Grand Prix de Las Vegas 2025 | Disqualifications de Lando Norris et Oscar Piastri : comment McLaren a-t-elle pu se saborder ?

À Las Vegas, McLaren est tombée deux fois sur le noir. Les monoplaces de Lando Norris et Oscar Piastri, respectivement deuxième et quatrième à l'arrivée, ont toutes deux été disqualifiées à cause de planches trop usées. Voici comment l'écurie britannique s'est trompée et pourquoi elle n'a pu échapper à une telle sanction.

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Video credit: Eurosport

N'en déplaise aux caustiques, Ferrari n'est pas la seule écurie capable de ne pas respecter un point essentiel du règlement technique. À Las Vegas, McLaren a vécu exactement la même situation que la Scuderia, en Chine. Les mêmes causes ont entraîné les mêmes effets : les monoplaces de Lando Norris et Oscar Piastri ont été contrôlées avec une planche trop usée. Elles ont donc été purement et simplement disqualifiées du Grand Prix. Voici trois questions, et leurs réponses, pour mieux comprendre ce tournant aux conséquences importantes.

Qu'est-ce que la "planche" ?

Il s'agit d'une pièce en résine placée sous les monoplaces. Son rôle est de limiter, pour des raisons de sécurité, la distance entre la partie basse de la voiture et le sol. Distance que les équipes cherchent à réduire au maximum, afin d'augmenter la vitesse et la stabilité en courbe. Elle a été imposée au milieu des années 1990, à la suite des accidents d'Ayrton Senna et Roland Ratzenberger. Longtemps faite de bois, elle est aujourd'hui constituée en résine. Neuve, elle mesure dix millimètres d'épaisseur.

Pourquoi Norris et Piastri ont été disqualifiés ?

À l'arrivée, la FIA a effectué un contrôle à différents points de mesure de cette planche. Le règlement stipule très clairement que l'usure de cette pièce ne doit pas excéder un millimètre - et que son épaisseur doit donc être supérieure ou égale à 9 mm. Celle installée sur la McLaren de Norris a été mesurée à 8,88 mm et 8,93 mm en deux points, tandis que celle de Piastri n'a pas atteint le seuil légal en trois points (8,96, 8,74 et 8,90 mm).
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Lando Norris (McLaren) au Grand Prix de Las Vegas

Crédit: Getty Images

Puisqu'il s'agit de mesures extrêmement précises, contrôlées avec des appareils précis à 0,001 mm près, il n'existe pas d'échelle de sanction. C'est tout blanc ou tout noir. Et toute infraction, même minime, dans ce domaine, entraîne une disqualification. Dans son communiqué, la FIA a d'ailleurs précisé qu'elle était "fermement convaincue que la violation n'était pas intentionnelle et qu'il ne s'agissait pas d'une tentative délibérée de contourner la réglementation". Mais les règles sont les règles.

Comment McLaren a-t-elle pu se tromper ?

Il faut d'abord préciser qu'il n'est pas surprenant que l'erreur de l'écurie ait été double, puisqu'elle se doit d'offrir le même matériel à ses deux pilotes - à la lutte pour le titre - même si les réglages peuvent différer. Pour leur défense, les responsables de l'écurie McLaren ont tenté d'avancer certaines circonstances atténuantes. À commencer par les conditions de piste qui ont très largement perturbé les séances de vendredi et de samedi. Le fameux "marsouinage", phénomène de rebonds omniprésent avec cette génération de monoplaces, a aussi augmenté l'usure. "Pendant la course, les deux voitures l'ont subi de manière importante et inattendue, a confié Andrea Stella dans un communiqué diffusé dimanche. Cela a entraîné des contacts excessifs avec le sol. Nous allons enquêter sur les raisons de ce comportement."
Les contacts subis par les deux pilotes au départ ont également été cités par le directeur de l'écurie, même si cet argument n'a sans doute pas été jugé recevable par la FIA. On peut aussi supposer que la qualité de l'asphalte, jugé indigne d'un Grand Prix de Formule 1 par Fernando Alonso et particulièrement bosselé à certains endroits, n'a rien arrangé. C'est la raison pour laquelle la voiture de l'Australien a parfois généré des étincelles de manière excessive. En revanche, difficile d'imaginer que la FIA ait fait preuve d'une sévérité accrue après avoir découvert, au Brésil, que plusieurs équipes utilisaient différents stratagèmes plus ou moins légaux pour limiter l'usure des planches. McLaren a simplement mal évalué la marge dont elle disposait. Et cela lui a coûté très cher.

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