Nouvelle réglementation, nouveaux moteurs | Pourquoi Mercedes fait déjà peur à Red Bull (et bien d'autres) pour la saison 2026
Mis à jour 25/04/2025 à 10:16 GMT+2
Mercedes a un plan. En retrait depuis 2022, la firme allemande semble particulièrement confiante en vue de la nouvelle réglementation technique qui sera instaurée la saison prochaine. Certaines de ses rivales, en particulier Red Bull, beaucoup moins optimistes face au défi imposé par la future motorisation, poussent donc la FIA à envisager, déjà, des ajustements.
Peu de dépassements, peu de spectacle ? "C'est un problème insoluble, mais..."
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Voilà cinq Grands Prix que la saison 2025 se joue en piste. Mais voilà plusieurs mois que se joue, dans la coulisse, la saison... 2026. Le changement de réglementation pour le prochain exercice est actuellement l'un des sujets les plus discutés en Formule 1, et fait même l'objet d'une intense lutte d'influence opposant, notamment, Mercedes à une bonne partie des autres écuries.
Les prochaines directives techniques imposeront une utilisation d'un nouveau moteur hybride dont la puissance sera répartie de manière quasiment égale entre un bloc thermique (alimenté par un carburant 100% renouvelable) et un autre, électrique. Ce dernier devra donc déployer quasiment trois fois plus de puissance que sur la génération actuelle de moteur.
Un immense défi technologique
Le défi technologique est immense et... inquiétant. Certaines simulations effectuées par la FIA et les différents constructeurs ont démontré que sur les circuits proposant de longues lignes droites (Monza, Djeddah, Bakou, Las Vegas), les monoplaces épuiseront leurs quantités d'énergie électrique trop tôt et contraindront les pilotes à lever le pied. Ce qui ne correspond pas franchement à l'essence - sans mauvais jeu de mots - de la discipline.
Face à cette problématique, plusieurs options ont flotté : conserver les blocs actuels une saison de plus pour gagner du temps ou envisager un retour aux fameux V10, ces moteurs utilisés au début des années 2000 dont l'architecture et le bruit sont très appréciés des pilotes et des fans. Ils avaient été sacrifiés pour laisser place à des innovations plus écologiques. Mais le développement de carburants renouvelables a changé la donne.*
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Aston Martin peut-elle vraiment séduire Verstappen ?
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Soutenue par le président de la FIA Mohammed Ben Sulayem lui-même, cette hypothèse a finalement été écartée lors d'un meeting organisé avant le Grand Prix de Bahreïn et réunissant tous les principaux acteurs. Sans surprise : la plupart des motoristes, dont certains sont des nouveaux (Audi) ou des revenants (Honda) ont déployé des moyens colossaux pour développer une technologie répondant à une réglementation discutée depuis plusieurs 2022 et actée en juin dernier.
Mercedes, "comme en 2014" ?
Mais face à la difficulté et l'ampleur de la tâche, plusieurs écuries ont laissé poindre une certaine inquiétude. Notamment parce que d'autres ont plutôt semblé... sereines. Il y a un an, James Allison, directeur technique de Mercedes, affichait un grand sourire lorsqu'il avait été interrogé par Sky Sport sur l'état d'avancement du moteur maison : "Je n'étais pas dans l'équipe à l'approche de 2014, lorsque la nouvelle génération de moteurs hybrides était en cours d'élaboration, confiait-il. Mais ceux d'entre nous qui étaient déjà là me disent que le sentiment est très similaire."
À en croire l'ingénieur passé par Ferrari ou Renault, Mercedes pourrait donc de nouveau dominer son sport comme elle l'avait fait entre 2014 et 2021 (sept titres pilotes, huit titres constructeurs) en grande partie grâce à un moteur plus performant que la concurrence.
Pour les autres, pas question de s'avancer ou de faire des aveux de faiblesse. Quoique. Honda a déjà admis avoir acté son retour aux affaires trop tardivement pour être réellement optimiste. Audi se présente en nouvel élève studieux mais modeste. Alpine ayant décidé d'abandonner la motorisation pour se fournir chez Mercedes (comme McLaren et Williams), il ne reste donc plus que Ferrari (dont Haas et Cadillac seront les équipes clientes) et... Red Bull, soutenu par Ford.
C'est une blague
Force est de constater que la firme italienne, comme le constructeur autrichien, ne semblent pas aussi confiants que le rival allemand. Christian Horner, patron de l'écurie Red Bull, a milité pour un retour du V10. "Je pense que nous voulons tous voir des courses serrées, et non une répétition de ce que nous avons connu en 2014", glissait-il à Sky Sport il y a encore quelques jours...
Le lobby s'intensifie, donc, pour pousser la FIA à retoucher la réglementation en vue de la saison prochaine. Une nouvelle commission F1 a été organisée jeudi afin de plancher sur différentes options. De quoi agacer Toto Wolff, patron de Mercedes. "La lecture de l'ordre du jour de la Commission F1 est presque aussi hilarante que certains des commentaires que je vois sur Twitter [le réseau social devenu 'X', NDLR] à propos de la politique américaine, a-t-il pesté. Je veux vraiment nous protéger et ne faire aucun commentaire, mais c'est une blague. Il y a une semaine, il y avait déjà une réunion sur les moteurs et voilà que des choses comme ça reviennent à l'ordre du jour."
Selon nos confrères de Motorsport.com, aucune révolution n'a été adoptée lors de cette réunion mais un accord de principe existerait pour permettre à des motoristes dont le retard de performance est trop grand d'être aidés via des aménagements de budgets ou de temps passé sur les bancs d'essais. Et le bras de fer n'est certainement pas terminé.
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