Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Lewis Hamilton (Mercedes) : "Ma course la plus difficile"

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 26/05/2019 à 20:05 GMT+2

GRAND PRIX DE MONACO - Lewis Hamilton a eu l'impression de faire bien plus de 78 tours avant de pouvoir brandir le trophée de vainqueur, dimanche. Avec un pneu dégradé avant la mi-course, et bientôt les quatre, il a piloté pour contrôler Max Verstappen (Red Bull) et ses émotions.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Monaco 2019

Crédit: Getty Images

La course de Lewis Hamilton aura été un acte de résistance, dimanche à Monaco. Une litanie de plaintes aussi. La première alerte est arrivée dès le 32e des 78 tours du Grand Prix. Le Britannique de Mercedes roulait depuis son pit stop du 12e tour en "medium", pressé par Max Verstappen (Red Bull) poursuivi par Sebastian Vettel (Ferrari) et son coéquipier Valtteri Bottas, tous en "dur". "Le pneu avant droit se dégrade", lance le leader. Trois boucles plus tard, il précise sa pensée : "Vous avez envisagé de me mettre des "dur' ?" Puis au 42e, plus insistant auprès de Peter Bonington, son ingénieur de course : "Je dois avoir les mauvais pneus, l'ami". "Bono" doit le calmer à nouveau.
picture

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Monaco 2019

Crédit: Getty Images

Au 49e passage, Hamilton répète que ses pneus sont "morts", et la réponse qui lui est faite est la même : sa stratégie est la bonne… En termes de pitstop, car en termes de choix de gommes, les cerveaux gris savent depuis un moment qu'ils se sont loupés.
Pressé par Max Verstappen, qui a écopé de cinq secondes de pénalité pour une sortie de stands imprudente à côté de Valtteri Bottas - qu'il a bousculé -, Lewis Hamilton déploie des trésors de précaution pour ne pas glisser plus de l'avant. Il assure l'essentiel dans le tunnel en lâchant systématiquement la Red Bull.

Huit secondes plus lent que sa pole

Le ton monte… "Je ne sais pas ce que vous espériez quand vous m'avez mis ces pneus. Il vous faut un miracle…", balance le n°44, sur le ton énervé. En 2015, il avait réclamé dans les mêmes conditions un arrêt au stand de confort, et tout perdu sur un mauvais calcul de marge de son stand. Là, il n'en est pas question… Et James Wolves clôt le débat au 60e passage : "On sait que tu peux le faire", l'assure le stratégiste en chef.
Lewis Hamilton passe à autre chose. La bataille s'intensifie. Mercedes l'appelle au 69e passage, en écho à Red Bull qui vient de galvaniser Max Verstappen. Il a évidemment droit à plus de puissance, lui aussi. Le quintuple champion du monde gère le trafic. Nico Hülkenberg (Renault), qu'il ne se presse pas de rattraper sans être sûr que l'Allemand a compris qu'il ne doit pas se mêler de ses affaires. Drapeau bleu, l'Allemand s'efface en pro à l'entrée du tunnel.
Effacé l'obstacle, il passe sur Kevin Magnussen (Haas) en point de mire, gère son allure, pratiquement huit secondes plus lente que le chrono de sa pole position. Max Verstappen allonge systématiquement son freinage en arrivant à l'épingle. De l'intox pour mieux s'ouvrir subitement l'intérieur. Hamilton s'en doute bien et assure ses arrières.
Le décompte de tours est lancé depuis un moment. 76e révolution du circuit princier... La Mercedes n'est pas exactement à portée de la Red Bull, mais on sent Max Verstappen prêt à un coup de force pour une victoire virtuelle. Il n'a pas cinq secondes de garde sur Vettel et Bottas mais se lance à l'assaut de la Flèche d'argent. De trop loin. La roue avant droite de la RB15 bouscule l'arrière gauche de la W10 n°44. Hamilton s'y attendait et coupe la chicane. On ne l'y reprendra pas.

"Je me suis battu dans l'esprit de Niki"

A l'arrivée, #LH44 rend hommage à l'ami et champion disparu en pointant le "Niki Lauda" inscrit à l'arrière de son heaume, réplique exacte du casque de l'Autrichien des années McLaren.
A côté de sa Mercedes constellée de références à celui qui était le président non exécutif de l'équipe - petite étoile, halo rouge, capot "Danke Niki" - Sebastian Vettel a garé sa Ferrari en face du panneau "2". L'Allemand avait dès jeudi choisi de faire tout le week-end avec la version du casque de Niki Lauda des années Ferrari.
"Cela a été le plus course plus difficile que j'ai jamais eue à faire, je me suis battu dans l'esprit de Niki, déclare Lewis Hamilton, qui affirme qu'un second arrêt n'a jamais été une option. Je sais qu'il le regarde de là-haut en tirant son coup de chapeau. J'ai essayé de le rendre fier." Sans oublier par quoi il vient de passer. "Je n'avais pas piloté avec de tels pneus depuis Shanghai en 2007", estime-t-il. En Chine, il avait fini dans un bac à gravier, son titre mondial et ses pneus limés avec.
Chez Mercedes, les mots sont les mêmes. "Lewis, cette victoire est digne de Niki. Bien joué ! Tu as fait un boulot incroyable", lui a lancé Toto Wolff, dans le tour d'honneur. "Celle-là, elle est pour Niki", a complété James Vowles.
Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix de Monaco 2019
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité