Grand Prix de Monaco | Esteban Ocon (Alpine) : "On a vraiment lâché les chevaux comme il faut"

Esteban Ocon peut savourer sa performance en qualification, samedi à Monaco. Elle avait déjà des allures d'exploit, vu que l'Alpine ne s'était jamais battue dans l'exercice du tour chrono avec des Red Bull, Aston Martin ou Ferrari. Un peu moins de trois heures après la fin des hostilités, elle s'est transformée en troisième place suite à la pénalité infligée à Charles Leclerc (Ferrari).

Il est déjà parti troisième sur une grille de départ, à Monza en 2017 et à Spa en 2018. Auteur du cinquième temps en Italie, il avait surfé sur la pluie et les pénalités, adverses et avait récidivé au mérite, sans circonstances particulières, en Belgique, encore sur une piste mouillée. Sans lui faire injure, sa quatrième place qualificative au Grand Prix de Monaco, samedi, était peut-être plus belle. Elle l'est devenue réellement trois heures après la fin de la séance, et la décision des commissaires de pénaliser de trois places Charles Leclerc (Ferrari), coupable d'une gêne sur Lando Norris (McLaren).

Embarqué dans une Q3 assez folle, où chacun devait se faire une place sur la grille à la force du poignet, dans des conditions normales, Esteban Ocon a sans doute surpassé les espérances de son équipe et les possibilités de son Alpine A523 en s'invitant à la table des grands. Détenteur de la pole position, il s'est finalement fait doubler par Charles Leclerc (Ferrari), puis son ancien coéquipier Fernando Alonso (Aston Martin) et enfin l'extraordinaire Max Verstappen (Red Bull).

Au bout du compte, 0"188 lui ont manqué, mais on ne savait pas sa monoplace capable d'un tel tour de force. "On a vraiment lâché les chevaux comme il faut dans le dernier tour, a-t-il raconté au micro de Canal+, alors que Charles Leclerc (Ferrari) était encore sous enquête dans les bureaux de la FIA. On a construit le week-end comme il fallait. On avait une voiture difficile à conduire au début de la qualification mais vachement mieux sur la fin. C'est top ! Un bon boulot de l'équipe. On a mis tout dans l'ordre pour être quatrième."

A la question de savoir comment il avait vécu ses rétrogradations successives, le Normand a tenu à relativiser les choses. C'était inéluctable vu sa position de passage dans ce dernier run et l'évolution importante de l'adhérence. "Un peu déçu, forcément, parce qu'on s'est vu dégringoler, a-t-il avoué. On a pris ce choix de sortir tôt pour éviter les drapeaux jaunes comme à Miami. On a fait une très bonne qualification. C'est un poids qui s'enlève. C'est généralement beaucoup de stress cette qualification. C'est énormément de travail. J'ai tapé le mur très fort - je pensais avoir laissé mon demi-train sur ce virage 7 - mais j'ai gagné un peu de temps en tapant si fort. La voiture est solide !", a-t-il conclu, en rigolant.

"Troisième est une super place pour démarrer à Monaco, et alors que je suis heureux de ça, nous ne pouvons nous en contenter car il reste encore beaucoup de chemin à parcourir", a réagi le vainqueur du Grand Prix de Hongrie 2021.

Après quatre Grands Prix où le moyen l'a disputé au médiocre chez Alpine, et le rebond esquissé à Miami il y a trois semaines, cette performance est assurément un énorme soulagement, un coup de fouet qui contribue à faire redescendre la pression. Et la septième place de Pierre Gasly confirme qu'elle n'est pas une performance isolée, même si Monaco reste un circuit à part dans la saison.

"Aujourd'hui, tout tournait autour d'une bonne communication entre les pilotes et les ingénieurs et d'une exécution propre de la part de l'équipe tout en restant serein sur ces trois sessions très animées et intenses. C'est toujours formidable d'être dans le match pour la pole position, avec Esteban profitant d'une piste calme pour s'offrir provisoirement la pole grâce à un tour exceptionnel", a félicité Alan Permane, le directeur sportif.