Grand Prix du Mexique | "Je ne m'y attendais pas" : Charles Leclerc et Ferrari en pole, une surprise pour tout le monde

"C'est une surprise, une bonne surprise." Auteur de la pole position (1'17"166) à Mexico samedi soir, Charles Leclerc n'a pas caché son étonnement devant la performance réalisée par son écurie. Pour la première fois depuis Monaco 2022, la Scuderia Ferrari a verrouillé la première ligne d'un Grand Prix au nez et à la barbe des surpuissantes Red Bull malgré l'ultime amélioration du triple champion du monde Max Verstappen, distancé de 97 millièmes.

Ce regain soudain de performance en Q3 a surpris tout le monde, à commencer par Leclerc et Carlos Sainz eux-mêmes. Comment ont-il pu extraire tout le potentiel de leur SF-23 alors que les monoplaces rouges paraissaient en retrait depuis la première séance d'essais libres de vendredi ? A l'issue des entraînements, Ferrari était attendue comme la quatrième force du plateau et devait donc viser, au mieux, la deuxième moitié du Top 10.

Leclerc s'était même montré pessimiste quant à une éventuelle pole face au réveil des McLaren et aux progrès de Mercedes. Connaissant la probité du Monégasque, toujours cash sur son ressenti et ses chances, il ne s'était pas lancé dans un jeu de dupes.

"Cela fait deux week-ends que nous ne sommes pas favoris pour la pole. On va finir par ne plus croire ce qu'on dit, a-t-il plaisanté à l'issue de la séance. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à la pole. Il me semblait qu'il nous manquait pas mal de choses après la FP3. Mais, je ne sais pour quelle raison, on a tout mis bout à bout avec les pneus neufs. On a gagné beaucoup de temps. Je me concentre vraiment sur la course de demain (dimanche) car j'ai vraiment envie de convertir ma pole position en victoire."

L'étonnement retombé, la Scuderia Ferrari sait que le plus dur se trouve encore devant elle. Ses voitures jouissent certes d'une vitesse de pointe supérieure à Red Bull de 4km/h, mais le premier virage du Grand Prix le plus haut perché de la saison (2 240 m) se trouve à 830 mètres du premier emplacement de la grille. Un scénario à trois voitures de front au bout de la ligne droite n'est évidemment pas à exclure. Il est même plus que probable que les poursuivants de Leclerc profitent de l'aspiration, et ce même si Verstappen, le plus féroce d'entre eux, venait à être pénalisé par les commissaires pour avoir tardé à sortir de la voie des stands en Q1.

Leclerc a gardé tous ces paramètres à l'esprit, lui qui accumule les déceptions après avoir converti seulement 4 de ses 22 pole positions en victoires, la dernière intervenant en Australie en 2022. Depuis, le Monégasque a enchaîné 10 déconvenues comme la semaine dernière à Austin où il a subi une erreur stratégique de son écurie avant d'être finalement disqualifié : "Je ne suis pas certain qu'être en pole ici soit la meilleure position départ, mais ça me va, je suis heureux, je l'accepte avec plaisir. On va essayer de finir le travail."

"On n'est pas aussi fort avec des réservoirs pleins, on sait aussi qu'on souffre sur les pneus arrières", a rappelé avec raison Sainz, deuxième sur la grille. Ferrari devra dérouler une partition parfaite, de la stratégie aux arrêts, pour contenir les prétendants à la victoire durant 71 boucles. La mission s'annonce périlleuse mais pas impossible, surtout après ce tour de magie réalisé par les hommes de Maranello. Il en faudra encore un dimanche à 21 heures pour réussir le doublé en course. Le dernier remonte à mars 2022 (Bahreïn).