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Grand Prix des Etats-Unis | Trompé par Ferrari et martyr statistique : le ras-le-bol de Charles Leclerc

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 23/10/2023 à 08:55 GMT+2

Encore raté ! Charles Leclerc a débuté de la pole position sans finir en vainqueur - loin s'en faut - dimanche à Austin. Pour la dixième fois de suite, le Monégasque a subi. L'affaire a été réglée dès le départ. Mais pour ajouter à cette série noire qui n'en finit pas, les stratèges de Ferrari l'ont embarqué dans une impasse. La sixième place était son plafond de verre. Avant la disqualification.

Charles Leclerc (Ferrari) au Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique 2023

Crédit: Getty Images

Les faits sont têtus, les chiffres cruels. Charles Leclerc a manqué pour la dixième fois consécutive l'opportunité de gagner en partant de la pole position, dimanche à Austin. Auteur de 21 positions de pointe en carrière depuis 2019, le Monégasque n'a gagné que quatre fois de l'emplacement le plus couru de la grille, la dernière à Melbourne, le 10 avril 2022.
On le sait, le pilote de la Principauté n'est pas du genre à aller au contact dans le combat rapproché. Il a appris de certaines erreurs au début de sa carrière, les autres ne le savent que trop et en jouent. Pas plus tard que samedi, il s'est fait coincer par Max Verstappen (Red Bull) au départ du sprint. "J'aurais fait la même chose", a-t-il soufflé. Pas sûr…
Dimanche, il était en pole position du Grand Prix des Etats-Unis d'Amérique et l'histoire a bégayé. Il n'y a même pas eu de duel : il est mal parti et Lando Norris (McLaren) lui a filé sous le nez. Plus tard, Max Verstappen (Red Bull) l'a doublé sans lui laisser de place au virage n°12. Mais ça n'était pas répréhensible selon les commissaires de la FIA.

"Pas la voiture pour convertir le dimanche"

Interrogé par Canal+ à l'issue d'une course gâchée par un plan à un arrêt, il a exprimé sa lassitude devant le traitement médiatique qu'il lui est réservé depuis des mois. "Il faudrait arrêter avec cette statistique parce que je fais un très bon job les samedis, a-t-il coupé. Ça tourne toujours sur une statistique négative. En course, on n'arrive malheureusement pas à convertir, mais aujourd'hui je n'ai pas la voiture pour convertir le dimanche. J'espère qu'un jour je l'aurai et j'espère changer un jour cette statistique. Pour l'instant, je suis très content des performances qu'on a le samedi. Après, en dégradation (pneumatique), on est clairement moins bons que les autres. Il y a beaucoup de boulot sur ça."
C'est vrai, il a d'abord souvent pâti d'usure excessive de ses gommes, et il reste un homme du samedi plus que du dimanche. Exactement ce que l'on a pu reproché à George Russell dans un passé pas si lointain.

"J'aurais voulu que ça se règle sur la piste"

Cependant, il a fait face à d'autres écueils, subi un autre handicap insupportable dimanche au Circuit des Amériques. Il a été le seul à stopper une fois dans un peloton où deux haltes était la norme évidente. Mais pas pour Ferrari… "Les chiffres qu'on avait avant la course nous disaient que c'était très serré en un ou deux stops, a-t-il plaidé au micro de Canal+. Clairement ça ne l'était pas parce que tout le monde a fait deux stops, sauf nous. Il va falloir qu'on regarde, qu'on comprendre où on a fait une erreur. On a perdu beaucoup de points, ça fait mal..."
"On a eu une mauvaise lecture de la course avant, a reconnu Frédéric Vasseur, le directeur d'équipe. On était un peu entre les deux : on a pris deux stops pour Carlos, je pense que c'était la bonne stratégie. Un stop avec Charles, ça ne l'étais pas. Charles a plutôt fait du bon travail : il a sauvé les meubles et les points qu'on pouvait avec cette stratégie. Carlos part P4, il fait P4, il fait le boulot, on fait le boulot. Ça se passe plutôt bien. On a eu un début de course plutôt difficile, les deux derniers tiers de la course sont plutôt meilleurs que Norris. Le sujet est que Charles part en pole position et on a la stratégie à un arrêt qui n'est pas la bonne."

"Le pilote n'a pas la vision complète de la course"

Pour ne rien arranger à l'affaire, "Charlot" a laissé transparaître une certaine amertume à une quinzaine de tours de la fin, lorsque la Scuderia lui a demandé d'arrêter de bloquer son coéquipier. "Pourquoi dois-je le laisser passer ? On en parlera après la course", s'est-il insurgé. "Mon point de vue a changé, a-t-il rectifié à l'arrivée. J'ai demandé des explications après, et on m'a dit que Pérez arrivait derrière, avec une bonne performance aussi. C'était compréhensible qu'il ne fallait pas se battre avec Carlos car il ne pouvait pas perdre aussi une place. Je comprends. Je pensais que Carlos était seul au monde. J'aurais voulu que ça se règle sur la piste mais je comprends bien le choix après avoir compris la situation."
"Le problème est que le pilote n'a pas la vision complète de la course: la position des autres, la vitesse des autres… A un moment donné, Charles a été frustré par ça, a plaidé son patron, Fred Vasseur. Mais quand il a compris que Russell ou Pérez arrivait derrière, il a compris ce qu'on lui demandait et il l'a plutôt bien fait." Mais ça, c'était avant le couac de la disqualification pour usure excessive des patins situés sous le plancher de la SF23 n°16. Un week-end à double facette pour l'infortuné Monégasque. A l'endroit en essais, à l'envers en course...
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