Formule 1 | Lando Norris (McLaren) outsider confirmé après le GP de Hongrie : "Si Max Verstappen abandonne..."

En à peine quelques semaines, le "meilleur des autres" a rajeuni de 18 ans. Incarnée en début de saison par le quadragénaire Fernando Alonso, la première opposition de Red Bull a, en deux Grands Prix, pris le visage bien plus juvénile de Lando Norris. À la fête à Silverstone, le Britannique a confirmé en Hongrie, sur un tracé totalement différent, qu'il est bel et bien devenu l'outsider numéro un de Max Verstappen. Et le leader incontestable de son écurie.

Il n'y avait de toute façon pas beaucoup de doutes à avoir sur ce second constat. Mais en laissant son coéquipier Oscar Piastri s'engouffrer à l'intérieur au premier virage, Norris avait donné à l'Australien l'occasion de bousculer la hiérarchie chez les "papaye". Finalement, l'écurie de Woking a remis ses pions dans l'ordre dès la première salve d'arrêts aux stands. L'absence de réaction du "rookie", en piste comme à la radio, a démontré qu'il s'agissait d'une évidence.

Bien plus vocal, parfois même véhément lorsqu'il s'agit de critiquer sa monture ou les interventions de son ingénieur de course William Joseph, le Britannique a, sur ces plans, quelques points communs avec son ami Verstappen. Il est exigeant. Et piquant. "Il y a eu beaucoup de critiques abusives envers McLaren, disant que nous ne faisions pas un assez bon travail, a-t-il lâché après avoir décroché un deuxième podium consécutif. Je suis content d'avoir prouvé à certains qu'ils avaient tort."

Ceux-là se sont effectivement définitivement trompés, puisque la performance de l'équipe de Woking en Hongrie a démontré que ses progrès n'étaient pas simplement circonstanciels. "Nous ne nous attendions pas à être aussi performants, a admis Norris en conférence de presse. Comparé à Silverstone, ce circuit ne propose pas autant de virages rapides. [...] C'est donc une bonne surprise."

Cela n'a pourtant pas empêché le pilote de 23 ans de se montrer encore plus exigeant avec sa MCL60, dont il a pourtant vanté les progrès en termes d'appuis, de maniabilité et d'usure des pneus. "On se plaindra toujours, a-t-il souri face aux journalistes. Même Max se plaint. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre autant que samedi." Chez McLaren, personne ne lui reprochera. D'abord parce qu'il s'agit d'un comportement normal pour un leader d'écurie. Ensuite parce que ses retours sont constructifs.

"Lando n'est pas simplement un leader aux points, il est aussi un leader qui tire l'équipe vers le haut, a souligné le patron de l'écurie Andrea Stella. Il n'est pas passif." Il est aussi clairvoyant. Conscient qu'il risquait de ne pas être en mesure d'accrocher la deuxième place s'il ne se débarrassait pas de Lewis Hamilton au plus vite, le pilote de Bristol a pris les bonnes décisions - en modifiant sa balance de freins, notamment - pour écarter son compatriote au virage n°2.

Encore en pleine progression, Norris peut enfin s'autoriser à viser beaucoup plus haut, malgré un important retard au Championnat (79 points de retard sur Alonso, 3e). Et même si Red Bull demeure intouchable. "Si Max abandonne, peut-être que... mais pour le moment, ces gars sont trop rapides, a-t-il confié après la course. Mais vu là où nous étions il y a quatre ou cinq courses, on se contente de ce que l'on a. Notre temps viendra plus tard."

En attendant de pouvoir rivaliser avec le Néerlandais, le chouchou de Woking continue de faire le show, sur les podiums ou devant les micros. Le rendez-vous est pris à Spa, le week-end prochain, où Verstappen s'attend à voir les McLaren "voler, et passer la courbe de Pouhon à fond." Ce que Norris a confirmé : "A une main. Et les yeux bandés."