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GP DE FRANCE - Ferrari sert la victoire à Red Bull sur un plateau d'argent : 108 points en moins pour Charles Leclerc

Jeremie Bernigole

Mis à jour 26/07/2022 à 12:28 GMT+2

GRAND PRIX DE FRANCE - Fautif pour la deuxième fois de la saison, Charles Leclerc (Ferrari) a perdu de précieux points au Castellet. A dix Grands Prix du terme, le Monégasque accuse un débours de 63 unités sur Max Verstappen (Red Bull). Entre ses erreurs et celles de son écurie, Leclerc a perdu une centaine de points. On a fait les comptes. Et ils donnent des maux de tête aux tifosi.

"Ferrari fait trop d'erreurs pour encore y croire, Verstappen peut conduire le coude à la portière"

Un gouffre. Au lendemain du Grand Prix de France, Max Verstappen (Red Bull) distance Charles Leclerc (Ferrari) de 63 points au championnat. Un écart inédit en F1 ces cinq dernières années après 12 manches... et qui paraît difficilement surmontable pour le Monégasque, à dix courses du terme. L'an dernier, Verstappen comptait un débours de 3 unités sur Lewis Hamilton (Mercedes).
Alors, lundi matin, la presse internationale était unanime : par ses erreurs et celles de ses pilotes, Ferrari est en train de servir sur un plateau d'argent les titres mondiaux à Red Bull et Max Verstappen. Un constat dur mais implacable, qui intervient après la deuxième erreur de la saison de Charles Leclerc au Castellet. Installé en tête de la course avec 10 secondes d'avance sur Lewis Hamilton (Mercedes), le représentant de la Principauté a propulsé sa SF-75 dans un mur de pneus. Son rival néerlandais en a profité pour faire main basse sur les 25 points promis au vainqueur. Et pour plonger un peu plus Ferrari dans une crise de résultats.
Car le représentant de la Principauté n'est pas l'unique responsable des maux de la Scuderia. La monoplace rouge est peut-être la plus puissante du plateau, mais cela ne fait pas tout. Quand la fiabilité laisse tranquille l'écurie transalpine, les stratégistes prennent le relais et se fourvoient en course, entre problèmes de gestion des pilotes et décisions (souvent) ratées. Les erreurs à la pelle de l'équipe au Cheval cabré ont coûté de nombreux points. Exemple avec Leclerc : quelle aurait été sa situation avant le Grand Prix de Hongrie, ce dimanche, s'il n'avait pas été touché par tous ces problèmes ?

GRAND PRIX D'EMILIE-ROMAGNE : 7 POINTS

  • Statut : P3 au 53e des 63 tours (15 points)
  • Cause : erreur - sortie de piste
  • Résultat final : P6 (8 point)
Le premier faux-pas de la saison. Son mauvais envol depuis la première ligne lui coûte deux places et l'oblige à prendre des risques pour affronter Max Verstappen (Red Bull), poleman. Charles Leclerc troque ses mediums pour des tendres au 49e tour et double Lando Norris (McLaren) pour P3. Il se place dans les rétroviseurs de Sergio Pérez (Red Bull). L'issue est inéluctable, mais le Monégasque escalade un vibreur dans la Variante Alta et s'en va taper les protections, abîmant son aileron à l'avant-gauche. Obligé de rentrer au stand après avoir été dépassé par Norris, il ressort P9 et parvient à remonter trois positions. Leclerc s'en sort bien, mais il perd 7 points.

GRAND PRIX D'ESPAGNE : 25 POINTS

  • Statut : 1er au 27e des 66 tours (25 points)
  • Cause : bris moteur
  • Résultat final : abandon (0 point)
La victoire lui est promise. Au 27e tour, Charles Leclerc compte 13 secondes d'avance sur George Russell. Max Verstappen n'est pas en forme : le Néerlandais visite le bac à graviers et ne semble pas en mesure d'inquiéter le Monégasque, qui conserve la tête après son arrêt au stand. La Ferrari ralentit soudainement. Perte de puissance. Casse moteur. Premier abandon de la saison. Et un cri à la radio - "Noooooo !" - qui reviendra souvent au cours de la saison. A la grâce d'une consigne de Red Bull, Verstappen dépasse Sergio Pérez, empoche la victoire et prend les commandes du championnat pour la première fois en 2022.

GRAND PRIX DE MONACO : 13 POINTS

  • Statut : 1er au 17e des 64 tours (25 points)
  • Cause : stratégie - arrêts au stand malvenus
  • Résultat final : P4 (12 points)
Charles Leclerc ne veut pas entendre parler de "malédiction" dans son Grand Prix national. Pour le voir terminer une course à Monaco, il faut remonter à 2010 et une compétition de karting organisée sur le Port. Le local de l'étape construit bien son week-end, décroche une pole célébrée dans toute la Principauté jusqu'au petit matin. Avant la douche froide.
D'abord littéralement : des trombes d'eau s'abattent sur le circuit à quelques minutes du départ, contraignant les organisateurs à repousser la course d'une heure. Puis figurativement : en tête alors que la piste sèche, Leclerc subit la stratégie de Sergio Pérez (Red Bull), qui passe les intermédiaires deux tours avant et lui ravit la première place. Le pilote Ferrari est rappelé trois boucles plus tard par son ingénieur... et doit patienter derrière son coéquipier Carlos Sainz dans la voie des stands. Il termine finalement au pied du podium, derrière Max Verstappen (Red Bull), et abandonne 13 points.

