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F1 | Max Verstappen et Red Bull encore plus forts en 2024 ? "19 pilotes savent qu'ils ne gagneront pas le titre"
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Publié 23/02/2024 à 19:02 GMT+1
Vous avez été impressionné par la domination de Max Verstappen et Red Bull en 2023 ? Vous pourriez l'être encore plus en 2024. Les essais de pré-saison à Bahreïn, terminés vendredi, ont démontré que le pari osé réalisé par l'écurie avec le concept de sa nouvelle monoplace a toutes les chances de porter ses fruits. Avant même le début de la saison, la concurrence fait grise mine.
24 GP à cadence infernale, 0 débutant : 2024, année des records en F1
Video credit: Eurosport
Pour connaître l'état de confiance de Red Bull lors de ces essais de pré-saison, il ne fallait surtout pas se fier à la mine de Christian Horner. Le dirigeant britannique visé par une enquête interne pour "comportement inapproprié" envers une employée, vit des heures bien plus sombres que l'écurie qu'il dirige.
D'apparence, l'état de forme qu'il a affiché lors de la conférence de presse FIA au deuxième jour des tests de Bahreïn, jeudi, était inversement proportionnel à celui de la RB20. Bien sûr, rien n'est moins fiable qu'un constat tiré naïvement des résultats bruts de ces trois jours d'essais. Red Bull a d'ailleurs uniquement trusté le haut de la fiche des temps mercredi, alors que Ferrari y a placé Carlos Sainz puis Charles Leclerc les deux journées suivantes.
Les conditions n'étaient pas les mêmes, chaque écurie ayant déployé son propre programme avec des pleins d'essence et des choix pneumatiques différents, et tout cela doit inciter à la plus grande prudence, y compris au moment de jauger l'écart que Max Verstappen a infligé à son premier poursuivant, Lando Norris (McLaren), mercredi (1"140 !).
Red Bull a berné la concurrence
Pour tenter d'en savoir un peu plus sur la valeur de ce chrono, il faut plutôt tendre l'oreille, un peu comme le font les ingénieurs des différentes écuries, en bord de piste, pour détecter les cartographies moteur utilisées par les uns et les autres. À ce petit jeu, il y a des signes qui ne trahissent pas : les sourires jusqu'aux oreilles de Helmut Marko ou Max Verstappen, pas franchement habitués à se satisfaire de peu.
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Christian Horner, patron de l'écurie Red Bull, en conférence de presse le 22 février 2024 à Bahreïn
Crédit: Getty Images
Et puis il y a les mots. Chez Ferrari, Mercedes ou même McLaren, particulièrement ambitieuse après une deuxième partie d'exercice 2023 réussie, personne ne s'imagine battre l'écurie autrichienne et son triple champion du monde à la régulière, cette saison encore. Fernando Alonso, lui, n'a pas tourné autour du pot : "19 pilotes pensent maintenant qu'ils ne gagneront pas le championnat, a-t-il lâché. Ça arrive 99% du temps dans une carrière. C'est un sport brutal."
Circulez, il n'y a rien à voir. Enfin, si : l'audace de Red Bull. La saison dernière, l'écurie championne du monde avait endormi la concurrence en assurant, semaine après semaine, que la RB20 ne serait qu'une évolution de sa devancière. Le discours était crédible, tant l'écurie avait de la marge sur le plan de la performance. Mais il laissait aussi la porte entrouverte à une réduction des écarts de la part de ses concurrentes, désormais capables, après deux saisons pleines sous ce règlement technique, de mieux appréhender les forces de la machine de Max Verstappen et Sergio Pérez.
Pari osé mais... pari gagnant ?
Comme pour sa stratégie de communication, la firme autrichienne a donc estimé que la meilleure défense était... l'attaque. Plutôt que de se contenter de petites évolutions autour d'une monoplace comptant parmi les plus dominantes de l'histoire de ce sport, la cellule technique de l'écurie basée à Milton Keynes a carrément retouché son concept aérodynamique, prenant même le risque d'un entre-deux, entre son choix gagnant et celui du "zéro ponton" que Mercedes avait fini par abandonner en début de saison dernière. Un comble.
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Max Verstappen (Red Bull) en action lors des essais de pré-saison de Bahreïn
Crédit: Getty Images
Le risque était réel, même si l'on peut imaginer qu'Adrian Newey, grand manitou de l'ingénierie et Pierre Waché, directeur technique de Red Bull, avaient conservé un plan B sous le coude. Mais le jeu en valait la chandelle. "Les autres sont très forts et en se tournant vers le concept que nous utilisions l'an dernier, ils trouveront des solutions meilleures que les nôtres, a analysé le responsable français au micro de Canal+. Donc on doit développer la voiture sur une nouvelle base avec plus de potentiel. C'est pour ça qu'on prend des risques."
L'objectif est assumé : l'écurie de Max Verstappen veut encore accroître sa domination - oui, oui - afin d'étendre son règne jusqu'en 2025... et conserver des ressources en vue de 2026 et de sa nouvelle réglementation technique. Et à entendre les premiers retours du champion du monde néerlandais, qui a qualifié sa RB20 de "très forte", il faut envisager que Red Bull ait réussi un sacré coup de poker. Déjà.
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