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Sans ses fondations, la France s'est écroulée face au Danemark

Vincent Roussel

Mis à jour 26/01/2019 à 11:41 GMT+1

HANDBALL - Sèchement battue par le Danemark en demi-finale des championnats du monde vendredi (38-30), l'équipe de France n'a pas pu compter sur sa défense contre la meilleure attaque de la compétition. Une rareté chez les Bleus.

Rasmus Lauge lors de France - Danemark au Mondial 2019

Crédit: Getty Images

Depuis le lancement de sa superbe dynastie en 1995 (avec le premier Mondial remporté), qui l'a amenée à devenir l'équipe la plus titrée, tous sports collectifs confondus, dans l'Hexagone, la France s'est toujours appuyée sur sa défense. Sélectionneur de l'équipe de France, Didier Dinart, défenseur puissant et emblématique de cette sélection, est là pour le rappeler. Mais samedi, à Hambourg, face au Danemark (38-30), l'arrière-garde tricolore a été submergée dans des proportions historiques.

Manque d'agressivité, d'attention et mauvais timing

Absent depuis 1 semaine, Cédric Sorhaindo, capitaine et pilier des Bleus en défense, n'a pu qu'assister au naufrage de ses partenaires sur le bord du terrain. Attendue dans le combat, la France ne s'est pas montrée assez agressive pour bloquer le Danemark, machine parfaitement réglée devant, et qui a encore justifié son statut de meilleure attaque du Mondial (286 buts inscrits). "On est frustrés, déçus, parce qu'on a perdu une demi-finale sans avoir l'impression d'avoir tout donné et d'avoir joué à notre meilleur niveau, regrettait l'homme au trois titres mondiaux avec les tricolores, Michael Guigou au micro de beIN Sports après-match. On a eu du retard sur ce qu'on avait prévu de faire, comme sortir sur [Mikkel] Hansen en défense".
Cela n'a pas manqué, l'arrière gauche du PSG a martyrisé bon nombre de ses partenaires, ou futurs partenaires en club, tout au long de la partie (12 buts, 80% de réussite au tir). "On a commencé avec une défense 0-6 (six joueurs le long de la zone des six mètres, NDLR) qu'on avait préparé, puis en 1-5, a raconté Didier Dinart, impuissant sur son banc. On a fait les rotations, on a essayé tout le monde à tous les postes… Quand on est dans un jour sans on ne peut pas non plus créer, provoquer des situations", déplorait le sélectionneur tricolore, alors que l'entrée de Nikola Karabatic, pourtant rompu aux joutes physiques de ce genre de rencontres, n'a rien changé.

Vincent Gérard, de héros à zéro

Certes, les Danois ont connu une réussite exceptionnelle, mais cela ne peut faire oublier le manque d'attention dont a fait preuve la défense française par moment, et les erreurs de placement qui ont permis aux joueurs nordiques de souvent s'infiltrer à six mètres. Des manques qu'on avait vu par moment lors des précédentes rencontres (Croatie, Brésil, Corée du Sud), mais jamais à une telle ampleur. Surtout, les portiers bleus ont été transparents tout au long de la partie. Aucun arrêt pour Vincent Gérard, lui qui avait été essentiel au succès tricolore en 2017, finissant même par piquer la place de l'iconique Thierry Omeyer.
Le portier montpelliérain, si important lors du match d'ouverture face au Brésil (24-22), et qui avait su faire les arrêts dans le money-time face à l'Espagne lors du tour principal, n'a pu enrayer l'extraordinaire dynamique danoise, chaque fois battu par Hansen, Lauge, Olsen et consort. Cyril Dumoulin a eu beau sauver 4 ballons, le total d'arrêts au final (4/42) fait peine à voir pour les sextuples champions du monde. "On est très déçus, on a fait un parcours ou on a beaucoup donné, on a laissé beaucoup d'énergie…", a tenté d'expliquer le pivot Ludovic Fabregas, dont l'équipe a disputé neuf matches en deux semaines... Sacrés en 2015 et en 2017, les Bleus ont aussi gâché trop de ballons devant pour espérer réaliser un triplé historique.
Dika Mem a mal lancé la joute en manquant nombre de tirs (1/6 au final), ou en perdant la balle trop rapidement. Hagards, les Bleus l'ont aussi été en attaque (63% de réussite au tir). En témoigne cette improbable perte de balle de Luc Abalo, qui lâchait le ballon avant de le voir rebondir sur son genou, sur une attaque rapide à la 37e minute. Virevoltant, parfois génial dans ses inspirations lors de l'obtention des derniers titres, il est presque devenu banal lors de cette compétition. Surtout, il a symbolisé l'absence durant ce Mondial de meneurs dans cette équipe, qui n'a jamais pu se reposer sur un joueur clé dans ses temps faibles. Et qui l'a payé cash, ce vendredi.
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Dika Mem lors de France - Danemark au Mondial 2019

Crédit: Getty Images

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