Les Françaises surprennent

Les handballeuses de l'équipe de France, en retrouvant ses qualités qui lui faisaient défaut depuis le début de l'Euro, ont arraché mardi une belle victoire face à la Suède (22-21) qui leur permet d'envisager de disputer le match pour la 5e place. La victoire de la Norvège sur l'Ukraine (32-19) en soirée a mis un terme aux chances mathématiques des vice-championnes du monde d'atteindre le dernier carré. Elles y avaient de toute façon renoncé depuis quelques jours.

Mais la route vers le match pour la 5e place, leur objectif revu à la baisse, s'est dégagée en quelques heures. Les Pays-Bas avaient éclairci l'horizon en début d'après-midi en battant la Hongrie (27-19) avant que les Bleues, avec un succès maîtrisé, ne dissipent en grande partie le dernier voile sur le chemin de Herning. Mathématiquement d'abord, parce qu'un succès ou même un match nul mercredi (16h15) contre l'Ukraine devrait valider leur billet, sauf très improbables circonstances.Dans le jeu ensuite, car en livrant un "match plein, le meilleur depuis le début de l'Euro", selon Allison Pineau, elles ont déjoué les pronostics favorables aux Suédoises jusqu'alors invaincues, qui avaient impressionné en battant (24-19) dimanche les triple tenantes du titre et championnes olympiques norvégiennes.

"Aujourd'hui, on a montré notre image. C'était nous !", lançait, tout sourire, la capitaine Amélie Goudjo. Les Bleues ont retrouvé leur jeu, oublié en début de compétition, et surtout maîtrisé la rencontre jusqu'à la dernière seconde alors que les Scandinaves étaient revenues sur leurs talons (17-17 50e, 19-20 56e, 22-21 59e). Les Bleues, qui avaient mené de quatre buts (8-4 19e, 16-12 40e), sont alors restées solidaires et ont repris calmement leur chemin avec une Claudine Mendy décisive (2 buts) et une Allison Pineau (3 buts) redevenue pertinente dans le jeu offensif.

Leur grosse intensité défensive avec d'intéressantes variations tactiques (6-0, marquage individuel sur Gullden...) a également considérablement perturbé le jeu d'attaque suédois. Dans les buts, la gardienne Amandine Leynaud (20 arrêts à 49%) a une nouvelle fois contrecarré la réussite des tireuses adverses. Poussives en attaque depuis le début de la compétition, les Françaises ont cette fois su impulser du rythme à leurs mouvements. Les rotations de la base arrière n'ont pas perturbé leur rendement, à l'image de Marie-Paule Gnabouyou (3 buts) dont "on a enfin vu les très grandes qualités" se félicitait l'entraîneur Olivier Krumbholz. "On a trouvé plus d'équilibre dans la prise de responsabilité en attaque, il y avait une belle complémentarité. C'est de bon augure", estimait-il.