Schumi peut-il le faire ?

Ça sonne comme une évidence. Retraité des circuits de F1 depuis 2006, Michaël Schumacher ne revient pas pour faire de la figuration et répète à l'envie à qui veut l'entendre qu'il vise un huitième titre. "Je suis là pour ça !", clame-t-il ainsi sur son site internet. Usé mentalement à l'issue de la saison 2006, le Baron Rouge devenu Gris a rechargé ses batteries depuis et se sent l'âme d'un jeune premier. Si la question de sa motivation ne se pose plus, l'incertitude demeure quant au niveau de son matériel. Là-encore, les doutes seront vite dissipés. Primo, il débarque dans l'écurie Mercedes, née du rachat de l'écurie Brawn, Championne du monde en titre. Et déjà, la remplaçante de la BGP 001 a prouvé lors des tests hivernaux qu'elle était plutôt bien née.

Secondo, il reforme avec Ross Brawn le duo gagnant qui lui a permis décrocher l'intégralité de ses sept titres mondiaux chez Benneton (1994-1995) puis chez Ferrari (2000-2004). Entre le metteur au point hors pair qu'est Schumacher et le technicien le plus doué de sa génération, la Mercedes W01 devrait rapidement se montrer au dessus du lot et empiler les victoires comme au début des années 2000 au sein de la Scuderia.

"Je le dis clairement dès le début : nous ne sommes pas obligés - et nous n'arriverons sans doute pas - à gagner des courses en début de saison. Ce qui est important, c'est d'être au contact et d'utiliser la longueur de la saison pour être en tête à la fin. Ce n'est pas au début que ça se joue, mais à la fin", a conclu l'Allemand.

H.H.

Michael Schumacher octuple champion du monde ? A l'oreille, ça sonne plutôt bien. Sans doute l'habitude d'associer les termes "Schumacher" et "champion du monde". Mais, six ans après son dernier sacre et après trois années de retraite, l'Allemand est-il capable de décrocher une nouvelle couronne mondiale ? Sur le papier, il n'y a pas de raison. Dans la pratique, cela semble plus difficile.  Si Fernando Alonso, fin connaisseur de la chose sportive, assure qu'un retour en F1 est plus évident à assurer qu'un come back en cyclisme, à la Lance Armstrong, puisque le pilote n'est pas le seul responsable de ses performances ou contre-performances, on peut difficilement imaginer Schumacher décrocher la timbale dès cette saison.

En son absence, les choses ont changé. Au niveau technique, mais aussi sur le plateau. Les Lewis Hamilton, Jenson Button et autre Sebastian Vettel ont pris leur envol et squatté les premiers rôles. De ce fait, le plateau 2010 est incroyablement relevé. Peut-être le plus relevé de la dernière décennie. Certes, on connait les qualités de Schumi qui est, incontestablement, le meilleur pilote de l'histoire. Pour autant, on a comme un doute. Difficile de l'imaginer dans le bain, d'entrée.

De surcroit, aussi performant soit-il, Michael Schumacher aura besoin d'une monoplace au niveau des meilleures. Si Mercedes est née sur les cendres de la fusée Brawn, la monoplace 2010 n'est peut-être pas encore au top, comme le laissait entendre l'ancien pilote Ferrari lors des tests hivernaux de Montmelo. "Je ne peux pas encore juger les autres écuries pour l’instant  mais je sais que nous ne sommes pas en position  de nous battre pour la victoire en ce moment." C'est bête et mathématique mais le retard pris en début de saison se rattrape difficilement. Il suffit simplement de se pencher sur le dernier exercice pour s'en persuader.