Grand Prix de Monaco | Essais libres 3 | Max Verstappen (Red Bull) au top, Lewis Hamilton (Mercedes) dans le rail

Tout est prêt chez Red Bull pour faire un gros coup lors de la qualification du Grand Prix de Monaco, la plus importante de la saison. L'équipe autrichienne a tourné samedi la page d'une première journée chaotique, entre erreur de réglages sur la RB19 de Max Verstappen et rythme insuffisant pour celle de Sergio Pérez. L'équipe championne du monde en titre a réalisé les deux meilleurs temps des essais libres 3, avec Max Verstappen en 1'12"776 et Sergio Pérez dans son ombre, à 0"073. Suivant des tours dissembables et intrigant : Verstappen a dominé de l'avant-dernier virage à l'entrée du tunnel, et Pérez le reste du circuit.

Cependant, il ne faudrait pas croire que le Néerlandais et le Mexicain ont piloté le coude à la portière. Le double champion du monde a joué avec les rails pour en arriver là. Et il s'en est fallu de quelques centimètres pour qu'il ne reste planté au virage n°1. Ce à quoi Lewis Hamilton (Mercedes) n'a pas échappé quelques centaines de mètres plus haut.

Le Britannique venait d'établir le meilleur partiel dans le secteur 1 et dévalait Mirabeau, en direction de l'épingle, lorsqu'un accès brutal de sous-virage lui a fait perdre le contrôle de sa W14. Et l'a dirigé dans le rail. Bloqué, sans possibilité de reculer, il est sortie de sa machine et a pris la direction des stands, le pas lent, l'âme en peine. C'est un peu ça, Monaco : il faut avoir de la chance pour s'en sortir et continuer de rouler pour prendre de la confiance, un élément essentiel de la performance dans cet environnement exigu.

Avec sa W14 revue et corrigée, Lewis Hamilton a ainsi échoué au huitième rang, à 0"710 de la RB19 n°1, même si son début de tour l'aurait probablement amené plus haut dans la hiérarchie. Ce que George Russell n'est pas parvenu à faire non plus, en dépit là encore d'une grosse prise de risque. Pour l'heure, il n'encaisse pas les bosses et il ne s'en sort.

On est bien d'accord, on ne comptait pas sur l'équipe managée par Toto Wolff pour challenger celle de Christian Horner. Dans ce registre, on pensait d'abord à Ferrari, dont les SF23 ont quelque peu souffert. Le plus rapide en essais libres 1 et accidenté en essais libres 2 vendredi, Carlos Sainz a plafonné à 0"485. Quant à Charles Leclerc, septième à 0"699, il a semblé régresser au "rossa" imprévisible, à la limite de la dangerosité.

"Pouvez-vous vérifier (les data) au premier esse de la piscine ? On talonne, un truc de dingue", a-t-il demandé, à mi-séance. Pour rappeler quelques minutes plus tard, franchement inquiet et annoncer : "Nous devons changer les réglages. Nous devons la relever au esse de la piscine car je n'ai pas de contrôle de la voiture."

On le voit, les rivaux de Red Bull ont du mal à rassembler les pièces du puzzle à l'approche de la qualification (à 16h). Et finalement, seule Aston Martin a tiré son épingle du jeu. Pas avec Fernando Alonso mais Lance Stroll. Discret depuis le début du week-end, le Canadien a signé le troisième temps, à 0"166, presque 0"3 plus vite que la meilleure des Ferrari. Avec 16 pilotes dans la même seconde, il ne fallait pas traîner, et l'Espagnol n'était peut-être pas en mode attaque. Depuis 2010, il sait qu'un accident en essais libres 3 peut coûter très cher, et il s'est contenté d'un 14e chrono, à 0"921.

Avec des places offertes aux challengers, Lando Norris (McLaren) et Pierre Gasly (Alpine) en ont profité pour se glisser dans le top 6.