre du Néerlandais. Le samedi après-midi, il accuse en moyenne 0"8 de retard et ne bat qu'une fois son leader en 11 tentatives. Pour tenter de le sortir de ce cercle vicieux, l'équipe l'oblige à rouler avec les réglages de son voisin, ce qui n'arrange rien. Elle ne lui réserve jamais non plus les pièces nouvelles et, pire que ça, elle les enlève de sa monoplace lorsque Max Verstappen casse les siennes. Au Grand Prix de Hongrie, le pilote tricolore perd un duel crucial face à Alex Albon, au volant de sa Toro Rosso. Lors de la trêve estivale, Helmut Marko décide d'échanger les baquets de Pierre Gasly et Alexander Albon. Gasly "n'aime pas doubler", explique-t-il.
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Pierre Gasly (Red Bull) au Grand Prix d'Allemagne 2019

Crédit: Getty Images

2019-2020 : Alex Albon (Red Bull)

Bis repetita avec le Thaïlandais, promu à partir du Grand Prix de Belgique. Le delta se réduit un peu avec Verstappen : il est en moyenne à 0"6 et "il est capable d'être à 0"3 dans les bons jours", juge Helmut Marko. En désespoir de cause, l'équipe ressort une recette qui ne marche pas : elle lui colle le set up du Batave, pour un bilan cinglant fin 2020 : 0-17 en qualification et 105 points contre 214 au championnat. Le Thaïlandais a perdu sa place à Sakhir, premier de ses trois Grands Prix probatoires, en fracassant sa RB16 contre un mur. Ce qui fait dire à Marko : "Il ne supporte pas la pression."
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Alexander Albon (Red Bull) lors du Grand Prix d'Abou Dabi, le 13 décembre 2020

Crédit: Getty Images

2021-2023 : Sergio Pérez (Red Bull)

Le Mexicain arrive avec une solide réputation de finisseur, mais pas de flèche sur un tour. Il est dominé 2-20 en 2021 et 5-17 en 2022 mais l'équipe lui passe cette faiblesse car il se sacrifie régulièrement et a joué un rôle important dans le premier titre de Max Verstappen. En 2022, il a contribué au premier titre Constructeurs de Red Bull depuis 2013, mais il multiplie les erreurs et contreperformances en 2023.
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Sergio Pérez (Red Bull) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2023

Crédit: Getty Images

Battu 8 fois sur 10 en qualification, absent six fois de suite (série en cours) en Q3, responsables de plusieurs crashes, il apporte une contribution mineure au Mondial Constructeurs et commence à inquiéter ses dirigeants
"Cette voiture est beaucoup moins capricieuse, elle devait mieux lui convenir, explique Pierre Waché, le directeur technique de Red Bull Racing, dans notre vodcast "Les fous du volant", cette semaine. (…) En tant qu'ingénieur, on ne l'a pas obligatoirement bien aidé, ou pas assez. (…) Si on veut aller vite dans une voiture de course, il faut parfois prendre des risques sur les réglages. Et ces risques ont peut-être été mal calculés et ne l'ont pas obligatoirement aidé, en plus des petites erreurs qui se sont malencontreusement passées. Des erreurs qui ont été faites par rapport aux réglages de la voiture, pour maximiser la performance mais qui donnent une voiture moins contrôlable, je dirais."
Sous contrat encore en 2024, Sergio Pérez n'a rien à craindre, assure Christian Horner, tout simplement parce qu'aucun remplaçant n'est évident.
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