GRAND PRIX D'AZERBAIDJAN : 25 POINTS

  • Statut : 1er au 20e des 51 tours (25 points)
  • Cause : bris moteur
  • Résultat final : abandon (0 point)
De la fumée sort de la monoplace de Charles Leclerc, alors solide leader du Grand Prix d'Azerbaïdjan avec plus de 11 secondes d'avance sur son rival pour la couronne mondiale, après 20 tours. Moteur en carafe. Double abandon Ferrari, puisque Carlos Sainz est touché par une panne hydraulique. Le scénario barcelonais se répète. Les voix s'élèvent pour la première fois pour dénoncer un manque de fiabilité des voitures de la Scuderia. Comme pour les trois précédentes courses, le bénéfice de la pole position du Monégasque part en fumée. Pendant ce temps, Red Bull rafle 44 points.

GRAND PRIX DE GRANDE-BRETAGNE : 13 POINTS

  • Statut : 1er au 42e des 52 tours (25 points)
  • Cause : stratégie - pas d'arrêt au stand sous safety car
  • Résultat final : P4 (12 points)
Le sacrifié. Le Monégasque mène à Silverstone après 39 tours, profitant des déboires de Max Verstappen (Red Bull) à la 12e boucle. Esteban Ocon (Alpine) est contraint à l'abandon et provoque la sortie de la safety car. Charles Leclerc reste en piste, contrairement à ses poursuivants Carlos Sainz, Lewis Hamilton (Mercedes) et Sergio Pérez (Red Bull), qui ressortent des stands avec des tendres. Livré à lui-même avec ses durs usés, il résiste héroïquement avant de se faire croquer. C'est du pied du podium qu'il regardera son coéquipier célébrer sa première victoire.

GRAND PRIX DE FRANCE : 25 POINTS

  • Statut : 1er au 18e des 53 tours (25 points)
  • Cause : erreur - sortie de piste
  • Résultat final : abandon (0 point)
Là encore, la masterclass du samedi après-midi ne sert à rien. Pourtant, elle est le fruit d'un travail d'équipe, censé montrer l'unité au sein de la Scuderia. Supérieur à Max Verstappen (Red Bull) dans les premiers tours, Charles Leclerc doit accélérer le rythme pour se prémunir de la tentative d'undercut du Néerlandais. Il commet alors sa plus grosse faute chez Ferrari depuis son arrivée en 2020 en perdant l'arrière au début du double droite du Beausset. Abandon. Une saute de concentration aux grandes conséquences. Un tournant énorme dans la saison.

BILAN : 108 POINTS PERDUS

Une centaine de points, dans un monde parfait, aurait dû revenir au Monégasque. C'est beaucoup trop pour le pilote, mais surtout pour l'écurie. A la sortie du Grand Prix de France, dimanche, dans un exercice d'autocritique à saluer, Leclerc a chiffré sa responsabilité à 32 points. Ce qui laisse 76 unités à la charge de la Scuderia.
Et encore, nous n'avons pas pris en compte le Grand Prix du Canada que le représentant de la Principauté a achevé au cinquième rang. Il avait pris le départ depuis le fond de grille, pénalisé pour un changement de centrale électrique, et aurait pu ajouter des points supplémentaires dans son escarcelle. Depuis le début de la saison, et hormis le Grand Prix inaugural, Ferrari a le plus grand mal à mettre tout bout à bout pour vivre un week-end parfait.
Avec 63 points à rattraper, la messe est presque dite. Dans le camp Red Bull, on commence déjà à compter le nombre de victoires à assurer pour garantir un second sacre d'affilée à Max Verstappen ("entre trois et cinq de plus" d'après Helmut Marko). L'écurie autrichienne sort du radar transalpin, sur lequel apparaît dangereusement Mercedes. Il reste une course avant la trêve estivale. Les caractéristiques du Hongaroring collent bien à celles de la SF-75. "Nous avons de nombreuses raisons de sourire et d'être positifs, car notre objectif en Hongrie ne doit pas être de gagner, mais de faire un doublé", a maintenu Mattia Binotto.
Leclerc et Ferrari vont devoir se remettre en selle rapidement pour se donner une (petite) chance et ne pas tout perdre. Sinon, reviendront tragiquement ces mots du patron de la Scuderia, prononcés avant le lancement de la saison : "Vous m'avez toujours dit de donner une bonne voiture à Charles Leclerc. Maintenant, on va voir."
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