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Grand Prix de Grande-Bretagne | De nulle part à challenger de Red Bull : McLaren, l'incroyable rebond

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 09/07/2023 à 21:13 GMT+2

McLaren est de retour ! Et personne dans le paddock ne peut le contester. Surtout pas Mercedes, Aston Martin et Ferrari, qui ont roulé derrière la MCL60 de Lando Norris, deuxième dimanche à Silverstone ; sinon celle d'Oscar Piastri, quatrième. Mais pour en arriver là, l'écurie de Woking a du opérer un rétablissement spectaculaire après avoir tiré la sonnette d'alarme en février dernier.

Max Verstappen (Red Bull) et Lando Norris (McLaren) au Grand Prix de Grande-Bretagne 2023

Crédit: Getty Images

Zak Brown n'est pas du genre à rester les bras croisés. Au soir des premiers tests de pré-saison sur le circuit de Sakhir, à Bahreïn, le patron de McLaren n'avait pas caché sa déception, et même son mécontentement face aux objectifs chiffrés non atteints par la nouvelle MCL60. Le directeur de l'équipe du Woking avait acté une décision radicale, un mois plus tard : se séparer de James Key, le directeur technique, responsable selon lui du fiasco.
Remercier un chef de projet est toujours un risque à un stade aussi précoce de la vie d'une monoplace, c'est un vide qui surgit dans une organisation qui fonctionne en flux tendu, mais le boss américain avait su remobiliser ses troupes et fixer un programme de développement agressif pour corriger le tir. Et prendre date pour début 2024 en recrutant un chef designer de renom, le Français David Sanchez, débauché de Ferrari.

30 points d'un coup

Lors des six premiers week-ends de courses, McLaren n'a pas franchement rassuré avec ses 17 points, laissant Alpine s'installer à la cinquième place du Championnat du monde des constructeurs, un minimum syndical pour l'une comme pour l'autre écurie. Les Orange passés encore plus au travers au Grand Prix d'Espagne et du Canada, le rebond spectaculaire est finalement arrivé en Autriche. Woking pas en mesure de produire toutes les pièces nécessaires à temps, Lando Norris a couru avec le seul nouveau package disponible, ramenant 12 points d'un coup, ceux de la quatrième place.
C'était un pactole à l'échelle de l'écurie, mais Silverstone a surpassé toutes les prévisions ; sans doute même celles de l'écurie qui comptait quand même beaucoup sur les virages à haute vitesse du circuit du Grand Prix de Grande-Bretagne pour briller. McLaren est arrivé à son Grand Prix national avec 29 points au compteur et en a ajouté 30 dimanche, grâce au tir groupé de Lando Norris, deuxième à 3"7 de Max Verstappen, qui bénéficiait avec un aileron avant redessiné de la version 2 du package introduit à Spielberg, et Oscar Piastri, quatrième à 7"7 avec une MCL60 dans la définition autrichienne. "Quand je vois qu'on est derrière les Red Bull, c'est un rêve auquel on n'aurait pas pu croire il y a une dizaine de courses", a avoué Oscar Piastri.

"Une longue course solitaire"

Auteur lui aussi de son meilleur résultat en carrière, à égalité avec le Grand Prix d'Italie 2021, Lando Norris, n'a pas caché son enthousiasme. "C'est dingue !, s'est-il exclamé. Je veux remercier toute mon équipe pour son travail incroyable. C'est le plus beau podium de ma carrière, surtout ici à domicile, c'est vraiment un moment très spécial. Mon coeur battait plus fort que d'habitude quand j'étais en tête ! C'était incroyable d'être dans la bagarre aujourd'hui. C'était sensationnel de se battre avec Lewis, j'ai résisté aussi longtemps que possible à Max et j'ai fait une longue course solitaire entre eux, mais c'était génial !"
Dimanche, une immense clameur s'est levée des tribunes de Silverstone lorsqu'il a brûlé la politesse au poleman Max Verstappen, coupable d'avoir relâché trop vite son embrayage au départ. Avec beaucoup d'aplomb, l'Anglais de 23 ans a joué sa carte à fond pendant quatre tours, quitte à solliciter ses pneus à l'excès. Doublé par le double champion du monde au cinquième passage, il a alors parfaitement géré. "Combien de tours pouvons-nous faire encore ?", lui a demandé son ingénieur, Will Joseph, au 20e des 52 passages. "Je suis content. C'est constant. Je peux maintenir le rythme", lui a-t-il répondu. Son ingénieur revenu à la charge cinq tours plus tard avec la même question, il lui a justement signifié qu'il voulait qu'on le laisse tranquille.

"Je m'en fiche, je suis deuxième !"

Dimanche, Lando Norris ne s'est pas contenté de chasser Max Verstappen, il a montré qu'il avait un âme de leader, doté d'un calme olympien précieux dans les moments cruciaux. Il a aussi fait un peu d'ironie en lâchant un "Ravissant !" lorsqu'il a appris qu'il devrait résister en pneus "dur" à la Mercedes de Lewis Hamilton lancée à ses trousses en "tendre". "Je ne suis pas sûr que c'était le meilleur choix, a-t-il expliqué. J'aurais voulu mettre les pneus 'tendre', ça aurait eu plus de sens mais je m'en fiche, je suis deuxième !"
Deuxième était le maximum possible encore une fois pour ceux qui ne s'appellent pas Max Verstappen, et Lando Norris saura attendre son heure. Et voir plus loin avec une sérénité nouvelle. S'il a pu hésiter ces dernières semaines devant la proposition que lui aurait formulée Audi en vue de 2026, il se sait désormais dans une réelle dynamique et il est enclin à écouter Max Verstappen, qui lui avait dit jeudi que la loyauté est la meilleure façon de se construire un avenir.
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Max Verstappen et Lando Norris

Crédit: Getty Images

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