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Chez Mercedes, Lewis Hamilton est devenu tout puissant, peut-être trop

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 29/10/2015 à 11:02 GMT+1

FORMULE 1 - Lewis Hamilton (Mercedes) a magnifié son palmarès avec un 3e titre dimanche mais ses blockpass à répétition sur Nico Rosberg nuisent à son image.

Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2015

Crédit: AFP

Si ses deux titres lui assuraient une présence dans l'histoire du Mondial, ce troisième sacre lui offre une place inoubliable en le mêlant aux plus grands du sport. Au point qu'outre-Manche on a déjà tranché la question dans un sondage le proclamant plus grand pilote britannique de tous les temps. Entendez par là au-dessus de Jim Clark, incarnation de l'élégance fauchée en plein vol en 1968 sur la route d'un troisième sacre. Le genre de destin sacralisé impossible à contester sous peine de risquer le blasphème.
Dimanche soir, le berceau de la Formule 1 s'est pourtant empressé de passer outre. En toute connaissance de cause, il faut le supposer. Voilà en tous les cas qui montre que rien n'est donc figé, que le sport sait se régénérer et c'est heureux.
Avec un troisième titre, des stats de victoires et de pole positions se rapprochant des sommets, Hamilton vient de trouver une juste reconnaissance là où Michael Schumacher l'avait précédé en imposant l'évidence de ses sept titres à la quintuple légende Fangio que l'on pensait indétrônable.
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Lewis Hamilton (Mercedes) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2015

Crédit: AFP

Les chiffres n'étant pas tout, qu'est-ce qu'a donc bien pu faire Lewis Hamilton pour mériter tout ça ? Pour s'inscrire dans la droite ligne des montres sacrés Juan Manuel Fangio, Jim Clark, Niki Lauda, Alain Prost, Ayrton Senna et Michael Schumacher ? Il a quitté son giron de toujours, McLaren, vexé de ne pas être perçu comme un pilote essentiel, capable de perpétuer son histoire en digne héritier d'Alain Prost et d'Ayrton Senna. Une décision courageuse, très risquée, qui l'a mené à une gloire insoupçonnable surpassant ce qu'il avait réussi à Woking. Qui a l'avantage aujourd'hui de faire oublier l'échec du projet Michael Schumacher, pour qui Mercedes était revenu à l'origine. Et qui lui permet d'écrire un nouveau chapitre extraordinaire de la marque magnifiée par Juan Manuel Fangio dans les années 50.

Rosberg atteint du syndrome Webber ?

Dimanche, on a vu le champion à l'oeuvre, dans sa dualité de roi abusant du blockpass (il avait déjà fait le coup à Suzuka) cher aux pilotes de motocross et d'attaquant invétéré qui sait que la course le paiera tôt ou tard de ses aléas. Sûr de sa bonne étoile, il était habité d'une assurance contre laquelle on ne peut rien.
Un peu comme Michael Schumacher vis-à-vis de Kimi Räikkönen à Magny-Cours en 2002, il a fait rendre les armes à son ultime rival. A ceci près que Rosberg est aujourd'hui un pilote déboussolé, écoeuré, peut-être même en bout de course. Humilier un adversaire c'est en faire un ennemi, et Hamilton n'avait pas besoin d'en rajouter avec une casquette. Le drapeau à damier tombé sur le suspense, Hamilton aurait dû être magnanime.
Aujourd'hui, il faut se demander si Nico Rosberg n'est pas atteint du syndrome Mark Webber, l'Australien tétanisé lors de ses départs et constamment passé au broyeur des médias par Sebastian Vettel.
Lewis Hamilton n'a peut-être pas eu la meilleure attitude qui soit en s'aliénant sans doute définitivement Nico Rosberg dans un geste aussi surprenant qu'un coup de pied de Valentino Rossi. Il ne tenait qu'à lui de s'acheter de la tranquillité pour la suite. Dimanche, 2016 a peut-être commencé sur de mauvaises bases. Mais c'est bien lui qui l'a voulu. Le fait du roi.
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