Formule 1 - Avec l'arrivée de Cadillac, la F1 s'américanise encore plus
Mis à jour 26/11/2024 à 00:17 GMT+1
À partir de 2026, le géant américain de l’automobile General Motors disposera enfin de sa propre écurie de Formule 1 via sa marque Cadillac. Une onzième équipe viendra donc garnir la grille de la catégorie reine pour la première fois depuis 2016 et la fin de l’écurie Manor. Mais c’est surtout la concrétisation, encore un peu plus, du rêve américain de Liberty Media.u
"Andretti, l'écurie dont tout le monde a besoin et dont personne ne veut"
Video credit: Eurosport
Ce week-end, à Las Vegas, le président de la Formule 1 Stefano Domenicali ne s’est pas contenté d’applaudir le quatrième titre de champion du monde de Max Verstappen, et de s’auto-congratuler devant des investisseurs de ce troisième Grand Prix de la saison aux Etats-Unis. L’Italien devait régler les derniers détails d’un deal révélé ce lundi au travers d’un communiqué : le plus grand constructeur automobile américain General Motors et sa marque Cadillac rejoindront la F1 à partir de 2026.
"La Formule 1 a maintenu le dialogue avec General Motors (GM), et son partenaire TWG Global, sur la viabilité d’une arrivée dans le championnat" expliquait le communiqué. Et la précision est aussi utile que le timing de l’annonce est surprenant : depuis plusieurs mois, l’idée de voir Cadillac et sa maison mère rejoindre la grille était devenue de plus en plus hypothétique. Une première offensive, menée conjointement avec l’écurie américaine Andretti avait été repoussée en tout début d’année par les 10 autres équipes de Formule 1.
Cette fois-ci, l’association 100% étasunienne a enfin eu voix au chapitre. Et Mario Andretti, qui sera le directeur d’équipe de Cadillac F1, a certainement ressenti la libération de celui qui ne se permettait même plus de rêver. Voilà des années que le projet de voir deux voitures américaines de plus sur la grille, aux côtés de celles de Haas F1, était repoussé sans cesse pour une raison ou pour une autre. Ce lundi soir, c’est comme si Sisyphe était enfin parvenu à faire tenir sa pierre sur le sommet de la montagne.
Trois Grand Prix, deux écuries, et... un pilote ?
Et derrière tout cela, une volonté clairement assumée par les dirigeants de la Formule 1. "Avec les plans de croissance continue de la Formule 1 aux Etats-Unis, nous avons toujours pensé qu'accueillir une marque aussi puissante et impressionnante que Cadillac/General Motors sur la grille pourrait amener une valeur et un intérêt supplémentaire à notre sport" s'est réjoui Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, propriétaire de la Formule 1. Le marché américain est la grosse pomme sur laquelle la F1 veut placer un peu plus de ses pions.
Preuve en est ce week-end : à Vegas, on court le Grand Prix le samedi soir, une exception au calendrier, pour s’assurer que les spectateurs du monde entier, en tenant compte du décalage horaire, puisse profiter des néons de Sin City durant leur week-end. Alors, les pilotes courent à 22h, heure locale, pour finir la course au milieu de la nuit. Mais le soft power américain a pu infuser encore un peu plus, et c'est là le plus important, pour la troisième fois de l’année. Pendant ce temps, une alternance sur deux ou trois ans entre Imola, Zandvoort, et Spa-Francorchamps est discutée pour les prochains calendrier. Il ne faudrait pas empêcher l’arrivée d’un quatrième Grand Prix dans un même pays.
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Mario Andretti, le futur directeur de l'équipe Cadillac F1, lors d'une conférence de presse le 25 novembre 2024
Crédit: Getty Images
Elle avait déjà les week-ends de course, elle va avoir une écurie ambitieuse, il ne lui manque plus qu’un pilote de pointe : la Formule 1 s’est rapprochée encore un peu plus de l’offre de sportainment avec une bonne dose de chauvinisme qui conviendra au public américain. Cette présence étasunienne sur la grille était déjà un élément qui comptait lorsque Williams a fait le mauvais choix de promouvoir le Floridien Logan Sargeant. Le prochain à avoir sa chance pourrait être le Californien Colton Herta, pressenti depuis plusieurs saisons, qui a terminé deuxième de la dernière saison d’IndyCar avec… Andretti.
Une équipe de classe mondiale
Le rêve américain de Stefano Domenicali pourrait alors être achevé. Enfin, si l’on admet que Cadillac, qui disposera de son propre moteur General Motors en 2028, soit à la hauteur des ambitions annoncées. "Nous constituons une équipe de classe mondiale qui incarnera l’innovation américaine" a promis Dan Towriss, le PDG de TWG Global, partenaire de General Motor pour son projet. Encore faudra-t-il faire mieux que ce que cette même association entre Cadillac et Andretti a accompli en WEC, le championnat du monde d’Endurance.
Après deux saisons en Hypercar, la catégorie reine, l’équipe américaine s’est plus fait remarquer pour le bruit délicieux de son V8 plutôt que ses performances en piste (un podium en 15 courses). Pour s’en donner les moyens, la future écurie a déjà commencé son recrutement. Ce lundi, l’ancien directeur des opérations de Renault Rob White a annoncé qu’il allait rejoindre Andretti. C’est notamment lui qui avait supervisé la conception de la voiture des deux titres de champion du monde de Fernando Alonso en 2005 et 2006. Mais il faudra certainement moins que cela à Stefano Domenicali pour exulter. Une victoire d’un Américain, sur un circuit américain, dans une voiture américaine, et il aura touché encore mieux que le jackpot.
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