Red Bull et Sebastian Vettel puissance 4 ?

Le jeune allemand roule sur les traces du quadruple champion du monde Alain Prost (1985, 1986, 1989, 1993), qui à son âge débutait tout juste en Formule 1. Il a vraiment paru au sommet de son art en 2012, déployant un savoir-faire essentiel au volant d'une auto qui avait particulièrement souffert de l'interdiction des échappements soufflés. Cette année, il va devoir relever le même type de challenge avec le DRS restreint à deux lignes droites en qualif. Il s'est parfois montré nerveux avec son staff, mais Helmut Marko, le conseiller du grand patron, n'est jamais très loin pour veiller au grain. Titré au Brésil, il a vidé son sac, exaspéré par les coups médiatiques de Ferrari visant à fissurer le bel édifice marine. Il repart avec une autorité affermie face à Fernando Alonso et Ferrari, sans doute cette saison encore ses rivaux.

Repères - Né le 03/07/1987 à Heppenheim (ALL) - 1m 76, 64 kg - 3 titres (2010-2012) - 82 gp - 26 victoires - 36 pole positions - Ecuries : BMW (2007) - Toro Rosso (2007-2008) – Red Bull (depuis 2009)

L'Australien en reprend pour une septième année consécutive avec la ferme conviction de pouvoir enfin battre Sebastian Vettel. Le défi passe par de meilleures qualifications, et 2012 a montré qu'il savait tenir tête à son leader (battu 11-9). Mais au moment de lâcher les chevaux, il s'est encore trop souvent fourvoyé, s'infligeant à six reprises un handicap insurmontable. Capable d'état de grâce comme à Monaco, il reste un atout de poids pour RBR, d'autant qu'il a mis de côté ses comportements guerriers de 2010. Et son fort caractère n'est pas le moindre de ses atouts pour supporter les remarques contre-productives voire assassines de Hulmut Marko. "Il me semble que Webber est en moyenne imbattable deux courses par an, mais qu'il ne peut pas maintenir ce niveau de forme tout au long de la saison", a lancé le conseil du président, cet hiver. "Et dès qu'il commence à occuper une bonne position au championnat du monde, il a du mal avec la pression que cela implique. Alors que Seb parvient à élever son niveau de forme, c'est tout l'inverse qui se passe avec Mark. Ensuite, si un problème technique survient, comme une panne d'alternateur par exemple, il tombe relativement facilement dans une spirale négative." En directeur magnanime, Chris Horner l'a protégé et même assuré qu'il restait le premier candidat à sa propre succession en 2014.

Repères - Né le 27/08/1976, à Queanbeyan (AUS) - 1m 84, 74 kg – 196 GP – 9 victoires – 11 pole position – Ecuries : Minardi (2002) – Jaguar (2003-2004) – Williams (2005-2006) – Red Bull (depuis 2007)

Constructeur : Red Bull - Nom complet de l'équipe : Red Bull Racing - Licence : autrichienne - Base : Milton Keynes (GBR) - Début en F1 : 2005 - 146 GP - 3 titres Constructeur - 3 titre Pilotes - 39 victoires - 46 pole positions - Président : Dietrich Mateschitz (AUT) - Directeur d'équipe : Christian Horner (GBR) - Directeur technique : Adrian Newey (GBR) - Designer en chef : Rob Marshall (GBR) – Chef Aéro : Peter Podromu (GBR)

Son concepteur, Adrian Newey, est adepte de la théorie de l'évolution : il créer une base qu'il modifie en continu, par subtiles retouches. En cette année de transition vers une règlement très différente, il n'est pas étonnant qu'il ait garder les mêmes fondamentaux, et spécialement une suspension arrière à tirant qui a fait école.

Un accord de partenariat de quatre ans avec Infiniti comprenant le naming de l'équipe a abouti à la disparition de Red Bull des pontons pour la première fois dans l'histoire de l'écurie. Et une touche de violet. Médiatiquement, RBR s'est signalé sur deux fronts. Helmut Marko, tout d'abord, a poursuivi ses griefs de la finale brésilienne en jugeant Fernando Alonso (Ferrari) trop politicien, ce qui en retour a valu à Adrian Newey d'être accusé d'esclavagisme par la maison rouge. Et puis, le P-DG, Dietrich Mateschitz, a provoqué son motoriste, Renault, en suggérant que s'il n'y trouvait pas son compte, il pouvait toujours rebadger ses moteurs au nom d'Infiniti. C'est avec une certaine prudence qu'il teste le perfectionnement du DRS.

Une écurie qui n'arrive pas à se faire aimer, un pilote qui ne se frotte pas à un coéquipier suffisamment redoutable pour avoir l'aura d'un Fernando Alonso ou un Lewis Hamilton.

Sebastian Vettel a l'habitude de nommer ses machines. Sa nouvelles RB9 s'appelle "Hungry Heidi" ("Heidi l'affamée")

Refuser la candidature de Lewis Hamilton pour 2013. Avec cette présence, l'écurie n'aurait pas eu à craindre de se trouver un jour démunie par le départ de Sebastian Vettel. Le principe de la promotion interne reste une hypothèse incertaine, même si le prometteur portugais Antonio Felix da Costa, pilote de FR 3.5, s'est ajouté à l'éventail des solutions fin 2012.

Simon Rennie est venu de Lotus, où il était ingénieur, pour devenir le chef de la voiture de Mark Webber.

Rob Marshall. En place depuis 2006, le Britannique est le chef designer qui fait finalement passer toutes les idées d'Adrian Newey, et qui se charge de juguler l'imagination parfois trop foisonnante de son mentor. Il est spécialisé dans le domaine mécanique (boîte de vitesses, suspension, radiateurs, refroidissement) et celui de la résistance des matériaux. Il a ainsi joué un rôle central dans l'élaboration des ailerons flexibles, que la FIA a un mal fou à contrôler. Au quotidien, il travaille avec l'aérodynamicien Peter Prodromou. Red Bull lui doit tous ses succès en F1, et même Toro Rosso sa seule victoire.

Sebastian Vettel n'a pas la tête qui tourne : il se forge un palmarès sans ressentir le besoin d'associer son nom à celui de Ferrari ou Mercedes. Il est une solide clé de voûtes du système.

Une envergure médiatique étouffante pour le partenaire motoriste Renault.

La tournure que va prendre en piste la guerre des petites phrases avec Ferrari.

Quadrupler.