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Mondial Qatar : même invaincue, la France ne donne pas (encore) l’impression d’être invincible

Baptiste Binet

Publié 26/01/2015 à 00:53 GMT+1

Malgré un premier accroc contre l’Islande et un coup de chaud contre la Suède, la France a terminé première de sa poule. Les hommes de Claude Onesta ont suffisamment d’expérience et se sont suffisamment testés pour avoir des certitudes avant d’affronter l’Argentine, lundi (19h) en 8e de finale du Championnat du monde. Mais il reste des zones d’ombres à éclaircir pour espérer aller au bout.

Equipe française de hand pendant le mondial au qatar

Crédit: Panoramic

L’arrière-garde loin d’être au diapason

Le principal défaut de l’équipe de France se situe actuellement au niveau de sa base arrière. Daniel Narcisse, diminué en raison d’un mollet douloureux, n’a pas joué les deux premiers matches du Mondial, a brillé lors de la seconde période du troisième, a été mis au repos pour le quatrième et contre la Suède samedi, il a traversé la rencontre comme un fantôme (0/4 au tir). Le capitaine Jérôme Fernandez, rélégué au bout du banc au point d’avoir le quatrième plus faible temps de jeu du groupe, n’affiche qu’un ratio de 42% de réussite au tir. Pas beaucoup mieux pour Barachet avec 9 sur 19 (47%). William Accambray et Kévynn Nyokas ont eux marqué des points, Claude Onesta tentant même, contre la Suède, de titulariser ce dernier.
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Jérôme Fernandez lors des championnats d'Europe

Crédit: Panoramic

Globalement, c’est à longue distance que les Bleus peinent. La France est, derrière la Slovénie avec un ratio incroyablement bas (19%), l’équipe qualifiée pour les huitièmes de finale qui peine le plus à 9 mètres (38% de réussite). Mathieu Grébille, étincelant avec son club, a été touché par un virus et a manqué les trois premières rencontres. Son entrée contre l’Algérie a été cauchemardesque, au point de décevoir son sélectionneur. ‘’S’ils ne se mettent pas au niveau, on avancera sans eux’’. La phrase a été prononcée par Claude Onesta. Il ne vous aura pas échappé qu’elle est conjuguée à la troisième personne du pluriel parce que le patron des Bleus avait également Guillaume Joli dans le collimateur. Il l’a prononcée avant la Suède et l’ailier de Wetzlar a répondu aux attentes (9 buts sur 9 jets de 7 mètres). A Grébille de suivre l’exemple.

Trop de trous d’air

Au premier tour, la France n’a jamais réussi un match plein de la première à la dernière seconde. Si cela ne lui arrive que très rarement en phase de poules dans sa riche histoire, il n’en reste pas moins que certains passages à vide font douter du niveau de la bande à Onesta. Sont-ils les grands favoris de la compétition ? A cette heure, impossible de se prononcer. Par deux fois, contre l’Islande et la Suède, elle a été menée à la mi-temps, et avec un score qui aurait pu être plus lourd à chaque reprise. Contre l’Algérie, l’équipe la plus faible du groupe, la France s’est fait peur là où tous les autres adversaires avaient rapidement pris la mesure des Fennecs. Avec un trou d’air dans la rencontre, en début de seconde période. Même chose face à la République tchèque.
Contre l’Argentine, équipe atypique, il faudra éviter de se faire peur de la sorte. Faire un match plein ferait le bonheur des Bleus et, probablement, le malheur des Sud-Américains. Une stat pour rassurer les sportifs les plus titrés de l’histoire du sport collectif français : depuis 1997, à chaque fois qu’ils sont sortis invaincu de leur poule, ils ont remporté (2001, 2009, 2011) le titre au bout.

Où est passée la fluidité ?

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Nikola Karabatic contre la Suède lors du championnat du monde du Qatar

Crédit: AFP

Faute d’arrières qui tirent leur épingle du jeu, le jeu français est cruellement stéréotypé. Le maestro Nikola Karabatic donne le tempo, en trois temps : soit il trouve Cédric Sorhaindo, son coéquipier du FC Barcelone, qui se situe désormais dans les trois meilleurs pivots au monde. Soit il créé le décalage pour une balle qui termine à l’aile, avec une réussite française à 74%. Dernière solution, un solo qui se conclue en but. Problème : les adversaires des Bleus connaissent désormais la musique et tentent de réduire le demi-centre au silence. Si le meilleur joueur du monde 2007 n’a pas marqué en 15 minutes contre l’Algérie, son 0/5 face à la Suède - alors qu’il a joué toute la rencontre - est plus inquiétant. Si les Suédois lui ont imposé un garde du corps qui l’a marqué à la culotte toute la partie, l’idée pourrait inspirer les prochains adversaires des Bleus.
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