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Suzuka Story : 1990, Ayrton Senna se venge en huit secondes contre Alain Prost

Stéphane Vrignaud

Mis à jour 07/10/2016 à 15:34 GMT+2

GRAND PRIX DU JAPON - Suzuka n'aura pas eu besoin de longtemps pour s'installer dans la légende de la F1. Cette semaine, nous vous proposons de vous replonger dans plusieurs éditions mythiques de la course nippone. Après l'accrochage de 1989 entre Prost et Senna, son ultime conséquence avec l'accident de 1990...

Alain Prost (Ferrari) et Ayrton Senna (McLaren) au départ du Grand Prix du Japon 1990

Crédit: Panoramic

En considérant 1988 et 1989, 1990 fait donc figure de belle entre Prost et Senna, même si Suzuka ne les départagera pas forcément. Senna est confortablement installé en tête du Mondial, avec 78 points contre 69 au Français. La victoire vaut 9 points mais il restera encore une course à disputer, en Australie. Un détail quand même : Senna a gagné une fois de plus que Prost (6-5) et un abandon tricolore lui suffirait...
Mais à la différence des deux années précédentes, chacun est bien dans ses pénates : le Brésilien chez McLaren, le Français chez Ferrari. Senna est en position de force. A ceci près qu'un détail le chiffonne : l'emplacement de la pole est toujours à droite, sur la partie non roulante donc plutôt sale de la piste. Il est allé voir les officiels quelques jours avant les essais, avec son coéquipier de McLaren, Gerhard Berger, pour demander à déplacer la pole. On lui assure que le jour du départ, la pole sera à gauche.
Il se livre donc sans retenue et signe sa position de pointe n°51, avec 0"232 d'avance sur Prost. Mais le plus dur rester à venir : Jean-Marie Balestre, le président de la FIA, refuse de changer le côté de la pole, ce qui s'est pourtant déjà fait sur d'autres circuits comme Estoril.

"Perdre ainsi est dégueulasse"

A fleur de peau, Senna claque la porte au briefing des pilotes. Nelson Piquet (Benetton), son compatriote honni, a réclamé de pouvoir court-circuiter la chicane en cas de difficulté, et cette simple évocation de 1989 l'ulcère. Le sujet, pour lui, c'est le déplacement de la pole position dont on ne parle plus.
La coupe est pleine : après un troisième départ consécutif manqué à Suzuka, le Pauliste reste pied au plancher derrière Prost, qui se décale pour enrouler le virage numéro un. La trajectoire est académique, au contraire de celle de Senna, qui fonce dans une brèche qui doit se refermer. Il n'avait aucune chance de dépasser la Ferrari, puisque sa roue avant gauche était au niveau de la roue arrière gauche de la Ferrari. Les deux bolides sont emportés dans une sinistre chorégraphie...
Senna tient sa vengeance, Balestre fulmine. Il est resté à Paris. Sans ça, il aurait ordonné un nouveau départ… "C'est un scandale qu'un championnat du monde se décide suite à une telle collision (…), d'une manière aussi lamentable." Pour une fois, ses propos à l'endroit de Senna sont équilibrés.
"Perdre ainsi est dégueulasse.Nous n'étions même pas côte à côte. Cet homme ne vaut rien. Il n'existe plus pour moi", s'emporte Prost, qui confie que l'idée de solder le contentieux aux poings lui a traversé l'esprit.
Pourquoi c'est historique : le départ et l'accrochage les plus célèbres de l'histoire de la F1, à égalité avec celui de 1989.
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