France-Norvège 16-20 : Alexandra Lacrabère était trop seule, Solberg trop efficace

Les joueuses d'Olivier Krumbholz en feront sûrement des cauchemars. Silje Solberg les a en effet écoeurées lors de la victoire de la Norvège sur la France (20-16) ce vendredi soir en demi-finale de l'Euro 2016. La feuille de statistiques de la gardienne parle d'elle-même : 13 arrêts sur 22 tentatives tricolores, soit un pourcentage de réussite exceptionnel de 59 % face aux attaquantes bleues.

Pourtant, elle n'avait pas débuté la rencontre, laissant place dans le but à Kari Aalvik Grimsbo. Mais le manque de réussite de cette dernière - la France menait déjà 6-3 après seulement 10 minutes - a précipité l'entrée en jeu de Solberg. Un changement qui s'est avéré déterminant pour le résultat d'une demi-finale très tendue.

Côté français, la performance en dents de scie d'Alexandra Lacrabère résume à elle seule l'impact de la gardienne norvégienne. Irrésistible dans le premier quart d'heure avec 5 buts, l'arrière française n'a plus trouvé le chemin des filets qu'à… une reprise sur les dernières 45 minutes. A la pause, Solberg avait déjà réalisé 5 parades sur 8 tirs français, contribuant largement à ce que la Norvège rejoigne les vestiaires en tête (11-9).

En début de seconde période, Marie-Paule Gnabouyou, grâce à sa puissance au tir, a redonné un semblant d'élan offensif aux Bleues, inscrivant 3 buts consécutifs et permettant aux siennes d'égaliser (11-11). L'ailière gauche Manou Houette (3 buts) a également contribué au (petit) réveil, mais globalement la défense a pris le pas sur l'attaque. Entrée en jeu en seconde période, Laura Glauser a aussi réalisé une belle performance avec 8 arrêts sur 18 tentatives adverses dont un pastis mémorable (ballon bloqué) à la 50e minute.

Mais les Bleues ont clairement coincé dans le "money-time", manquant cruellement de variété dans leur jeu offensif. Allison Pineau, Camille Ayglon ou encore la capitaine Siraba Dembélé sont même restées muettes, tandis Laurisa Landre, Grace Zaadi et surtout Estelle Nze Minko - auteure de 29 buts dans le tournoi avant ce match - se sont contentées d'un petit but chacune. En face, Solberg a retrouvé peu à peu son rythme de la première période pour finir en trombe, remportant quasiment tous ses duels. Le point d'orgue de sa performance a été son arrêt main gauche sur le jet de 7 mètres de Manon Houette alors que la France n'était menée que de deux buts et alors en supériorité numérique (18-16, 56e).

A l'image de leur finale des Jeux Olympiques face à la Russie (22-19), les joueuses d'Olivier Krumbholz ont flanché sur le plan mental au moment où la tension était la plus forte. Dans les 7 dernières minutes, les Françaises n'ont plus inscrit le moindre but, laissant filer leur première finale continentale de leur histoire. Si les progrès des Bleues sont manifestes depuis quelques mois, il leur manque encore la petite étincelle qui leur permettrait de remporter une grande compétition internationale.