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GP de Monaco | Stratégies du néant, lenteur… 7 raisons pour expliquer la course la plus ennuyeuse de tous les temps

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 27/05/2024 à 15:11 GMT+2

Le championnat du monde de l'ennui. Le top 10 du Grand Prix de Monaco n'a pas changé entre la grille de départ et l'arrivée du 78e tour, dimanche en Principauté. Un fait jamais-vu dans l'Histoire de la Formule 1 qui s'explique par un concours de circonstances. Entre circuit peu sollicitant, pneumatiques inusables et stratégies fermées à double tour.

Lance Stroll (Aston Martin) au Grand Prix de Monaco 2024

Crédit: Getty Images

Un circuit peu agressif pour les pneus

Pirelli Motorsport a l'habitude de décomposer chaque tracé en huit critères pour donner une idée du challenge proposé aux équipes et aux pilotes en termes de gommes.
Monaco est un cas unique au calendrier : il comporte quatre caractéristiques les plus favorables en termes de contraintes pneumatiques : les appuis forts offrent une traction maximale (note de 5/5) et présente une abrasion très faible (1/5), avec un stress sur le pneu limité (1/5) et des contraintes latérales également quasi nulles (1/5).
A Monaco, les gommes ne s'usent donc pas. La norme est d'un arrêt et la stratégie y joue un rôle encore moins important qu'ailleurs.
Grand Prix de Monaco 2024 - Pirelli

Stratégie : le scénario du pire

Le crash entre la Red Bull de Sergio Pérez et les Haas de Kevin Magnussen et Nico Hülkenberg au premier tour a permis un changement de gommes pour tous les pilotes pour le second départ. L'usure très faible a fait le reste : les pilotes sont allés au bout. Ceux qui avaient passé des "dur" - le top 4 - mais des "medium" aussi ! Et dire que Pirelli avait apporté les trois types de pneus les plus tendres de sa gamme (C3, C4, C5) !

Une course de lenteur

Pourquoi ? Parce que le Grand Prix de Monaco est une course de positions : un pilote occupe une place dans le peloton et il ne la lâche que s'il est obligé par le règlement de rentrer (il doit rouler avec deux types de pneus).
Le fait que les pilotes soient repartis au 2e tour avec des nouvelles enveloppes a poussé à l'extrême la gestion du capital pneu. Jusqu'à la caricature puisque le top 10 n'a pas changé entre la première grille de départ et… l'arrivée. Un fait unique, les pires précédents étant les top 6 figés de Monaco 2018, Singapour 2018 et Spa 2021.
GP Monaco 2024 - Les stratégies

Des plans diaboliques

L'arrêt moyen coûte 19 secondes et certains pilotes ont joué avec les écarts pour dissuader des rivaux de stopper. Chez Ferrari, Carlos Sainz avait ordre de ne pas laisser George Russell (Mercedes) à plus de 17 secondes. Lando Norris (McLaren), qui a suivi l'Espagnol toute la course, n'a ainsi jamais eu les fameuses 19 secondes d'avance pour rentrer avec l'assurance de revenir en piste à la même position.
Dans un autre registre, Fernando Alonso (Aston Martin) a créé un bouchon devant un train composé de Daniel Ricciardo, Logan Sargeant (Williams), Guanyu Zhou (Sauber) et Valtteri Bottas (Sauber) pour donner l'espace suffisant à son prédécesseur, son coéquipier Lance Stroll, de s'offrir un pitstop "gratuit".
De jolis plans qui auraient pu voler en éclats avec l'intervention d'une voiture de sécurité, mais celle-ci est restée au parking (comme en 2021 et 2023). Néanmoins, vu le déroulement du Grand Prix, il n'est pas dit que les équipes auraient mordu à l'hameçon.

Une météo clémente

Une averse a souvent mis les stratèges sous tension, et accouché de naufrages retentissants comme Ferrari avec Charles Leclerc en 2021. Le ciel n'a pas donné de coup de pouce à la course dimanche, et c'était sûrement mieux pour les Rouges.

Un trafic limité

Les retardataires peuvent être un motif de distractions pour les leaders au moment de leur céder un tour. Une piste chargée peut créer de la confusion, des rebondissements. Les quatre abandons du premier tour ont réduit de 20% l'activité en piste, donc les cas de situations chaudes.

Des pilotes Red Bull spectateurs

Une voiture de pointe qui part en milieu ou fond de grille, c'est l'assurance de booster les stats de dépassements. Alors, deux… Sauf que la RB20 de Sergio Pérez, partie 16e, a été éliminée au départ. Et que celle de Max Verstappen, figée à la 6e place par les changements de gommes pour le 2e départ, était trop peu dans son élément en Principauté pour forcer la décision ou menacer quiconque.
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